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« Mapping Report » : piège ou espoir de justice pour les atrocités commises en RDC ?


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Par K. Dido
– Génocide ! Le mot est enfin lâché. Depuis le temps que le peuple congolais (et particulièrement la population de l’Est de la RD Congo) attendait dans la douleur que la Communauté internationale considère les dix années de tragédie humanitaire en République Démocratique du Congo (RDC) comme une démarche intentionnelle et recherchée  de «solution finale» vis-à-vis d’un  groupe ethnique, ce terme significatif  d’horreur pourrait à présent permettre à tout un peuple de voir enfin les auteurs et assassins,

de cette douloureuse tragédie subie durant plus d’une décennie, recevoir le juste châtiment de leurs crimes.
 Mais rien ne sert de crier victoire trop vite comme si les commanditaires avaient déjà été jugés et reconnu coupable ; la mise en place d’un tribunal pour juger de tous ces faits contre l’humanité n’est pas encore gagnée. En effet, si par la publication du rapport de l’ONU sur les atrocités  commises en RDC entre 1993-2003, la Communauté internationale semble vouloir faire son mea culpa pour sa « non assistance en population en détresse», au niveau de l’Etat congolais – plus particulièrement sur le plan de la justice congolaise – cela apparait plutôt comme un véritable problème que l’on ne désire pas assumer.  
On constate effectivement que sur ce point, le gouvernement congolais, par ses prises de position, donne l’impression de souffler le chaud et le froid : d’un côté,  il a, avant publication,  critiqué et formulé des réserves sur les faits allégués par le « Mapping Report » ; de l’autre, il a finalement adhéré aux conclusions du rapport en stigmatisant les actes d’atrocités des forces armées et milices étrangères (alliées ou ennemies) et appelant de tous ces vœux à un soutien (matériel et financier) international pour que justice soit faite.

Toutefois, au regard de la situation politique qu’a connu la RDC, cet exercice de style s’explique, d’abord par des considérations diplomatiques du maintien de la ligne de paix et de stabilité avec les voisins (cfr. Les causes ayant conduit à l’arrestation de l’ex-général Laurent Nkunda et à la traque commune du LRA), mais aussi par le fait que l’Etat chercherait, par ce moyen, à couvrir et à éviter d’attiser à nouveau la haine en faisant resurgir les fantômes des conflits interethniques congolais de cette période – que l’on retrouve également publier dans le rapport. Ex : les attaques contre les Kasaïens au Katanga et au Bas Congo; le conflit communautaire entre Hema et Lendu ; etc.  

En résumé, c’est la place du rapport dans le contexte du débat social et judiciaire qui pose problème : si ce rapport apparait plutôt comme « une lumière historique » sur des événements passés, alors tout ceci  ne devrait que faire l’objet de matière obligatoire dans un cours d’histoire afin d’éviter de commettre les même erreurs. Mais si l’on doit faire le choix du domaine judicaire dans le but de consolider la paix et d’apporter un réconfort aux victimes et à leurs proches, alors comment le faire ?  

D’où la question : Au nom de la justice, devrait-on soulever toutes les cendres de cette décennie noire de l’histoire de la RDC ou trouver une solution intermédiaire entre l’impunité et la tolérance zéro ? Faudrait-il poursuivre tous les auteurs et commanditaires – petits et grands ; congolais ou étrangers – en mettant en place une sorte de TPI ou se contenter de mettre en place une commission de justice et réconciliation pour panser nos plaies et pour nous réconcilier avec nos voisins ?
Quelles solutions pour ne pas oublier nos millions de morts et leur rendre la dignité qui leur est due tout en consolidant notre avenir commune ?

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