Warning: Trying to access array offset on value of type bool in /home/lavdcne1/public_html/wp-content/plugins/sitespeaker-widget/sitespeaker.php on line 13
Par Le Potentiel
Le CNDP est en train de s’implanter à Kinshasa. Le week-end dernier, il a procédé à l’implantation de ses comités sectionnaires dans certaines communes de la capitale. Bien plus, il aurait remis « ses insignes » pour reconnaître l’autorité établie. Signe de respect des accords de Ihussi ? Manifestation de bonne volonté pour enterrer définitivement la hache de guerre et tourner à jamais une page noire ? Tout est possible. Mais le CNDP attend son entrée au gouvernement.
L’entrée au gouvernement du CNDP ne serait qu’un secret de polichinelle. D’ailleurs, dans leur cahier de charges, le CNDP avait déjà proposé la création d’un « ministère de réconciliation nationale » de manière à consolider les acquis de la paix. N’empêche que ce parti, disons certains ressortissants du Nord-Kivu, évoquant les « aspects sociologiques », dans le cadre de la décentralisation et de la mise en place des Entités Territoriales Décentralisées, n’excluaient pas cette éventualité de créer deux provinces : le Grand Nord-Kivu et le Grand Sud-Kivu.
Des points qui soulèvent plusieurs interrogations mais qui continuent sûrement à être examinés dans ce contexte de l’Accord de Ihussi. Mais entre-temps, les cogitations se poursuivent pour évaluer les possibilités d’une paix durable avec cette proposition de voir le CNDP faire partie du gouvernement central.
A en croire les dernières informations, le CNDP réclamerait cinq postes ministériels. L’examen de cette proposition serait même à la base du retard constaté pour le changement ou le remaniement du gouvernement. Soit.
Au fait, il ne s’agit nullement d’une situation exceptionnelle lorsqu’ il s’appuie sur les accords signés. Chaque partie a la latitude d’exprimer clairement ses ambitions. Il revient toutefois à l’autre partie d’apprécier et de poursuivre les négociations dans un esprit de compromis satisfaisant.
DES PRESSIONS ET DES INQUIETUDES
Seulement voilà. Depuis que le pays s’est engagé dans un processus de paix, il faut éviter de particulariser les faits. L’on se rappellera tous les commentaires qui ont été enregistrés après la signature de l’accord de paix de Sun City jusqu’ à la mise en place des institutions de la transition. Nombreux sont ceux qui ont stigmatisé cette tendance à accorder la « prime de guerre » à ceux qui ont pris des armes contre leur pays.
Certes, au nom de la paix, de la réconciliation nationale, il est important et utile de pardonner. La démarche vise à trouver des solutions correctes pour une paix et une cohabitation pacifique durables. Mais il est de plus en plus dangereux de traduire cette attitude de compromis national en une récompense pour ceux qui ont pris des armes contre leur pays et contre leur peuple.
Que des rumeurs fassent allusion à des pressions extérieures qui salueraient l’entrée dans les institutions de derniers belligérants comme un signal de la fin des conflits ne serait pas un raisonnement positif, moins encore la panacée. Si tel était le cas, le CNDP n’aurait pas repris les mêmes recommandations que le RCD et prendre des armes.
De deux choses, l’une. Que le CNDP ait des ambitions en tant que parti politique, est une chose et c’est de son droit. Mais ses revendications devraient être examinées avec toute la sérénité requise pour éviter de créer des brèches et faire des émules. Qu’adviendrait-il demain si certains compatriotes des autres provinces agiraient de la même façon pour revendiquer des places au sein du gouvernement ? L’on ne doit nullement perdre de vue qu’il existe encore des zones de turbulences dans le pays. Des incidents se sont déjà produits dans le Bas-Congo, dans la province de l’Equateur. Tous ces faits imposent des réflexions et doivent être examinés profondément pour ne pas entretenir des spirales de revendications politiques qui pourraient conduire à la déstabilisation des institutions tant nationales que provinciales.
Un pas important a été franchi au niveau de la province du Nord-Kivu. Il faut saluer cet effort et voir dans quelle mesure, au plan national l’implication de certains acteurs ne puisse être interprété comme une « prime à la guerre ».
ATTENTION AUX TENSIONS INTERETHNIQUES
En fait, le but recherché est de ne pas plaire à certaines pressions extérieures qui ont suffisamment démontré, malgré leur disponibilité, leurs propositions de paix attisaient plus le feu que ne ramenaient la paix. Une solution congolaise, réellement congolaise sans référence particulière et sélective conduirait à une paix durable.
Ces initiatives de paix ont démontré qu’il était possible de parvenir à cette paix réelle sans chercher à attiser des tensions interethniques. C’est la voie à suivre, la panacée pour ne pas réveiller les vieux démons et retarder le développement de la République démocratique du Congo.
Les cogitations politiques doivent viser cet objectif. A moins qu’il existe des agendas cachés, des calculs politiciens dans le but d’entretenir des confits récurrents.