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50e anniversaire de l’indépendance de la RD Congo : le roi des Belges attendu, mais pas par tous


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Source: Agence Syfia

(Syfia Grands Lacs/ Rd Congo) La présence du roi des Belges, Albert II, aux festivités du cinquantenaire de l’indépendance de la RD Congo est diversement perçue à Kinshasa. Alors que le pouvoir en place en fait un symbole, un motif de fierté et de légitimation extérieure, les gens de la rue pensent que cette visite ne changera pas grand chose à leur vie.

À quelques jours des festivités du cinquantième anniversaire de l’indépendance du pays, le 30 juin, les autorités congolaises mettent le paquet pour que la réussite de cet événement soit grandiose. De nombreux invités sont attendus. Parmi eux, un hôte de marque, le roi des Belges, Albert II, qui sera accompagné par la reine Paola. Leur présence donnera sans doute un relief particulier à la fête. Dominique Struye, l’ambassadeur de Belgique à Kinshasa qui a coupé court aux spéculations sur la présence ou non d’Albert II aux festivités, explique que cette visite a une signification profonde, à la fois “symbolique et politique”. L’invitation du président Kabila est “un geste de gratitude à l’égard de la Belgique et une reconnaissance d’un passé commun, affirme-t-il, et la confirmation de l’excellence de nos relations.”
Cela faisait longtemps qu’un souverain belge n’était pas venu au Congo. La dernière visite, celle de Baudouin 1er remonte à un quart de siècle, le 30 juin 1985. De quoi raviver le souvenir de celui qu’à l’indépendance du pays, en 1960, les Congolais appelaient Buana Kitoko, le bel homme. La venue de son frère cadet, Albert II, que certains Belges de Kinshasa présentent comme un “bon vivant”, suscite des commentaires divers. Commissaire général du Cinquantenaire, Denis Kalume Numbi dit que sa présence va donner un cachet authentique à la fête. “Nous commémorons l’accession de notre pays à l’indépendance. Pour bien célébrer cet événement il y a trois paramètres principaux : la date, le lieu et les acteurs majeurs de l’événement historique”, explique-t-il. Le lieu c’est Kinshasa, la date le 30 juin et l’événement l’acte d’indépendance posé par le roi Baudouin, rappelle-il.

Visite saluée par le pouvoir
La présence du souverain belge a été vivement souhaitée par les autorités du pays. Mais si le pouvoir salue cette présence royale et y voit une preuve de plus de légitimation extérieure à l’heure où le pays traverse diverses crises, le petit peuple, lui, n’en oublie pas sa misère quotidienne. “Avec la venue du roi, ce sont des millions que le gouvernement met en jeu pendant que le fonctionnaire n’a pas de quoi se payer du poisson chinchard. C’est injuste”, tranche Etienne Ilunga, militant d’un parti politique d’opposition.
Le long du Boulevard Triomphal, livré à de grands travaux de modernisation pour accueillir le défilé du 30 juin, les commentaires dans la foule de curieux massés chaque jour vont bon train. “C’est bien qu’il (le roi) soit présent, il verra que quelque chose s’est fait ici après le départ des colons, affirme, fièrement, Adrien, sans emploi, qui dit avoir passé le clair de son mois de juin à “regarder les travailleurs transformer ce lieu marécageux en autoroute”. Mais à la place Victoire, dans le célèbre quartier Matongé, le ton est souvent à l’ironie. “Il devrait plutôt venir voir nos réalisations depuis l’indépendance. Mais, il n’y en a pas !”, s’exclame Youssouf Ramazani, alias Rfi, qui s’étonne de la volonté des politiciens de faire du Cinquantenaire une fête.

“Cela ne va rien changer”
Pendant leur séjour de 72 heures à Kinshasa (28 juin au 1er juillet), le roi et la reine visiteront quelques réalisations belges au Congo. Notamment l’Institut national de préparation professionnelle, l’hôpital Roi Baudouin et le chantier naval de Chanic dont l’activité pourrait relancer le trafic sur le fleuve, vital pour l’économie congolaise. “Rien ne va changer avec cette visite royale. Ce qui m’intéresse c’est comment trouver de quoi nourrir mes enfants”, lâche A.K., fonctionnaire de l’Etat, qui promet de rester chez lui le 30 juin. Ce n’est pas le cas de Bobo, un jeune cambiste de rue à la Place commerciale à Limete, qui affirme : “Je me placerai le long du boulevard. Papa nous parlait toujours du roi Baudouin.” Une chose est certaine, le cortège royal ne passera pas inaperçu dans Kinshasa et il attirera une foule de curieux sur son parcours.

par Didier Kebongo, Biletshi Raoul

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