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Fibres optiques : la RDC à six jours de l’exclusion


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Source: Le Potentiel

Plus que six jours restent à la RDC pour construire la station d’atterrage de la fibre optique à Muanda. Si rien n’est fait avant la fin de ce mois de janvier, par la faute des décideurs, incapables de se mettre d’accord sur un opérateur appelé à assurer la construction de cette station, des pénalités de l’ordre de 4 millions USD seront imposées au pays. Un manque à gagner inacceptable !

Après avoir raté la connexion à partir de sa partie Est par le câble sous-marin qui passe par l’océan Indien, la République démocratique du Congo n’a plus que six jours pour se connecter au départ de Muanda dans le Bas-Congo par le câble sous-marin Wacs.

Malheureusement, entre la vice-primature en charge des Postes, Téléphones et Télécommunications (PTT) et la Société congolaise des postes et télécommunications (SCPT, ex-OCPT), les violons sont loin de s’accorder sur le dossier. Or, la date butoir à laquelle la RDC doit s’arrimer au départ de Muanda aux dispositifs mis en place dans le cadre de ce câble sous-marin est le 31 janvier de cette année. Une course à la montre est donc engagée pour que la RDC ne rate pas l’occasion de rejoindre la grande famille des nations connectées aux fibres optiques. Mais, au sein du gouvernement, l’on se fait une autre lecture de ce dossier.

Apparemment et sans doute pour des raisons ne relevant pas de l’intérêt commun, des pesanteurs innommables bloque ce dossier. Pendant ce temps la RDC se maintient, comme c’est le cas actuellement, dans son statut de trou en matière de télécommunications.

Ce qui, vraisemblablement, devait faire les frais des opérateurs des télécommunications, à savoir les entreprises de téléphonie mobile et autres providers d’Internet. Et, comme toujours, c’est le peuple congolais qui en sera le grand perdant. Car, contraint de payer les services des télécommunications à des prix prohibitifs. Alors qu’avec les fibres optiques, non seulement les prix devaient être sensiblement revus à la baisse mais surtout l’opérateur public des télécommunications, à savoir la SCPT reprendrait sa place au soleil par le fait de son rôle centralisateur de tous les services des télécoms en RDC.

Ainsi, fini les scènes macabres des grèves interminables à l’Hôtel de la poste sur le boulevard du 30 Juin à Gombe. Mais, plus important encore, la RDC, s’appuyant sur la SCPT et l’Autorité de régulation de la poste et de télécommunications au Congo (ARPTC) devait se doter des moyens nécessaires pour une meilleure régulation du secteur.

Voilà un paquet d’avantages que la RDC risque de rater si jusqu’à la date du 31 janvier 2011 elle n’arrête pas une option définitive pour la construction de la station d’atterrage de câble sous-marin Wacs à Muanda. La raison, c’est juste parce qu’au sein du gouvernement central, il y a des gens qui, servant certainement des opérateurs privés des télécommunications, ont juré de faire échec au projet de connexion au câble sous-marin Wacs. N’est-ce pas une forme patente de trahison que la République devait réprimander en toute urgence.

Bonne nouvelle, cependant. Car, des sources concordantes renseignent qu’une délégation dépêchée à partir de Kinshasa doit faire, le 29 janvier, le déplacement de Muanda dans le Bas-Congo pour le lancement – enfin – des travaux de construction de cette station d’atterrage. Y a-t-il eu harmonisation entre le gouvernement et la SCPT, son conseil technique en la matière, sur des points qui fâchaient ? Certainement.

LE GRAND EPILOGUE

La RDC est, par son exploitant public SCPT Sarl, membre du consortium de câble sous-marin Wacs. Son investissement dans ce consortium est à hauteur de 25 millions Usd. A ce jour, le gouvernement a déjà payé au consortium près de 17 millions Usd.

Une précision, cependant. La somme de 11 millions Usd a été transférée du consortium WAFS au consortium Wacs depuis le 11 février 2010. Ce qui a donc permis à la SCPT d’être membre effectif du consortium Wacs. En plus, il a fallu le paiement, le 21 mai 2010, de près de 6 millions Usd, soit précisément 5.944.150,65 Usd, pour que la SCPT soit considérée par Alcatel-Lucent comme partie au contrat de fourniture conclu entre Wacs.

Avec l’adhésion tardive de l’OCPT au consortium Wacs, il n’a pas été possible de lancer un appel d’offre international pour la construction des ouvrages de Muanda, à savoir la chambre de visite de plage (Beach ManHole : BMH), la route de câble et la station d’atterrage de câble.

Se conformant au Code des marchés publics, la Direction générale de la SCPT avait saisi le conseil des adjudications du gouvernement pour solliciter le mode de passation de gré-à-gré. Le cahier des charges produit à cet effet a été soumis à deux firmes, à savoir SM Creative et Smart Ideas Trading.

Après analyse des offres présentées par les deux firmes, le conseil des adjudications a attribué le marché à Smart Ideas Trading pour une offre de 12.000.000 USD contre SM Creative qui a aligné pour le même marché 12.760.000 USD. A Creative, il est reproché la surfacturation, mais à la dernière minute, il revient qu’une offre de 11.900.000 USD avait été proposée. Quant à Smart Ideas Trading, il lui est reproché le manque d’expertise en la matière. Une harmonisation des vues a été décidée par le chef de l’Etat. Un PV ad hoc a été dressé par des experts pour arriver à une sortie de crise.

Ainsi, les deux parties ont convenu «d’élaborer un projet de lettre à adresser au président du conseil d’administration du conseil des adjudications sous la signature de la ministre du Portefeuille en demandant à ce dernier d’attribuer le marché à la firme Creative Electronics LTD». Et d’enchaîner « d’entamer les négociations avec la firme Creative Electronics LTD afin de recueillir auprès d’elle, ses exigences». C’est à ce niveau que le dossier semble être suspendu.

Alors que la RDC tergiverse encore dans les procédures administratives, la pose du câble principal entre Londres et Cape Town dans l’océan Atlantique est en cours. Sauf changement de calendrier, les travaux de pose de câble entre le littoral de Muanda et l’unité de branchement placée à 30 km de la côte vont démarrer le 30 janvier 2011. Le bateau câblier Travocean qui va tirer le câble depuis Muanda se trouve déjà à Pointe Noire.

Curieusement, personne n’est pressé. Défense de l’intérêt général ? Rien n’est évident. L’ADG de l’OCPT, en ce qui le concerne, a confié au Potentiel : « Peu importe l’opérateur qui sera choisi». Pendant ce temps, la RDC doit donc s’attendre à un important manque à gagner. Car, si le bateau passait la côte atlantique sans que le câble soit posé, la RDC aura à débourser, dès qu’elle sera prête pour les travaux, la somme de 200.000 USD par jour pour une durée minimale des travaux estimée à 20 jours.

Ainsi, le Trésor sera obligé de débourser, en plus du coût de construction de la station d’atterrage, près de quatre millions. Juste par la faute de l’inconscience des autorités politiques des PTT. Qui portera une telle responsabilité ? L’arbitrage du chef de l’Etat, qui connaît les tenants et les aboutissants de ce dossier, pourra sauver la RDC de ce naufrage sur le plan du respect de ses engagements vis-à-vis des tiers. A six jours, sauf inconscience avérée, tout doit être mis en œuvre pour que les travaux débutent effectivement sur le site de Muanda.