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A Montréal, Vital Kamerhe mis au pied du mur ?


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Par J.-.P. Mbelu

Kamerhe

Kamerhe

Plusieurs attitudes sont affichées à l’endroit de Vital Kamerhe depuis qu’il a décidé de rompre le silence et de parler du Congo à partir d’un pays qui sert de « paradis juridique »  aux multi et transnationales impliquées dans la tragédie congolaise. Certains de nos compatriotes estiment qu’il ne faut accorder aucune attention aux discours mensongers de celui qui, un jour, a écrit un livre pour justifier le dévolu qu’il avait jeté sur «l’autorité morale de l’AMP ».

D’autres estiment que Kamerhe est tellement intelligent qu’il faut rester à son écoute pour construire le Congo de demain. D’autres encore croient que Vital est mort comme politicien et qu’il devrait aller au garage, quitte à revenir sur la scène politique congolaise un peu plus tard. Il aura ainsi pris le temps de payer le gâchis dans lequel il a conduit le pays en présentant « Joseph Kabila » comme la meilleure carte que le Congo pouvait jouer en 2005-2006 pour sortir du bourbier où l’avait conduit « le conglomérat d’aventuriers » au service du Rwanda par Laurent-Désiré Kabila interposé. Nous, nous voulons lire et analyser les dires de Vital et poser les questions qu’ils soulèvent.

En nous penchant sur les sorties médiatiques de Vital Kamerhe, il y a quand même des questions qui peuvent être versées au débat publique chez nous. En voulant rester cohérent avec lui-même au sujet de la position qu’il a prise au mois de janvier 2009 quand l’armée Rwandais a rejoint ce qu’il restait de nos FARDC, Kamerhe dit ceci : « J’ai démissionné du perchoir de l’Assemblée nationale pour une raison objective. Imaginez le chef de l’autorité palestinienne qui signe un accord avec l’État d’Israël pour que l’armée de ce pays parte imposer la paix en Cisjordanie, sans passer par le conseil, que diront le peuple et les élus palestiniens ? » Mais à la question de savoir comment se portent ses relations avec « le chef de l’autorité palestinienne », il divague ; il ne dit rien. Kamerhe accuse « son protégé » d’avoir noué des alliances contre nature avec le Rwanda, mais il n’en tire pas toutes les conséquences.

Relire calmement la prestation de Kamerhe à Montréal prouve que ce Monsieur que plusieurs compatriotes croient être intelligent n’est ni aussi sage, ni aussi diplomate que d’aucuns voudraient nous faire croire. Néanmoins, il ne tire pas toutes les conséquences de sa « confession » sous les feux nourris d’un journaliste  canadien de « haute facture »  et des compatriotes décidés à en découdre avec « les nègres de service » du Rwanda et de la communauté internationale chez nous. Revenant sur les aventures du Rwanda chez nous, Kamerhe dit : « Aujourd’hui encore, le brassage d’anciens rebelles permet à l’armée rwandaise de faire incorporer astucieusement des militaires au sein des FARDC en guise d’anticipation d’une autre attaque de notre pays. Il y a donc un spectre de scission orchestré par des penseurs stratégiques du Rwanda. » Mais qui a permis ce brassage ? Qui est le responsable numéro un de l’armée au Congo? C’est l’homme que Kamerhe a présenté aux Congolais comme « artisan de la paix » et son gouvernement parallèle. Et quand Kamerhe ajoute : « Pour faire échec à ce genre de calcul, les Congolais doivent se resserrer et entamer un processus de réappropriation de notre pays », il rate une occasion de se taire. Il passe à côté des questions essentielles : « Comment s’appelle la facilitation de l’incorporation astucieuse des Rwandais dans l’armée congolaise pour une future scission du pays ? Pourquoi, lui et les députés payés gracieusement n’ont-ils jamais mis ce problème au compte du débat public ? Cette incorporation ne relève-t-elle pas de la haute trahison pour laquelle les traitres devraient être traduits devant le tribunal populaire Congolais ? Kamerhe saura-t-il demain aider les jeunes avocats Congolais décidés à en découdre avec les fossoyeurs de leur pays en les déférant, à travers le monde, devant les tribunaux à compétence universel en citant les noms des traitres et des militaires incorporés pour le besoin de la scission de notre pays dans notre armée ? Comment le Congo peut-il aller tranquillement aux élections hypothétiques de 2011 avec une armée infiltrée ? Quand Kamerhe dit que face à ce danger les Congolais doivent se resserrer, de quels Congolais parlent-ils ?  Si le dessein de ceux qui ont facilité l’infiltration des militaires Rwandais dans notre armée est la scission de notre pays, faut-il encore compter sur eux comme des partenaires sûrs pour le rétablissement de l’Etat Congolais dans ses fonctions régaliennes demain ? »

A notre avis, écouter Kamerhe revient à rester fonder sur cette sagesse de notre village qui dit : « Bubi mbwa matshi, buimpe bua matshi ». La dernière sortie médiatique de Kamerhe à Montréal, malgré le dessein qu’elle pourrait cacher, revient sur des secrets de polichinelle. Débités par certains ascètes du provisoire Congolais, ce secrets de polichinelle auraient « noirci davantage leur dossier » du groupe « d’aigri » et de pessimistes. Mais quand c’est un Kamerhe qui avoue clairement que les gouvernants du Congo ont pactisé avec l’ennemi et se servent dans la caisse de l’Etat sans qu’ils se sentent concernés par politique de « la tolérance zéro », les détracteurs des empêcheurs de penser en rond chez nous se mordent les doigts ; il est possible qu’ils se disent : « ces compatriotes étaient en avance par rapport à notre perception dévoyée de la marche de notre pays. » Demain, nous ne serons pas étonnés que les médias coupagistes Congolais mettent tout cela sur le compte d’une sale campagne électorale.

En écoutant Kamerhe, il est possible de dire : « Mis dos au mûr par des compatriotes de la diaspora décomplexés, face à son actuelle mort politique, Vital a dit sa part de vérité sans en tirer toutes les conséquences pour ne pas cracher sur le système auquel il participe. »

Fallait-il qu’il aille jusqu’au bout ? Non. « Les petits restes » Congolais vont s’occuper du reste. Ils ont compris par exemple que le CNDP fasse partie ou pas du gouvernement actuel, il est déjà là dans l’armée pour servir sa cause naturelle : balkaniser le Congo au profit du Rwanda. Donc, la composition du gouvernement actuel ne trompe que la vigilance de ceux qui ont perdu de vue que « les kléptocrates »  au pouvoir à Kinshasa travaillent sur deux plans : le plan officiel destiné à berner les quelques naïfs d’entre nous et à se donner bonne conscience au niveau international ; et le plan officieux où les décisions  sérieuses sont prises par des instances parallèles. Leur principe est : « Bayeba te ! »

Avons-nous attendu que Vital Kamerhe parle pour décrier ces secrets de polichinelles ? Non. Mais en disant sa part de vérité, Kamerhe fait le jeu des majorités des Congolais qui, depuis plus de trois décennies, se battent mains nues pour arracher leur pays des griffes des prédateurs du monde entier et de leurs valets et dont les voies sont à peine audible dans « les instances officielles ». Notre prière est que ces majorités efficaces réduites au silence ne baissent pas la garde.  (A suivre)