La police britannique aurait identifié un troisième agent du renseignement militaire russe (GRU) en mission de reconnaissance, peu avant la tentative d’empoisonnement au Novitchok, un gaz innervant soviétique, de l’ex-agent double Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia à Salisbury, dans le sud de l’Angleterre, en mars. Ce nouvel élément, rapporté vendredi 28 septembre par le Daily Telegraph , s’ajoute à d’autres informations qui mettent à mal chaque jour un peu plus les dénégations répétées des autorités russes. Pas moins de trente théories différentes sur l’affaire ont ainsi été présentées par Moscou, affirmait récemment Peter Wilson, ambassadeur britannique auprès de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.
La « théorie » avancée le 12 septembre par Vladimir Poutine lui-même, selon laquelle les deux premiers suspects étaient de « simples civils » a fait long feu, tout comme leur invraisemblable apparition en public après la diffusion par Scotland Yard des photos de Rouslan Bachirov et Alexandre Petrov, selon leurs noms supposés, repérés à proximité du domicile de leurs victimes. Sur RT, un média pro-Kremlin, les deux hommes, désignés par Londres comme des agents du GRU (service d’espionnage auquel appartenait autrefois Sergueï Skripal), s’étaient ainsi présentés comme des « touristes » désireux de visiter la « magnifique cathédrale » de Salisbury avant de reprendre très vite l’avion pour Moscou « à cause de la neige » . Une enquête conjointe du site d’investigation britannique Bellingcat et de son partenaire russe The Insider a balayé cette énième version.
Médaille du « héros de la Russie »
Rouslan Bachirov se nomme en réalité Anatoli Vladimirovitch Tchepiga, un colonel du GRU, comme semble l’attester la photo de son passeport de 2003 à la ressemblance troublante, malgré l’absence de barbe, avec celle diffusée par la police britannique. Né le 5 avril 1979 à Nikolaïevka,…