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En Côte d’Ivoire, le président de la République peut désormais gouverner par ordonnance, en matière économique et sociale.
L’Assemblée nationale a adopté un projet de loi autorisant Alassane Ouattara à gouverner ainsi pendant le reste de l’année 2013.
La loi a été adoptée quasiment à l’unanimité: 178 voix pour 4 contre et une abstention.
Jusqu’à la fin de la deuxième session de l’Assemblé nationale à la fin de l’année, Alassane Ouattara n’a plus besoin de l’accord des députés pour organiser les réformes de son programme de développement, en tout cas dans le domaine économique et social.
Néanmoins, le texte précise qu’avant la fin de cette deuxième session, les ordonnances concernées seront soumises à la ratification de l’Assemblée nationale.
“Ce n’est même plus une affaire de partis politiques, c’est une affaire de gestion de la Côte d’Ivoire”, s’est félicitée Amy Toungara, députée RDR de Treichville, à l’issue du vote.
“Nous voulons tous accompagner le président de la République dans le travail qu’il fait. Le président de la République tient compte de l’Assemblée nationale. Rien ne peut se faire sans l’Assemblée nationale. Je crois que ce ne sera pas tout le temps, et nous veillerons à ce que ça ne soit pas tout le temps”, a ajouté Amy Toungara.
“Chèque en blanc”
Cette loi laisse les coudées franches au président dans des domaines importants.
Pour certains des rares députés qui ont voté contre, le texte est trop flou, et laisse la porte ouverte à des dérives.
“Cette urgence, je ne la comprends pas”, a déclaré Gnagbo Kacou, député indépendant de la circonscription d’Adiaké.
“La loi est tellement ouverte sur sa substance essentielle, c’est-à-dire l’économie et le social, on peut faire tout dans l’économie et le social”, a-t-il ajouté.
“Le président a la majorité à l’Assemblée nationale. Je ne vois pas d’utilité d’urgence. Vous donnez un chèque en blanc. Qu’est-ce qu’on a comme garde fou? On ne peut qu’encaisser”, a conclu Gnagbo Kacou.
Dans le cadre de son programme de développement, le gouvernement a de nombreuses réformes à organiser, notamment dans le secteur des mines et de l’énergie, qui sont de lourds dossiers.
L’Etat ivoirien a pris des engagements avec le FMI, qui exige que ces réformes se fassent rapidement.
Par BBC