Par Ben-Clet(Le Potentiel)
Chargées, de par la Loi, de protéger les biens publics et d’assurer la sécurité des citoyens, les autorités publiques s’adonnent à cœur joie dans la cannibalisation de la dépouille de ce qui fut autrefois la Minière de Bakwanga, la MIBA, leader mondial de la production du diamant de joaillerie, au Kasaï Oriental.
Il a suffi que s’essouffle cette entreprise d’économie mixte, dont 90% de parts sont détenus par l’Etat, pour que les héritiers constitutionnels de ceux qui l’ont plombée, par des détournements massifs de ses « gemmedollars », récidivent afin de planter une croix noire sur le site.
Depuis deux mois, la RDC s’est accommodée d’un feuilleton économico-foncier singulier. Selon des accusateurs, le gouverneur de la province du Kasaï Oriental, fils du cru, aurait spolié 4 hectares du patrimoine foncier de la MIBA à Mbuji-Mayi. Il aurait procédé à leur lotissement anarchique au profit des politiciens, dont lui-même.
Réponse du berger à la bergère. Le gouverneur accusé, accuse à son tour le numéro 1 de la MIBA, actuelle « Présidente Administratrice Déléguée ». Membre du Conseil d’administration de l’entreprise, en avril 2009, elle a participé au cautionnement de la décision de lotir la portion de la concession aujourd’hui litigieuse.
Le gouvernorat enfonce le clou : « l’actuelle PAD, qui était alors ADGA, a bénéficié, comme d’autres hauts cadres de la MIBA, d’une parcelle dans la concession. Mais, plus habile, elle a vite filé son terrain à un autre, empochant 10 000 dollars » sans état d’âme. D’où la question : « quelles sont les motivations de la prétendue protectrice du patrimoine de la MIBA, dès lors qu’elle est impliquée jusqu’au cou ? »
Face à un dossier digne de figurer dans le fichier « Tolérance Zéro », le gouvernement central s’emmêle les pinceaux. Le 06 août 2010, le Conseil des ministres, cachant mal sa gêne, « a chargé les ministres du Portefeuille, des Mines et des Affaires foncières de présenter un rapport complet sur ce dossier afin de pouvoir statuer définitivement ». Le Conseil s’est, en outre, engagé « à protéger envers et contre tous le patrimoine de la MIBA, qui doit être relancée ».
A Mbuji-Mayi, le feuilleton MIBA n’en poursuit pas moins ses éclaboussures. Le ministre provincial des Affaires foncières a éclairé l’Assemblée provinciale. « Le terrain cédé, a-t-il déclaré, est morcelé en 69 parcelles, destinées aux sénateurs originaires du Kasaï Oriental et au gouvernement provincial ». A suivre …