Par Stephane Etinga (Le Potentiel)
— Bien que travaillant en ordre dispersé, les bouquinistes sont d’un apport appréciable pour les intellectuels de la capitale ainsi que les parents.
Maintenant que les enseignements ont reprise tant au primaire, au secondaire , à l’Université qu’à l’institut supérieur, les parents se sentent embarrassés.
Certains prient l’Eternel pour qu’il intervienne afin de leur procurer de quoi payer le minerval et les fournitures scolaires de leurs enfants. Il y a dans la majorité de nos familles, aussi bien à Kinshasa qu’en provinces, des pleurs et des grincements de dents.
Parce que tout cela coûte les yeux de la tête, au moment où la crise financière ne fait que s’accentuer en RDC. Le grand point d’interrogation se trouve du côté des agents fonctionnaires de l’Etat, dans la mesure où leurs salaires ne connaissent jamais d’augmentation pour leur permettre de faire étudier leurs enfants avec assurance qu’ils termineront leurs études.
C’est ici le cas de citer la contribution sensible de certains bouquinistes, à l’instar de Lunga Mobutu. Il étale comme tous les autres ses livres par terre sur l’avenue du Commerce. Marié et père de deux enfants, ce jeune homme est très fier de son métier. « Nous aidons les parents d’élèves à se procurer des manuels scolaires bon marché. Ces manuels coûtent cher dans les librairies de Kinshasa. Je comprends bien la situation des libraires qui doivent faire face au paiement de loyer, du personnel ainsi qu’au coût de l’entretien des bâtiments, le paiement aussi de l’eau et de l’électricité. Mais nous, bouquinistes, nous vendons les mêmes livres moins cher. Parce que souvent, ce sont des livres de seconde main que nous achetons auprès des parents et des élèves ayant terminé une année de classe pour une autre ».
Lunga M. donne aussi la garantie aux parents en précisant qu’il est prêt à donner des livres scolaires à crédit à tout parent crédible qui lui présente les garanties nécessaires de s’acquitter de la dette à la date convenue. Interrogé à propos de livres qui sont d’une importance capitale dans la vie de tout intellectuel, et qui sont déposés par terre pour la commercialisation, il a précisé : « Ici, sur l’avenue du Commerce, on n’accepte pas qu’il y est des étals devant les magasins. Les autorités estiment que cela apporterait le désordre et l’insalubrité. C’est ainsi que les bouquinistes étalent des livres par terre ».
Par ailleurs, Lunga a soutenu d’une manière ferme que les bouquinistes aident sérieusement les intellectuels en leur fournissant souvent des livres qu’ils ne peuvent en aucun cas trouver dans des librairies. Allusion faite notamment aux étudiants, chercheurs et autres et ce, dans divers domaines de la vie.
Quant à son secret dans le métier qui lui a permis d’épouser une femme et d’avoir deux enfants actuellement, il a laissé entendre qu’il faut connaître le moment de vendre tel ou tel livre, à savoir les livres scolaires pendant les vacances et à la rentrée scolaire, d’autres livres selon l’actualité et l’intérêt..Il a dit avoir des clients habituels qui ne s’approvisionnent en livres que chez lui et lui passent aussi leurs commandes.