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Par Dr Fweley Diangitukwa, politologue et écrivain.
Vice-président de « Le Congo en légitime défense » (CLD)
Les Congolais en ont marre
Depuis sa rencontre avec l’Occident, le peuple de la République démocratique du
Congo n’a cessé de souffrir des atrocités commises en son endroit par ses bourreaux.
Sous le règne du roi
des Belges, Léopold II, le Congo avait perdu plus de dix millions de victimes dans
la collecte du
caoutchouc rouge. Des nombreux Congolais avaient vu leurs bras coupés parce qu’ils
refusaient
le travail forcé auquel ils étaient soumis par les colons.
L’indépendance a été perçue comme un temps de répit et le début de la construction
d’un Etat
de droit respectueux des droits de l’homme. Hélas ! Les événements dramatiques qui
ont suivi
n’ont pas donné raison au peuple congolais. Celui-ci a connu la rébellion, la
sécession du
Katanga, d’une partie du Kasaï et l’assassinat odieux de Patrice Lumumba. Au moment
où Patrice
Lumumba est assassiné, l’ONU est au Congo mais jusqu’à présent aucune enquête
sérieuse n’a
été conduite et les commanditaires n’ont été ni poursuivis, ni inquiétés ni
condamnés. Ne doit-on
pas penser à une complicité, à un complot ?
Une suite de coups d’Etat pour servir les intérêts des firmes transnationales et des
pays coloniaux
Pour mettre la main sur le pactole minier congolais, les pays qui ont constamment
besoin de
ressources naturelles du Congo ont organisé le coup d’Etat du maréchal Mobutu qui a
ensuite
dirigé le Congo d’une main de fer. Quatre anciens ministres avaient été publiquement
pendus au
pont Gaby pour terroriser le peuple et le pousser à ne pas s’opposer à la dictature
sanguinaire
qu’il allait mettre en place. Malgré ce viol des droits humains au début de son
règne, le pouvoir de
M. Mobutu a été soutenu par les pays qui « défendent » publiquement la démocratie et
le respect
des droits de l’homme. Mais que pense le peuple congolais du rôle de cette vénérable
institution
internationale (Nations Unies) oeuvrant pour le bien de l’Humanité ?
Après la chute du régime de Mobutu, le président Laurent-Désiré Kabila qui lui a
succédé a
également été assassiné dans des conditions ignobles et semblables à l’assassinat de
Patrice
Lumumba. De nouveau, les pays occidentaux qui « défendent » la démocratie et les
droits de
l’homme ont soutenu celui qui a succédé au président Laurent-Désiré Kabila, en la
personne de
M Joseph Kabange, communément appelé Joseph Kabila. En 2006, l’Union européenne a
envoyé
des troupes au Congo et elle a financé l’élection présidentielle à hauteur de près
de 500 millions
d’euros. L’histoire récente montre que le président Joseph Kabange (Kabila) a été
soutenu pour
les mêmes raisons que le président Mobutu, à savoir : faciliter le pillage
systématique des
ressources naturelles du Congo et déstabiliser notre Congo.
Depuis la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide, les grandes
puissances et les pays
émergents mènent en RD Congo une guerre impitoyable pour acquérir les matières
premières
dont ils ont besoin. Les jeux entre les firmes transnationales sont ouverts et
concurrentiels. L’Est
de la RD Congo est devenu le théâtre de cette compétition larvée entre les
oligopoles, dans un
contexte aujourd’hui mondialisé. Nous assistons au retour des pratiques coloniales
qui se mettent
progressivement en place. Dans ce combat, les Congolais meurent comme des mouches.
Le degré de bestialité a conduit à la mort de plus de six millions d’êtres humains
Certes, dans les relations entre les nations, ce sont les intérêts économiques qui
l’emportent
sur toutes les autres considérations, mais ce qui se passe en RD Congo dépasse tout
entendement
humain car les firmes étrangères, pour préserver leurs intérêts immédiats, se
comportent comme
des animaux sauvages. Le degré de bestialité a conduit à la mort de plus de six
millions d’êtres
humains entre 1996 et 2010 à cause du coltan, de la cassitérite, de l’or en l’Ituri
et d’autres
minerais stratégiques. Et ces événements sont connus du monde entier mais aucun Etat
ne réagit
avec vigueur. La recherche d’un bénéfice immédiat est menée sans respect des valeurs
éthiques et
de la dignité humaine. Qui aujourd’hui peut mettre fin à cette inhumanité sinon les
hommes de
bonne volonté et les Etats qui respectent scrupuleusement les droits de l’homme. En
RD Congo,
les femmes sont journellement et publiquement violées mais notre Humanité se tait.
Abandonnés par le reste du monde, les Congolais se battent seuls. Ils souffrent
seuls. Ils
meurent seuls en silence, à l’indifférence du monde « civilisé ». Mais il y a au
Congo des femmes
et des hommes qui résistent. Parmi eux, Floribert CHEBEYA BAHIZIRE. Celui-ci a été
assassiné par le pouvoir de M Joseph Kabange (Kabila) dans la nuit du 1er au 2 juin
2010.
Plusieurs autres Congolais ont été assassinés et massacrés avant lui, entre autres
les adeptes de
Bundu dia Kongo dans le Bas-Congo. Nous gardons un souvenir compatissant en leur
mémoire.
Ne nous laissons pas distraire
Le peuple congolais ne doit pas se laisser distraire. Ceux qui ont commis le meurtre
ont agi sur
l’ordre du chef de l’Etat et ils sont ses agents placés par lui dans les services de
renseignement et
dans la police. Comme toujours, le pouvoir raconte déjà des mensonges au peuple, du
genre « les
services de sécurité sont déterminés à traquer les assassins de Floribert Chebeya
jusqu’à leur
dernier retranchement ». Ce genre des propos servent à endormir le peuple congolais
et à
l’éloigner de l’essentiel. S’il y a un individu qui doit être mis hors d’état de
nuire, qui doit être
arrêté, c’est bien M. Joseph Kabange (Kabila) qui n’est pas à son premier
assassinat. Le peuple
congolais ne se laisse plus distraire par la prétendue fermeté ou encore « la
prétendue
détermination du chef de l’Etat à tirer au clair cette affaire ténébreuse » comme
l’a dernièrement
écrit un des journaux pro Kabange à Kinshasa. Le peuple congolais connaît clairement
son
bourreau et tous ceux qui sont au service dudit bourreau. Mais bientôt, celui-ci
n’aura que de
larme pour pleurer et regretter son oeuvre criminelle au Congo menée pour le compte
de ses
mentors.
La mort de M Floribert Chebeya est sans aucun doute un meurtre
Nous sommes d’avis qu’au regard des circonstances entourant la mort de M Floribert
Chebeya
et des éléments d’enquête, il s’agit sans aucun doute d’un meurtre, d’un assassinat
politique. Un
de plus et un de trop. Mais celui-ci a hélas fait déverser l’eau du vase. De toutes
les façons, M
Joseph Kabange (Kabila) n’est pas à son premier coup. Il a tellement causé du tort
au peuple,
qu’aucun Congolais équilibré n’a besoin de cet homme qui est complètement vomi. Plus
aucun
Congolais raisonnable n’a envie de croiser et de fixer son regard car M Joseph
Kabange (Kabila)
est désormais vu comme un criminel patenté.
Entre le marteau et l’enclume
Que le pouvoir enterre Floribert Chebeya à Kinshasa ou chez lui à Bukavu ne change
rien.
Après l’avoir inutilement fauché, on voit visiblement que le pouvoir craint le pire
: la révolte
populaire si le corps est inhumé à Kinshasa au cimetière de la Gombe mais en
envoyant le même
corps dans sa province d’origine, le pouvoir ne fait que retarder la colère
populaire. Les Congolais
de l’Est ont découvert au fil des ans leur grosse erreur d’avoir voté pour Joseph
Kabange en
2006. Quoi que Joseph Kabange (Kabila) fasse, la colère du peuple qui est en route
depuis
l’événement de Dongo s’accomplira car il n’arrivera jamais à massacrer tous les
Congolais. Donc,
tôt ou tard, la loi du nombre aura raison sur lui. Déjà l’étau se resserre. Wait and
see.
Alors. Jusqu’à quand va-t-on fermer les yeux devant tous ces assassinats et devant
les crimes
d’un chef d’Etat voyou qui n’a aucun respect des droits humains ? A travers ce
message, le peuple
congolais lance un appel à la communauté internationale afin de mettre rapidement
fin au régime
sanguinaire de Joseph Kabange (Kabila). Le Congo a besoin d’un soutien de tous les
Congolais
pour arrêter les scènes horribles que vivent la population. Oui. Nous avons
l’obligation de mettre
fin au régime de terreur établi au Congo, car ce qui se passe au Congo de Kimbangu,
de Kasa-
Vubu et de Lumumba, au début de ce XXIe siècle, est une honte pour l’Humanité tout
entière.
Nous devons arrêter ensemble et vite la barbarie.
Amen. Repose-toi en paix
Lorsque je me battais contre le pouvoir du maréchal Mobutu, j’étais loin de penser
que le
Congo, mon pays, allait connaître un jour un chef d’Etat criminel et aventurier.
Après six millions
de victimes, des massacres et de nombreux assassinats politiques, M Joseph Kabange
(Kabila) ne
démissionne pas. Pire. Ceux qui sont autour de lui osent encore « vendre »
positivement leur
homme. Que sont donc devenus les Congolais d’aujourd’hui ? Je me demande.
Floribert Chebeaya. Tu as dignement accompli ta mission sur terre. Repose-toi en
paix et
plaide la cause de ton peuple auprès de Kimbangu, Kasa-Vubu et Lumumba.
Dr Fweley Diangitukwa
Politologue et écrivain
Genève, le 13 juin 2010.