Source: Le Potentiel
Malgré la désignation de sept personnalités devant siéger au bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le processus électoral se trouve encore au point mort. Plus d’une semaine après l’appel du chef de l’Etat devant le Parlement réuni en congrès, la mise en place du bureau de la CENI se fait toujours attendre. A l’Assemblée nationale, on est conscient du problème. Mardi 14 décembre à l’annonce de la session extraordinaire, son président a reconnu que des divergences entre les forces en présence dans l’institution bloquent la machine. La voie de sortie, pense-t-il, passe par le dépassement de soi en accordant les violons au mieux de l’intérêt du peuple.
Le mystère continue à planer sur l’installation du bureau de la Commission nationale électorale nationale (CENI). Tout se passe comme si le président de la République a prêché dans le désert. Pourtant, le mercredi 8 décembre 2010, devant le Parlement réuni en congrès, Joseph Kabila Kabange s’est longuement attardé sur l’urgence de mettre en place le bureau de la CENI afin de libérer le processus électoral qui, apparemment, accuse des signes de fatigue alors que le train électoral n’a pas quitté la gare.
L’APPEL DE JOSEPH KABILA
Ce jour-là devant les deux chambres du Parlement, le chef de l’Etat a reconnu que « organe indépendant, la CENI est le gage de la transparence et de la liberté de choix des citoyens ». Aussi, a-t-il émis le vœu de voir « sa neutralité » ne souffrir « d’aucune contestation, sa mise en place d’aucun retard supplémentaire ». Mais, depuis le discours du chef de l’Etat, dix jours se sont passés sans que la situation n’évolue sur le terrain. L’installation du bureau de la CENI patauge. Preuve que de profondes divergences séparent les parties en présence.
Dans son discours de clôture de la session ordinaire de septembre, le président de l’Assemblée nationale, Evariste Boshab, annonçant à l’occasion la convocation d’une session extraordinaire a indiqué cette prolongation devait permettre aux différentes forces politiques siégeant à l’Assemblée « d’accorder » leurs violons « s’agissant des perspectives de l’année électorale 2011 ».
Evariste Boshab reconnaît le retard accumulé mais ne cache pas pour autant son optimisme. Selon lui, « le fait que la mise en place de la CENI connaisse aujourd’hui un retard, nonobstant le délai de quinze jours que nous avions annoncé lors de l’ouverture de cette session (Ndlr : de septembre 2010), ne doit pas être considéré comme un échec définitif, encore moins, comme blocage d’un dialogue ». il a estimé que ledit retard devrait être considéré comme « une étape nécessaire au dépassement de soi pour mieux intégrer que la CENI ne représente pas les tendances politiques, mais plutôt la détermination de tout un peuple d’élire ses dirigeants à des échéances régulières pour asseoir les pratiques démocratiques ». Ces déclarations sont, à n’en point douter, la preuve du profond malaise qui mine le processus de mise en place du bureau de la CENI.
Ainsi, contrairement au vœu exprimé par le législateur dans l’ordonnance-loi créant la CENI, les considérations politiques partisanes semblent avoir pris le dessus sur l’exigence d’indépendance, de transparence et de neutralité dans le fonctionnement du pouvoir organisateur des élections.
La CENI fait les frais du mode de désignation de ses sept animateurs, et ce, malgré tous les garde-fous prévus dans la loi qui l’organise. Dans l’exposé des motifs de la loi organique n°10/013 du 28 juillet 2010 portant organisation et fonctionnement de la CENI, le législateur rappelle que : « Afin de garantir la transparence du processus électoral, la majorité et l’opposition constituées au sein de l’Assemblée nationale participent à la désignation des membres de la CENI ; mais ceux-ci sont choisis parmi les personnalités indépendantes reconnues pour leur compétence, leur intégrité morale, leur probité, leur honnêteté intellectuelle, leur neutralité et leur impartialité ». Et il poursuit :« En d’autres termes, les membres de la CENI n’y représentent pas les intérêts des groupes qui les ont désignés. Ils sont, en effet, choisis en raison de leurs valeurs intrinsèques pour participer aux missions de la Commission afin de garantir la régularité des élections et du référendum ». Cette disposition se trouve, malheureusement, en déphasage avec le constat fait par le président de l’Assemblée nationale, notamment lorsqu’il souligne, à l’attention des députés, que « la CENI ne représente pas les tendances politiques ». C’est pourquoi, il a invité les uns et les autres au « dépassement de soi » pour demeurer sur la voie tracée par le législateur.
LA MACHINATION
Il y a vraisemblablement une grande cabale qui, apparemment aurait miné, tout le processus de mise en place de cet organe censé jouir pleinement de son indépendance, même si les membres devant siéger à son bureau ont été désignés sur base de critères d’appartenance politique.
Sans doute prévenu de la difficulté dans laquelle se trouve confronter la CENI, ce n’est donc pas par hasard que le président de la République a noté, quelques jours avant que le président de l’Assemblée nationale ne lui emboite le pas, que la « neutralité de la CENI ne doit souffrir d’aucune contestation ». Convaincu que son appel sera bien perçu par ceux qui, à l’Assemblée nationale, bloquent la marche de la CENI, le chef de l’Etat insistait sur le fait que « sa mise en place » ne devait également souffrir « d’aucun retard supplémentaire ».
Dix jours après, le président de la République semble avoir vraiment prêché dans le désert. Personne dans la classe politique, particulièrement celle qui compose l’Assemblée nationale, n’a tenu compte de sa mise en garde. Chaque groupe campe sur sa position. Pourtant, le même mercredi 8 décembre 2010, le chef de l’Etat invitait la classe politique – Majorité et Opposition – « au sens de responsabilité » pour éviter un départ en catastrophe du processus électoral par la mise en place, en situation de conflit, du bureau de la CENI.
« Certes, argumentait le chef de l’Etat, les élections sont une compétition. Mais, une compétition singulière et exigeante ; particulièrement dans un pays comme le nôtre : un pays post-conflit ; une jeune démocratie ! » « Une compétition, a-t-il nuancé, exigeante en termes de respect des règles et des procédures ». Et de poursuivre, « exigeante aussi en termes de patriotisme et de sens de dépassement de soi ». Termes utilisés une semaine plus tard par Evariste Boshab dans son discours de clôture de la session de septembre.
Il y a un os dans la machine. Des clivages politiques et des calculs politiciens semblent avoir confisqué la primauté des textes censés régir l’organisation et le fonctionnement de la CENI. Ces divergences portent des germes de contestation des résultats de futurs scrutins.
Le peuple congolais a tellement souffert qu’il faut éviter de le plonger dans le schéma ivoirien. Il faudrait alors, à la suite du chef de l’Etat, se mettre à l’esprit que « les élections n’ont réellement d’utilité sociale, que si elles permettent la paix sociale, et si l’ultime vainqueur en est davantage le peuple, l’intérêt général, plutôt que l’un ou l’autre des compétiteurs ». La Majorité et l’Oppositions à l’Assemblée nationale ont donc le devoir d’accorder leurs violons, se dépasser en vue de doter la RDC d’une CENI réellement neutre et indépendante, fonctionnant en dehors de toute forme de pression politique ou idéologique.
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soyons serieux. Au congo democratique; il n’ya pas des hommes integres et honnetes. cessons de parler de la neutralite . qu’avons nous pas vu avec les soi disant neutre comme Monseigneur Mosengo; pasteur Marini; Abbe maloumalou; etc….
LE neutre n’existe pas en politique et plus au congo.
Comme solution,; que chaque camp designe se representant que lui fait confiance et des la , ils peuvent se surveiller les uns les autres.
Pas des hommes soit disant se DIEU pcq au congo il n’en existe pas.
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