
300 initiés sont décédés au cours des cinq dernières années.
Cette semaine, le parquet sud-africain a annoncé que 23 personnes allaient être poursuivies, suite à la mort il y a un an d’au moins 30 jeunes garçons dans la province du Mpumalanga.
Ceux-ci se sont retrouvés entre les mains de guérisseurs peu regardants sur les règles d’hygiène, et n’ont pas survécu au rite de la circoncision.
En Afrique du Sud, lorsque l’hiver austral arrive, c’est la saison des rites d’initiation qui démarre.
Chaque année, de nombreux jeunes hommes fidèles à leurs traditions partent, généralement en brousse, pour apprendre à devenir des hommes et être circoncis. Certains meurent pendant l’opération, d’autres sont mutilés et doivent être émasculés.
Les autorités ont décidé de mettre un terme à ces tragédies et veulent réguler ces initiations. Il s’agit aussi d’arrêter les guérisseurs traditionnels qui ne respectent pas les règles d’hygiène. Lors des différents procès, quatre médecins et 19 guérisseurs pratiquant la circoncision vont comparaître, accusés de meurtre, d’agression et de violation de la loi sur la protection de l’enfance.
Les chiffres officiels indiquent qu’environ 300 initiés sont décédés au cours des cinq dernières années, et 2.000 d’entre eux souffrent de blessures graves, émasculés à la suite d’une infection. Mais ces chiffres ne prennent pas en compte les jeunes hommes blessés qui finissent par se suicider, car ils ne seront jamais des “hommes”.
Selon la législation sud-africaine, la circoncision dans le cadre de ces rites d’initiation ne peut être pratiquée que sur un jeune homme âgé de plus de 16 ans et dans des circonstances appropriées.

Chaque année, des jeunes fidèles à leurs traditions partent apprendre à devenir des hommes.
Les rites d’initiation sont courants chez les Xhosas, les Sothos, les Ndébélés et d’autres ethnies sud-africaines. Les autorités de Pretoria estiment qu’il est important de maintenir la tradition, tout en souhaitant éviter de telles tragédies.
Le gouvernement tente bien d’inculquer des règles sanitaires et de sécurité depuis plusieurs années. Il y a des écoles d’initiation, certifiées par le gouvernement. Malheureusement, la pression sociale qu’imposent les traditions est telle que beaucoup choisissent de se rendre dans des écoles illégales.
Beaucoup de sud-africains espèrent que les procès à venir serviront d’exemple.
BBC