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-Dix-huit pays africains ont rendez-vous avec la RDC à Kinshasa les 26 et 27 février 2014. Au programme du 17ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement membres du Comesa, trois fora qui se complètent : le sommet proprement dit (réservés aux têtes couronnées), le forum du Conseil des entreprises (réservé aux opérateurs économiques) et la table ronde des Premières Dames. Le thème principal des assises est “Consolider le commerce inter-Comesa à travers le développement des Petites et Moyennes Entreprises“. Il est en symbiose avec le thème du forum économique ” Fusion entre entreprises et innovations, intégrer la compétitivité de l’offre et de chaines de valeurs dans la région Comesa” et de celui de la table ronde, à savoir “Renforçons les échanges intra-COMESA en développant les micro, petites et moyennes entreprises“. Les Pme et les Pmi sont ainsi à l’honneur. Mais à quel prix ?
Lorsqu’on est à Zongo, en face de Bangui, ou à la Grande Corniche de Goma, en face de Gisenyi, le spectacle est le même : des compatriotes congolais ayant en partage le même dialecte avec leurs voisins centrafricains et rwandais mangent le même pain produit par une même boulangerie ou le même poisson pêché dans les mêmes eaux du fleuve Oubangi ou du lac Kivu. Ils consomment la même boisson fabriquée par la même brasserie. Il leur arrive de fréquenter le même centre médical ou la même officine pharmaceutique. Bref, ils “commercent” ensemble puisqu’ils vivent tous et tout dans le même environnement. La frontière en eau ou en terre ne constitue pas à leurs yeux une barrière.
Ce qu’ils font ensemble est quasiment semblable à ce que font les Congolais qui vivent dans les régions frontalières avec l’Angola, le Congo-Brazzaville, l’Ouganda, le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et le Soudan du Sud (la RDC n’ayant plus de frontière avec le Soudan).
Normal : les populations résidant dans des localités et villes transfrontalières ont en commun la même morphologie, la même histoire, la même culture et, à certains endroits, elles sont soumises à la même autorité coutumière.
Dans la plupart des cas, ils ne baignent pas dans le grand luxe des citadins. Ce qui fait qu’ils soient la cible favorite – économiquement parlant – des Pme/Pmi actives dans la production et la commercialisation des biens de consommation courante : vivres, boissons, médicaments, vêtements, chaussures, emballages, fournitures scolaires, le petit matériel électronique et électroménager etc.
Quand ils n’ont pas l’un de ces biens, ils savent comment se le procurer : palabrer. Ils ne se font donc pas la guerre.
C’est en cela que l’apport des Pme/Pmi est décisif pour toutes les organisations sous-régionales et régionales en Afrique, au nombre desquelles la Cééac pour l’Afrique centrale, la Sadc pour l’Afrique australe et le Comesa pour l’Afrique centrale, l’Afrique australe et l’Afrique orientale.
Partant, le 17ème sommet du Marché Commun pour l’Afrique Orientale et Australe qui se tient à Kinshasa les 26 et 27 février 2014 sous le thème “Consolider le commerce inter-Comesa à travers le développement des Petites et Moyennes Entreprises” vaut tout son pesant d’or.
A ce sujet, il y a lieu de reconnaître que les moyens financiers et matériels des pays membres des organisations communautaires africaines sont mieux utilisés avec les Pme/Pmi qu’avec les grosses unités industrielles et commerciales. Une microcentrale hydroélectrique, une minoterie, une boulangerie, une savonnerie ou une briqueterie en Pmi peut facilement être financée à partir des ressources locales ; de même qu’un atelier de réparation d’auto ou de moto, un magasin de vente des lampes ou des récepteurs-radio en Pme…
Premiers à en faire l’expérience et à en tirer les bénéfices conséquents, les pays occidentaux, suivis par ceux de l’Extrême-Orient, ne jurent que par la croissance des Pme/Pmi.
Dans une étude récente, l’Ocde considère que ” Les PME jouent un rôle primordial dans la création d’emplois dans de nombreux pays“. A preuve, soutient-il, “Les PME représentent, suivant les pays, entre 95 % et 99 % des entreprises et entre 60 % et 70 % des créations nettes d’emploi“. Dans le document endossé par “SBA” (Small Business Act), structure créée en 1953 pour prendre en charge les aides fédérales aux petites entreprises américaines, il ressort que les Etats-Unis comptent à ce jour 22 millions de petites entreprises non agricoles. “En incluant les activités à temps partiel, on estime que 16 millions d’Américains sont propriétaires d’une affaire, soit 13 % de la population active non agricole du pays“.
Instrument indiqué
Que peut être l’apport des Pme/Pmi dans une organisation régionale comme le Comesa et dans le contexte du sommet de Kinshasa ?
Il faut d’emblée observer qu’à l’exception des îles Comores, Madagascar, Maurice et Seychelles ainsi que du Swaziland enclavé dans l’Afrique du Sud, tous les 14 autres pays membres du Comesa se partagent directement ou indirectement les mêmes frontières : la RDC est à la fois voisine de la Zambie, du Burundi, du Rwanda, de l’Ouganda et du Soudan du Sud, voisin du Soudan qui, lui-même, est voisin de l’Ethiopie, de l’Erythrée, de Djibouti et de l’Egypte, voisine, elle, de la Libye. L’Ouganda est voisin du Kenya. La Zambie est à la fois voisine du Zimbabwe et du Malawi.
La RDC a cependant la particularité d’être le seul pays du continent à avoir neuf voisins sur ses 9.195 km : Angola, Congo-Brazzaville, RCA, Soudan du Sud, Ouganda, Rwanda, Burundi, Tanzanie et Zambie. Sur sa longue ligne frontalière, que de populations transfrontalières, encore dans toutes leurs diversités morphologiques et culturelles, mais aussi ethniques et tribales, comme relevé ci-dessus : Bantous, Soudanais, Nilotiques, Hamites et Pygmoïdes.
Il s’agit d’une richesse incommensurable par la complémentarité. Une richesse qui constitue un atout déterminant dans l’instauration d’un climat de paix, de sécurité et de développement stable et durable.
L’instrument indiqué pour ce climat de paix est, on s’en doute, le petit commerce doublé de la petite industrie. Une double activité qui permet aux petites bourses de vivre normalement.
On peut alors en penser ou en dire ce que l’on veut, mais l’évidence est-là : les Concertations nationales ont fait deux recommandations qui concordent bien avec le thème du 17ème sommet du Comesa. Le Président Joseph Kabila les a évoquées dans son discours sur l’état de la Nation du 23 octobre 2013 en préconisant l’organisation des Etats généraux des agriculteurs et des paysans et l’élaboration d’un plan de programmation, de budgétisation et de procédure du paiement de la dette intérieure certifiée en vue de la relance des emplois dans les Petites et Moyennes Entreprises.
C’est déjà significatif que les Premières Dames – qui se réunissent concomitamment avec les Chefs d’Etat et de Gouvernement dans un forum leur réservé – aient choisi pour thème de la table ronde “Renforçons les échanges intra-COMESA en développant les micro, petites et moyennes entreprises“.
En observant de près l’activité de la petite industrie et du petit commerce, on réalise combien l’apport du Genre y est vital.
Moment opportun
Le choix des populations de l’Afrique des frontières se justifie singulièrement par la préoccupation première pour une bonne partie des pays membres du Comesa en proie à des conflits latents ou réels : la RDC, le Soudan du Sud, l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi dans les Grands Lacs; l’Erythrée et Djibouti dans la Corne de l’Afrique, sans oublier le Kenya constamment menacé par la mouvance djihadiste de la Somalie, avec incidences sur la Tanzanie. On sait aussi qu’entre l’Egypte et le Soudan, d’autre part, et l’Egypte et l’Ethiopie, d’autre part, le potentiel belligène est important.
Le sommet de Kinshasa peut donc favoriser l’avènement d’une paix durable, ce au travers de l’essaimage des Pme/Pmi en faveur des populations des frontières.
L’Union européenne, ne le perdons pas de vue, a commencé par un marché commun limité au charbon et à l’acier. Aujourd’hui, c’est une superstructure d’une trentaine de pays qui ont accepté de lier leur sort pour mieux cheminer ensemble.
L’Union africaine a certes la même ambition. Mais l’atteinte de celle-ci est tributaire du fonctionnement des organisations régionales comme la Cédéao, la Cééac, la Sadc et le Comesa.
Membre des trois dernières, la RDC se doit de prêcher par l’exemple en assumant son leadership naturel. Elle a tout à gagner en commençant par rassurer les populations de ses neuf frontières. ” Puisque c’est sur le territoire congolais que se déroulent ces confits et que ce sont les populations congolaises qui en souffrent le plus, la République Démocratique du Congo doit assumer le leadership dans la quête d’une solution véritable et durable. Aujourd’hui, nous exerçons effectivement ce leadership“, déclarait le Président Joseph Kabila en 2007.
Les populations concernées, on le sait, sont essentiellement celles des localités et villes frontalières déstabilisées par les guerres récurrentes.
Les PME/PMI sont la meilleure arme pour leur procurer la paix, la sécurité et le développement.
De ce fait, le Comesa 2014 arrive au moment opportun.
Omer Nsongo die Lema