-Les juges de la Cour pénale internationale ont décidé que Saif al-Islam Kadhafi devait être jugé devant eux et non devant la justice libyenne, comme le réclamait Tripoli.
Suite à son arrestation en novembre 2011, le fils Kadhafi est détenu par la brigade de Zintan, à l’ouest de Tripoli.
Cette décision marque la fin d’un long chapitre judiciaire dans l’affaire Saif Kadhafi, pour en ouvrir un second, pas moins délicat, tant pour la Cour que pour Tripoli.
La CPI a en effet décidé que le fils de Mouammar Kadhafi ne pouvait pas être jugé devant des tribunaux libyens car le système judiciaire ne permet pas de protéger correctement les témoins, de désigner un avocat sans qu’il n’encourt des risques, et surtout, parce que les autorités centrales n’ont pas la capacité de juger Kadhafi tant qu’il est entre les mains de la brigade de Zintan.
Saif Kadhafi avait été arrêté en octobre 2011 par la brigade, qui depuis, refuse de le remettre à Tripoli.
Il appartient désormais à Tripoli d’exécuter le mandat d’arrêt, faute de quoi, la Libye violerait ses obligations internationales.
Même si les autorités parvenaient à négocier avec Zintan la remise de Saif Kadhafi, il y a peu de chance qu’elles le remettent à la Cour.
Depuis son arrestation, Tripoli a en effet clairement indiqué sa volonté de le juger, ce que la CPI ne met pas en doute.
Elle estime simplement qu’à ce jour, les conditions d’un procès équitables ne sont pas remplies.
Dans la nouvelle bataille judiciaire qui s’annonce, Tripoli bénéficie du soutien de Londres, Paris et Washington qui, depuis la chute de Kadhafi, ont clairement indiqué qu’il revenait au Libyens de reconstruire l’Etat de droit.
Néanmoins, la décision pourrait aussi placer la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis dans une situation délicate car ils peuvent difficilement désavouer une Cour, qu’ils avaient eux-mêmes saisie au début de la révolte en Libye.
Par BBC