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-La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) estime qu’il est possible de relever le défi du cycle électoral 2014–2016 sans devoir réviser la Constitution. Les princes de l’Eglise catholique sont convaincus qu’avec un peu de bonne volonté – surtout politique – toutes les contraintes matérielles, financières et techniques peuvent être éludées. Ils offrent là un schéma dont la CENI peut se servir utilement.
La feuille de route du cycle électoral 2014-2016 de la Commission électorale nationale indépendante, CENI, a fait l’objet d’une analyse approfondie des évêques membres du Comité permanent de la Conférence épiscopale nationale indépendante (CENCO). Contraintes constitutionnelles et participation directe des électeurs aux scrutins fondent la trame de la déclaration faite hier lundi 3 mars au Centre Interdiocésain de Kinshasa. A leur manière, les princes de l’Eglise de Rome ont identifié les failles de la feuille de route de la CENI avant de proposer des pistes de sortie.
Il s’agit, en réalité, des conclusions des réunions du Comité permanent de la CENCO tenues du 24 au 27 février 2014, en rapport avec les différentes hypothèses relatives au cycle électoral et aux contraintes constitutionnelles. Objectif : parvenir, d’une part, à un cycle électoral irréprochable pour les élections législatives et présidentielle de 2016 ; d’autre part, apurer des arriérés électoraux pour une véritable cohésion nationale.
Le secrétaire général de la CENCO, M. l’abbé Santedi qui en a fait la restitution, donne le ton : « On nous met devant deux options. A prendre ou à laisser. Il est bon de sortir de ces deux options-là. La pointe pour l’épiscopat congolais réside au fait que la proposition aux suffrages indirects pour les élections des conseillers urbains, bourgmestres, chefs de secteurs, maires ainsi que les députés provinciaux minent le souverain primaire de son droit de participer directement à la vie publique».
M. l’abbé Santedi martèle : « Ainsi, conformément aux prescrits de la Constitution, en son article 197, les évêques demandent avec empressement que les élections au niveau provincial tout comme les élections municipales, urbaines et locales soient au suffrage universel direct afin de promouvoir la démocratie à la base en renforçant le contrôle du peuple sur ses représentants ».
De ce point de vue, la CENCO tient au double respect de la Constitution et de la participation réelle et directe des électeurs congolais au choix des animateurs des institutions de la République par vote.
La CENCO estime que le temps ne fait pas défaut dans la perspective du réajustement des échéances à venir. Aussi propose-t-elle la tenue des élections provinciales au premier trimestre 2015 afin de mettre en place des institutions légitimes. Ils souhaitent qu’un terme soit mis à l’élasticité des mandats des assemblées provinciales et du Sénat. Les évêques y perçoivent « le dysfonctionnement institutionnel » ayant des répercussions négatives jusqu’à la base.
Le schéma des évêques pour les futures échéances électorales est simple. Aucune révision constitutionnelle ne serait envisageable et en conformité avec la Constitution en vigueur, les scrutins à la députation provinciale, des conseillers urbains et maires devront passer par le suffrage universel direct. La crainte de la CENCO porte sur le risque élevé de corruption qui se profile à l’horizon, avec de grands électeurs à la portée des forces d’argent.
S’agissant des opérations de fiabilisation du fichier électoral en cours et la stabilisation des cartographies opérationnelles, la CENCO recommande la transparence et le consensus pour éviter les écueils des scrutins de 2011. C’est le prix à payer pour éviter toute contestation des résultats.
L’argent, le nerf de la guerre
Si les évêques se montrent peu inquiets sur la contrainte financière du cycle électoral en cours, c’est qu’ils misent sur les bonnes dispositions des partenaires de la RDC. Dernièrement, l’Union européenne (UE) a donné de la voix sur le cycle électoral 2014–2016. L’UE conditionne son appui au processus électoral congolais au strict respect du cadre constitutionnel et des échéances électorales.
Cette position européenne est également partagée par les Etats-Unis d’Amérique (USA). En janvier dernier, l’envoyé spécial des USA pour la région des Grands Lacs, Russ Feingold, avait fait un rappel sans détours pour la sauvegarde des acquis démocratiques avec l’organisation de l’élection présidentielle en RDC à l’échéance de 2016.
La CENCO compte aussi sur l’accompagnement sans faille de la Monusco. Elle considère que la mission onusienne en RDC peut participer activement à la mobilisation des ressources financières et l’appui logistique.
Avec une feuille de route réaménagée, à l’exemple de celle proposée par les évêques, le soutien de la communauté internationale serait acquis.
Le Potentiel