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Par J.-P. Mbelu
« Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres » Jn, 8,32
-S’il y a un exercice difficile pour plusieurs d’entre nous, c’est celui de la réécriture de notre histoire collective. Les élections probables de novembre 2011 ne facilitent pas la tâche. Elles mobilisent toutes les énergies et toute l’attention. Il est de plus en plus rare, pendant cette période, que certains textes écrits en marge des questions électorales aient une certaine audience auprès de plusieurs compatriotes lecteurs. Pourtant, il y en a qui pourraient nous aider à voir plus loin que les élections et à penser un processus collectif de guérison par « l’opération vérité ». Tel est l’exemple du texte du Dr Théogène Rudasingwa. Il vient, enfin, confirmer « une vérité » devenue un « secret de polichinelle ».
Depuis quelques jours, un texte, publié le 1er Octobre 2011, circule sur Internet et il est intitulé : « La vérité, enfin ! » Ce texte (une traduction française de Shocking : confession of downing of Habyarimana’s plane) est un signé par le Dr Théogène Rudasingwa, ancien secrétaire général du Front Patriotique Rwandais, ancien ambassadeur du Rwanda aux États-Unis, et ancien chef de Cabinet du président Paul Kagame. Dans ce texte, Théogène Rasingwa dit « sa vérité » sur Paul Kagamé et la tragédie des Grands Lacs. Il écrit : « La vérité doit maintenant être dite. Paul Kagamé,alors commandant en chef de l’Armée Patriotique Rwandaise, la branche armée du Front Patriotique Rwandais, est personnellement responsable de l’attentat contre l’avion.En Juillet 1994, Paul Kagamé lui-même, avec son insensibilité caractéristique et beaucoup de jubilation, m’a dit qu’il était responsable de l’attentat contre l’avion. Malgré les dénégations publiques, le fait de la culpabilité de Kagamé dans ce crime est aussi un «secret» public au sein des cercles du FPR et des RDF. Comme bon nombre au sein de la direction du FPR, et malgré le fait que je savais que Kagamé était coupable de ce crime, j’ai vendu avec enthousiasme cette version trompeuse de l’histoire, surtout pour les étrangers qui en gros sont arrivés à y croire. » (Nous soulignons) Et il ajoute : « En tuant le président Habyarimana, Paul Kagamé a introduit une « wild card » dans un cessez-le feu déjà fragile. Cela a créé un puissant déclencheur, l’escalade d’un point de basculement vers la reprise de la guerre, le génocide civil et la déstabilisation à l’échelle régionale qui a dévasté depuis la région des Grands Lacs. Paul Kagamé doit être immédiatement inculpé pour ce crime et ses conséquences. » (Nous soulignons)
Quand le Dr Théogène Rudasimgwa affirme que « la vérité doit être maintenant dite », il oublie d’ajouter « par le cercle restreint ayant évolué autour de Paul Kagame ». Car pour plusieurs compatriotes des Grands Lacs (dont Honoré Ngbanda), pour plusieurs amis Africains (dont Charles Onana) et pour plusieurs amis Occidentaux (dont Pierre Péan, Bernard Desgagné, Luc Marchal, les juges Espagnol Meirelles et Français Bruguière, etc.) « cette vérité » est « un secret de polichinelle ». Bien avant « la vérité du Dr Théogène », tous ces amis avaient plus ou moins partagé la version des faits qu’il reconduit : « La mort du président Juvénal Habyarimana a déclenché le début du génocide qui visait les Tutsi et les Hutu modérés et la reprise de la guerre civile entre le FPR et le Gouvernement du Rwanda. A partir de ce moment, la version affligeante et fausse du FPR a été celle des extrémistes Hutus du camp du Président Habyarimana ayant abattu l’avion afin de faire dérailler la mise en application de l’Accord de paix d’Arusha et de trouver un prétexte pour mettre en œuvre le génocide au cours duquel plus de 800.000 Rwandais sont morts en 100 jours à peine. » Charles Onana et Pierre Péan ont dû avoir quelques ennuis avec les propagandistes de « la thèse du négationnisme » et même avec la justice. Des mandats d’arrêt internationaux ont été délivrés contre une quarantaine de proches de Paul Kagame. (Lui étant épargné par son immunité présidentielle.)
Encore une fois, disons que par souci de guérison intérieure et collective, le Dr Théogène Rdasingwa nous partage un « secret de polichinelle », « cette histoire (qui) est devenue prédominante dans certains milieux internationaux, parmi les spécialistes universitaires et parmi certaines organisations de défense des droits de l’homme. » (Nous soulignons) C’est à cause de cette « histoire » qu’il veut demander « pardon à Dieu pour avoir menti et caché le mal depuis trop longtemps. En disant librement la vérité devant Dieu et le peuple rwandais, je comprends parfaitement, écrit-il, les risques que je prends, compte tenu de la vindicte légendaire de Paul Kagamé et sa soif insatiable de répandre le sang des Rwandais. C’est un risque partagé que les Rwandais supportent quotidiennement dans leur quête de liberté et de justice pour tous. Ni la puissance, ni la gloire, ni l’or, ni l’argent ne sont une motivation pour moi dans ces questions de mort qui ont défini notre nation depuis trop longtemps. Contrairement à tous les bruits faits sur « le Rwanda-pays-émergent-des Grands-Lacs », le Dr Théogène Rudasingwa, « un témoin de l’intérieur » affirme (après bien d’autres) que « la vérité ne peut pas attendre demain, parce que la nation rwandaise est très malade et divisée et ne peut ni se reconstruire, ni guérir, sur des mensonges. Tous les Rwandais ont besoin de toute urgence de la vérité aujourd’hui. Notre recherche individuelle et collective de la vérité nous rendra libres. Lorsque nous serons libres, nous pourrons librement nous pardonner les uns les autres et commencer à vivre pleinement et enfin guérir. »
Et dans les Grands Lacs, il n’y a pas que le Rwanda qui est malade ; les pays voisins ayant partagé et soutenu les mensonges de Paul Kagame (et de ses escadrons de la mort) le sont aussi ; la RD Congo peut-être plus que les autres. Ce pays ne semble pas avoir tiré toutes les conséquences (et toutes les leçons) de la tragédie des Grands Lacs pour sa reconstruction et sa guérison. Il est, à ce jour, dirigé par un ex-membre du FPR/APR qui lui, contrairement au Dr Théogène, n’a, jusqu’à ce jour, posé aucun geste allant dans le sens de la reconnaissance des mensonges sur lesquels le Congo de Lumumba tente maladroitement de réécrire son histoire.
Pour rappel, dans une interview accordée par Laurent Nkunda à un journaliste de la radio Bwiza Monsieur Robert Kayengesha, le 02 janvier 2008 et en répondant à cette question “Pouvez-vous affirmer ou infirmer l’information selon laquelle il y aurait des officiers et des soldats rwandais au sein du CNDP et des FARDC ? ” Nkunda dit : “Et bien ! Si vous attendez par soldats rwandais tous ceux qui ont servi un jour dans le Front Patriotique Rwandais le FPR et en suite dans l’Armée Patriotique Rwandaise l’APR du général Paul Kagamé, alors le peuple congolais a un sérieux problème à résoudre, car son propre Président élu au suffrage universel direct à plus de 58 % des voix, je cite Joseph Kabila, est non seulement d’origine Tutsie comme moi, mais il est aussi un ancien soldat du FPR comme moi. Cherchez donc l’erreur !”
Quelques filles et fils « perdus » de notre peuple soutiennent, la main sur le cœur, la candidature de cet ex-membre du FPR/APR aux probables élections de novembre 2011 sans aucun souci connaître toute la vérité sur notre histoire commune. Ce faisant, ils compromettent toutes les chances de notre guérison collective dans la mesure où la responsabilité individuelle et collective de « Joseph Kabila » et de certains de ses alliés dans la tragédie des Grands Lacs est devenue un sujet tabou pour bien des filles et fils de notre peuple qui le plébiscitent comme « le meilleur candidat ».
Quête de la vérité, de justice et de la liberté, quête de pardon et de guérison individuelle et collective, voilà une démarche initiée par quelques proches de Paul Kagame et à laquelle « Joseph Kabila » et ses alliés échappent chez nous ; jusqu’à ce jour. Même s’il est plus qu’important d’insister sur la place de la justice dans cette démarche, elle nous semble être indispensable à la guérison collective dans les Grands Lacs (avant le business).
Dans cette partie de l’Afrique, les personnes impliquées aux côtés de Paul Kagame dans la tragédie déclenchée le 06 avril 1994 (et même avant) devraient se garder de participer dans l’immédiat à la gestion de la chose publique avant que toute la lumière soit faite là-dessus.
Les prêtres, les pasteurs et les chrétien(ne)s qui soutiennent ces personnes devraient suivre l’exemple du Dr Théogène Rudansigwa en demandant pardon à Dieu et à leurs congénères pour avoir soutenu et vendu les mensonges au nom de l’or et de l’argent pendant plus d’une décennie. (Il est quand même curieux qu’au Congo (RD) un prêtre et un pasteur supposés informés sur la tragédie des Grands Lacs aient avalisé, en tant que présidents de la CEI et de la CENI , pour les élections de 2006 et 2011, la candidature d’un ex-membre du FPR/APR ! N’auraient-ils pas trahi la vérité qui rend libre ?) (à suivre)
vraiment incrayable mais vraie un rwandait plain de sang dans ses mains a la tete du gd pays le congo avec son complice kagame, KANAMBE degage
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