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De Kolwezi au Rwanda, passage en revue des opérations belges en Afrique centrale


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Militaire-BelgeLe gouvernement belge a décidé mercredi un déploiement de précaution de deux équipes de militaires au Gabon, dont l’une devra préparer une éventuelle opération d’évacuation des ressortissants belges de République démocratique du Congo (RDC) si la situation s’aggravait. Il s’agit de para-commandos, coutumiers de ce genre d’opération, dont plusieurs ont eu lieu depuis l’indépendance de l’ancienne colonie, en juin 1960.

Voici un rappel des précédentes opérations: –

Congo: au lendemain de l’indépendance du Congo, entre juin et septembre 1960, quelque 10.000 hommes interviennent à la suite de la mutinerie de la Force publique. En juillet, les para-commandos interviennent à Léopoldville (future Kinshasa) et dans d’autres villes du Congo afin de couvrir l’évacuation des ressortissants belges, menacés par les mutins. Ils sont appuyés par les forces aérienne et navale pour le rapatriement des Européens. Le retrait des troupes belges coïncide avec l’arrivée des premiers Casques bleus de l’ONU dans l’ancienne colonie.

Stanleyville (Congo) : le 27 novembre 1964, quelque 320 parachutistes, commandés par le colonel Laurent, sautent d’avions américains sur Stanleyville (aujourd’hui Kisangani) pour libérer les 2.000 Européens retenus en otages par le gouvernement lumumbiste de Gbenye. Au cours de l’opération « Dragon rouge », les paras y font la jonction avec les troupes congolaises commandées par le colonel belge Vande Walle et appuyées par des mercenaires. Deux jours plus tard, les paras sautent sur Paulis (opération « Dragon noir »). Cette double opération n’a pu éviter le massacre d’une centaine d’Européens par les rebelles quelques heures avant l’intervention des paras belges.

Kolwezi (Zaïre) : en mai 1978, d’anciens gendarmes katangais envahissent la province du Shaba (ex-Katanga) et s’emparent du centre minier de Kolwezi. Plusieurs dizaines d’Europeéns trouvent la mort lors des engagements entre les Forces armées zaïroises (FAZ) et les rebelles. 1.200 para-commandos belges se posent le 20 mai à Kolwezi à bord de C-130 belges, quelques heures après l’arrivée de légionnaires français. Les envahisseurs battent en retraite tandis que les troupes zaïroises reprennent la ville. Les troupes belges de l’opération « Red Beans » (« haricots rouges ») quittent Kolwezi le 22 mai, après avoir couvert le départ des Européens. Les derniers hommes rentrent en juillet.

Zaïre, à nouveau, en septembre 1991. A la suite de pillages à Kinshasa puis dans le reste du pays, plus d’un millier de para-commandos – aidés par des troupes françaises – sont dépêchés à partir du 24 au Zaïre. Avec l’aide de C-130 belges et portugais ainsi que des avions français, ils organisent une vaste opération d’évacuation des ressortissants étrangers dans l’ensemble du Zaïre. Baptisée « Blue Beam » (« rayon bleu »), cette opération permet l’évacuation de plus de 4.300 personnes de toutes nationalités. Les derniers paras quittent le Zaïre début novembre.

Zaïre, une nouvelle fois en janvier 1993. Après de nouveaux pillages limités à Kinshasa, le gouvernement dépêche près de 600 militaires – principalement des para-commandos – à Brazzaville sous le nom de code de « Sunny Winter ». Mais le président Mobutu Sese Seko leur refuse l’accès au territoire zaïrois et les troupes doivent se contenter d’accueillir les expatriés candidats au départ de l’autre côté du fleuve Zaïre. Les hommes sont rapatriés progressivement après une semaine de présence à Brazzaville, une centaine d’entre-eux demeurant sur place jusqu’en février à des fins dissuasives.

Rwanda : le 4 octobre 1990, le gouvernement Martens VIII décide l’envoi de quelque 500 para-commandos à Kigali pour une « action humanitaire » destinée à protéger les ressortissants belges qui pourraient être menacés par l’invasion des troupes du Front patriotique rwandais (FPR, dominé par la minorité tutsie) venus d’Ouganda. Cette mission, baptisée « Green Beam » (« Rayon vert ») prend fin un mois plus tard, le 2 novembre, à la suite d’une médiation du gouvernement belge et alors que l’armée rwandaise repousse les rebelles presque jusqu’en Ouganda.

Rwanda : quelque 430 membres de la brigade para-commando composent entre la mi-novembre 1993 et la mi-avril 1994 l’essentiel du contingent belge de la Mission de l’ONU pour l’Assistance au Rwanda (MINUAR). Mais l’assassinat de dix Casques bleus par des hommes de la garde présidentielle rwandaise, à Kigali le 7 avril 1994 lors de la reprise de la guerre civile, entraîne le retrait du contingent belge, après que l’envoi d’un millier d’hommes en Afrique ait permis de couvrir l’évacuation des ressortissants étrangers du Rwanda (opérations « Silver Back » et « Blue Safari »).

Congo : le 22 mars 1997, le gouvernement déclenche l’opération « Green Stream » (« Flot vert ») et envoie des troupes au Congo-Brazzaville alors que la rébellion de Laurent-Désiré Kabila avance vers Kinshasa, que ses troupes prendront le 17 mai sans grande violence. La présence militaire belge – quelque 780 hommes à son apogée – plus 2.700 hommes de quatre autres nationalités à Brazzaville et en mer se limite à préparer une évacuation des étrangers du Zaïre en cas de troubles. Les troupes occidentales n’auront toutefois pas à intervenir et le 22 mai le gouvernement décide de rapatrier son contingent, dont les derniers membres rentrent début juin. (Belga)

Congo Coopération Technique Militaire (ctm) 1963 – 1990

En août 1963, un accord intervient entre la Belgique et le Congo. Cet accord prévoit d’entamer une collaboration militaire.

La coopération démarre réellement en 1964 par une formation donnée au sein de l’armée nationale congolaise (ANC) d’une part et par d’autres actions moins ponctuelles d’autre part.En 1964, environ 300 de nos militaires se trouvent sur le territoire congolais dans le cadre de cette coopération technique.En 1965, l’accent porte surtout sur la formation des militaires et cadres congolais.
Au fil des années, le nombre de militaires belges présents dans le cadre de la CTM a progressivement diminué.Devenue ‘Assistance Technique Militaire’ en 1968, la Belgique met fin définitivement à la coopération en 1990.Douze militaires belges perdront la vie durant cette période de coopération.
A propos de

Jean-Jacques Wondo Omanyundu est un analyste des questions sociopolitiques, sécuritaires et militaires de la République démocratique du Congo. Il est l’auteur de l’ouvrage-référence ‘Les armées au Congo-Kinshasa. Radioscopie de la Force publique aux FARDC’ (2013). Jean-Jacques Wondo est diplômé de l’Ecole Royale Militaire de Belgique.