La réponse de Pékin ne s’est pas fait attendre. Cinq jours après une manifestation historique à Taipei en faveur de l’indépendance de Taiwan et trois jours après le passage de deux navires de guerre américains dans le détroit qui sépare l’île du continent, le ministre chinois de la défense, le général Wei Fenghe a été, jeudi 25 octobre, on ne peut plus clair : « Il est extrêmement dangereux de défier sans cesse les limites de la Chine sur cette question. Si quelqu’un tentait de séparer Taïwan de la Chine, l’armée chinoise prendrait nécessairement des mesures fermes, quoi qu’il en coûte » a-t-il mis en garde.
Dirigée par un régime rival de Pékin depuis l’arrivée des communistes au pouvoir en 1949, Taïwan n’est pas reconnu par la Chine. En 1979, Washington a rompu ses relations diplomatiques avec l’île pour reconnaître Pékin mais les Etats-Unis continuent de soutenir le régime taiwanais notamment sur le plan militaire.
Mise en garde
C’est devant un cénacle bien particulier que le général Wei a lancé sa mise en garde : le 8ème Xiangshan Forum, une réunion, en principe annuelle, créée par l’armée chinoise en 2006 pour faire contre-poids au « dialogue de Shangri-la », initié par la Grande-Bretagne à Singapour.
Par principe, les Russes et les Chinois n’envoient que des seconds couteaux à Singapour et les Occidentaux font de même à Pékin. Cette année, parmi les 500 participants venus de 67 pays, une délégation a fait sensation : les représentants nord-coréens, présents pour la première fois à ce Forum. Le colonel-général Kim Hyong Ryong, vice-ministre des forces armées nord-coréennes a réaffirmé la volonté de Pyongyang de faire de la péninsule coréenne « le berceau de la paix et de la prospérité ».
Sur une photo parue à la Une du Global Times , le quotidien nationaliste chinois, on voit le militaire, trois étoiles aux épaulettes, discuter avec des membres de la délégation sud-coréenne, des civils tout sourire….