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Par Afrik.com
-Des milliers de Congolais ont défilé à Kinshasa et dans de nombreuses villes de la République démocratique du Congo (RDC) ce mercredi 1er août, contre la guerre dans le Nord-Kivu. Depuis mai, l’armée s’oppose aux mutins du Mouvement du 23 mars (M-23) regroupés dans cette instable province de l’Est du pays.
A Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), 100 000 personnes ont défilé ce mercredi, selon l’abbé Léonard Santedi, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), qui a organisé l’évènement. Dans le reste du pays, l’appel a également été bien suivi selon l’AFP, particulièrement à Bukavu (capitale du Sud-Kivu), Kikwit (Ouest), Kisangani (Nord-Est) et Lumumbashi (Sud-Est).
Les marcheurs, parfois munis de bibles ou de chapelets, ont observé une minute de silence pour la paix et l’unité de la RDC. Aucun incident n’a été constaté par la police, mobilisée pour l’occasion. Sur les pancartes et les bouts de tissu, les messages « Non à la balkanisation de la RDC ! », « Nous ne demandons qu’une chose, que Dieu donne la paix » ou encore « La paix est plus forte que la guerre ! », revenaient souvent.
« L’objectif de nos actions est de sensibiliser tout le peuple congolais pour montrer à l’échelle internationale qu’il ne veut pas de cette guerre, ne veut pas de la balkanisation de son territoire, qui est un et indivisible », a déclaré à l’AFP l’abbé Santedi Léonard. Opération manifestement réussie.
Pendant ce temps, la situation s’enlise dans le Nord-Kivu
Selon les ONG présentes sur place, les combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les mutins du Mouvement du 23 mars (M-23) ont provoqué le déplacement de plus de 200 000 personnes, dont 30 000 réfugiées au Rwanda et en Ouganda. Sans compter les exactions, les morts et les blessés, chaque semaine plus nombreux. Les affrontements s’intensifient et la population civile est comme souvent la première victime des violences.
« Il y a plus de 90 % des civils que nous avons soignés à l’hôpital de Rutshuru, qui sont des femmes et des enfants. Le coût humain, civil, est très important dans ce conflit. Les chirurgiens ont travaillé presque jour et nuit, pour soigner ces blessés, et nous en avons vus, jusqu’à présent, 70 », a signalé Patrick Wieland, le chef de mission de Médecins sans frontières (MSF) au Nord-Kivu, selon RFI.
Alors que les mutins du M-23 poursuivent leur avancée en direction de Goma, malgré la présence des casques bleus, le président congolais Joseph Kabila a récemment demandé à la communauté internationale, l’envoi d’une force militaire à la frontière entre la RDC et le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles.
par Renaud Towe