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Source: Le Potentiel
L’exigence de l’UDPS de figurer dans le bureau de la CENI a donné le signal d’une crise en perspective au sein de la classe politique congolaise, qui va s’échauder pour avoir un pied dans cette structure. Si dans la Majorité, la voix prépondérante de l’Autorité morale exclut toute forme de contestations, c’est dans le rang de l’Opposition que la bataille pour le perchoir de la CENI promet d’être rude. Depuis Bruxelles, l’UDPS a déjà annoncé les couleurs, promettant de remuer ciel et terre pour se retrouver au bureau de la CENI.
La loi portant organisation et fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a été promulguée le 28 juillet 2010 par le chef de l’Etat. Aux termes de l’article 9 la CENI a pour mission d’organiser, en toute indépendance, neutralité et impartialité des scrutins libres, démocratiques et transparents. Quatorze attributions lui ont été confiées entre autres, organiser et gérer les opérations préélectorales, électorales et référendaires, notamment l’identification et l’enrôlement des électeurs, l’établissement et la publication des listes électorales, le vote, le dépouillement, la centralisation et l’annonce des résultats provisoires ; transmettre les résultats provisoires à la juridiction compétente pour proclamation des résultats définitifs. Ces attributions passent aux yeux des acteurs politiques pour les plus importantes qui soient du fait qu’elles sont déterminantes du dénouement du processus électoral. Raison pour laquelle, les partis et regroupements politiques voudraient avoir un droit de regard afin que rien ne leur échappe. L’on se souviendra des soupçons et autres accusations qui ont émaillé les scrutins de 2006 – 2007. Griefs qui ont encore été entendus au lendemain de la publication du calendrier électoral par la défunte CEI dont nombre d’acteurs politiques récusent la qualité d’agir en lieu et place de la CENI.
Ces contestations passées n’avaient pas fini de vicier l’atmosphère politique au pays que l’UDPS est venue rajouter à la tension en exigeant un poste au sein du bureau de la CENI. Pavé dans la mare, c’en est un. Jeté par Etienne Tshisekedi wa Mulumba à partir de Bruxelles. L’annonce a créé les effets escomptés. Aussi, est-elle prise au sérieux dans le microcosme politique congolais dans la mesure où son auteur n’a jamais cessé de se désigner comme le leader de l’Opposition congolaise.
L’homme de Limete a donc réveillé les chats qui dormaient. Le débat sur la question de « qui a qualité pour représenter l’Opposition au sein de la CENI ? » est désormais relancé. Or, c’est une question résiduelle qui continue à faire couler beaucoup d’encre et de salive. D’autant qu’elle a des corollaires comme : qui peut-on appeler opposant ou membre de l’opposition dans ce contexte d’après-élections de 2006 – 2007, afin de prétendre être éligible au bureau de la CENI et occuper les trois postes réservés aux adversaires de l’AMP et alliés, aux termes de l’article 10 de la CENI.
La lecture de cette disposition est également sujette à des interprétations qui vont alimenter la querelle juridique : « La CENI est composée de sept membres dont quatre désignés par la Majorité et trois par l’Opposition à l’Assemblée nationale ».
D’aucuns se demandent si ce n’était pas comme cette question de qualité qui serait à la base du blocage qui s’est observé dans la désignation du porte-parole de l’Opposition alors que l’on s’achemine lentement mais sûrement vers la fin de la législature en cours. Rendant ainsi lettre morte la loi y afférente, promulguée en bonne et due forme en son temps. De plus en plus des voix s’accordent pour dire que la querelle pourrait également être au rendez-vous dans les jours à venir lorsqu’il sera demandé à l’Opposition de désigner ses représentants au bureau de la CENI. Le noeud du problème reste sans nul doute la divergence sur la notion de l’opposition institutionnelle ou parlementaire et l’opposition dite non institutionnelle.
D’ores et déjà, quelques membres de l’Opposition ont donné de la voix au travers de laquelle la discordance persiste sans cesse. Là où les uns disent que le problème ne se poserait pas du fait que les trois groupes qui représentent l’Opposition à l’Assemblée nationale pourraient sans encombre désigner chacun leur candidat, les autres répliquent en suggérant une concertation avec toute l’Opposition, soit-elle parlementaire ou extraparlementaire, afin de dégager un consensus qui apaiserait le processus électoral.
Par ailleurs, à la Majorité, les choses ne vont pas se passer aussi facilement qu’on le croit. Hétéroclite, l’AMP devra disposer des arguments pour faire plier ses alliés, en l’occurrence le PALU et l’UDEMO dont on connaît les prises de position souvent périphériques. Ils sont des dizaines pour désigner seulement quatre représentants au sein de la CENI. L’on comptera, une fois de plus, sur l’intervention de « l’autorité morale » pour faire accepter l’absorption de la pilule amère.
A tout prendre, le décor est planté pour des contestations en règle des opérations électorales voire des résultats des scrutins en cas d’une éventuelle exclusion des uns et des autres. Et qu’en conséquence, l’on assistera à des interventions musclées des forces de l’ordre au nom du maintien de l’ordre public. Il est peut-être temps d’anticiper sur ces chaudes empoignades en perspective et de porter des corrections qui s’imposent à tous les niveaux afin d’éviter un processus électoral mouvementé et même sanglant qui n’honorera pas la jeune démocratie.