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Elections 2011, les cartes d’électeurs sont toutes à refaire


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Source: KongoTimes

Même les électeurs qui s’étaient enregistrés dernièrement au fichier électoral, doivent se ré enrôler. La raison avancée par la Cei pour justifier cette reprise des opérations à zéro, c’est le changement apporté sur la carte d’électeurs. Les opérations commencent au mois de mai prochain dans les provinces du Katanga, du Bas-Congo, du Maniema et du Kasaï Occidental.

La Cei avait terminé la révision du fichier électoral dans la capitale. Il était question de commencer l’opération en province. C’est en ce moment que la Cei annonce que tout est à refaire. En termes clairs, les électeurs de Kinshasa devront tout reprendre à zéro.

Dans la foulée, la Cei annonce le début des opérations de révision du fichier électoral pour le 19 mai 2010. Le coup d’envoi sera donné dans les provinces du Katanga, de Maniema, du Bas Congo et du Kasaï Occidental. La nouvelle a été donnée jeudi dernier à la presse par le président a.i. de la Cei, Crispin Kankonde. Lors de la dernière révision du fichier électoral dans la ville province de Kinshasa, n’étaient concernés que les électeurs qui avaient perdu leurs cartes, qui avaient changé d’adresse, ceux qui n’avaient pas l’âge de voter en 2006 et ceux qui atteindront l’âge de voter en 2011.

Pour l’opération qui commence au mois de mai prochain, tout le monde devra se soumettre à cet exercice. En termes clairs, même les électeurs qui ont leur ancienne carte devront se soumettre à cette opération. La raison, c’est que la Cei ayant changé la configuration de sa carte d’électeur, les anciennes cartes deviennent nulles.

La nouvelle carte répond à certaines critiques. L’ancienne carte ne mentionnait pas la province, le district, le territoire, le secteur et le village de l’électeur. En plus, la nouvelle carte d’électeur indique le bureau de vote où l’électeur devra se présenter pour les prochaines élections. Pour certains, le fait d’avoir omis ces indications dans l’ancienne carte était une façon de préparer la fraude. D’autres critiques se faisaient plus claires en disant que l’on se préparait à faire voter les étrangers.

Dommage que la Cei ait attendu longtemps avant de comprendre cette susceptibilité dans un pays où la contestation des résultats électoraux est la règle. Pour la ville de Kinshasa, on s’imagine ce que sera cette reprise à zéro des opérations. Avec seulement quelques catégories d’électeurs, cette opération a été un vrai casse-tête chinois. On a eu recours à plus d’une prolongation. A la fin, tout le monde ne s’est pas enrôlé.

Que va-t-il arriver maintenant qu’il faut enrôler tout le monde. Si la Cei ne change pas de méthodes de travail, il y a risque que jusqu’en 2011, on n’ait pas fini de réviser ce fichier. Il n’y a pas meilleure façon de mettre de l’eau au moulin de la contestation. On n’avait pas besoin de tout cela. Surtout au moment où le financement de ces opérations pose problème, il faut regretter ce gaspillage qui ne semble pas inquiéter les dirigeants de la Cei.

Pour garantir une opération sans problème, la Cei doit rassurer l’opinion qu’elle mettra plus de kits qu’avant et que ses agents seront plus motivés qu’autrefois afin d’éviter la grève passive à laquelle on avait assisté pendant la révision du fichier électoral à Kinshasa. Il faudra qu’également la Cei et le gouvernement congolais résolvent l’équation des pièces d’identité que les électeurs devront présenter pour se faire inscrire au fichier électoral.

« Nous allons revenir à Kinshasa. Nous avons commencé avec ces quatre provinces parce que toutes les conditions étaient réunies. Après ces provinces, nous allons publier le calendrier des provinces restantes et de Kinshasa parce que tous les électeurs doivent détenir ces nouvelles cartes, même ceux qui ont reçu dernièrement des cartes à Kinshasa », a déclaré le rapporteur de la Cei, avant d’ajouter que son organisme dispose des moyens pour financer le démarrage de cette opération de révision du fichier électoral.

Le fait que la révision du fichier électoral va s’accompagner de la délivrance de la carte d’identité, va constituer une stimulation. Autrement, on aurait plusieurs Congolais qui se désintéresseraient de cette opération qui ressemble à une vraie tracasserie. Il faut que l’on fasse face à la légende de la poule et de l’œuf. Il y a des citoyens congolais qui n’ont ni carte d’identité ni ancienne carte d’électeurs. Il y a lieu de se mettre d’accord sur la pièce d’identité à présenter en vue d’avoir et sa carte d’électeur et sa carte d’identité. Lorsqu’on sait que la vente de la carte d’identité devra financer en partie l’opération de la révision du fichier électoral, on croit savoir que la vente de la carte doit être entourée de tous les soins pour éviter le monnayage des services à rendre. On a vu pendant la révision du fichier électoral à Kinshasa, l’intervention de la commune pour l’attestation de perte des pièces, celle de la police pour obtenir une place de choix afin de se faire servir. Il y a eu même des bureaux où les agents sous prétexte d’avoir faim, parce que délaissés par la Cei, monnayaient la carte d’électeurs. Avec toutes ces opérations, la gratuité de la carte d’électeurs n’était que de pure forme.

Pour monter les enchères, les agents commencent par rendre l’opération difficile. De longues files d’attente poussent les gens à utiliser des voies détournées pour se faire servir. La seule façon d’éviter cela, c’est de multiplier les bureaux d’accueil dès le début des opérations. Dans un pays où chacun veut travailler même sans avoir la moindre compétence dans le domaine, la Cei avait engagé des agents qui savaient à peine manier les kits mis à leur disposition. Ils prenaient beaucoup de temps pour enregistrer un électeur. Il suffisait d’une moindre complication, comme cela est courant lorsqu’on travaille à l’ordinateur, ils ne savaient pas par quel bout se sortir d’affaire. Il leur arrivait d’arrêter de travailler pour une panne d’ordinateur qui n’en était pas une.

Peut-on faire foi aux déclarations du rapporteur de la Cei qui estime que cette difficulté aurait été résolue par la formation qui a été dispensée aux opérateurs de saisie ? Parfois, les électeurs ne connaissent rien de leurs origines. Ils se trouvent devant des agents qui, eux aussi, ne maîtrisent pas grand-chose. Ils prenaient souvent le temps pour s’embrouiller. Etant donné que chaque électeur, surtout les plus jeunes, vient d’une famille, on gagnerait en temps si chacun apportait une fiche préalablement rempli sous le contrôle des parents. La Cei peut faire ce travail en demandant aux électeurs de s’informer sur leurs origines avant de se présenter au bureau d’enregistrement.

On s’est également rendu compte que les agents de la Cei sont de grands maître-chanteurs. Ils attendent les opérations de révision du fichier électoral pour réclamer leurs arriérés de salaires. Peut-on également se fier aux déclarations de Dieudonné Mirimo, rapporteur de la Cei selon laquelle d’ici le 29 mai, date du début des opérations de révision du fichier électoral, tous les arriérés de salaires dus aux agents de la Cei seront payés ? C’est surtout lorsqu’on promet pour ne pas réaliser que l’on donne aux agents des arguments pour boycotter les opérations de révision du fichier électoral. Pourquoi fixer l’échéance à la veille des opérations avec tous les risques de faux pas pouvant conduire au dérapage ?
Joachim DIANA