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Elections présidentielles et législatives fixées au 28 novembre 2011 et délais constitutionnels


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Par Jean Pierre Mbelu

-Hier, samedi 30 avril 2011, une ébauche de calendrier électoral a été publiée: les élections présidentielles et législatives ont été fixées au 28 novembre 2011. La commission électorale nationale indépendante (CENI) n’a pas respecté les délais constitutionnels. Les élections locales prévues pour le processus électoral de 2006 ne figurent pas sur cette ébauche. Pour elles aussi, les délais constitutionnels n’ont pas été respectés. Il pourrait se faire que déjà ce lundi 02 mai 2011, le débat sur la constitutionnalité des élections de 2011 soit amorcé. A notre avis, ce débat ferait montre de la cécité de la classe politique qui l’amorcerait ou plutôt de la corruption des coeurs et des esprits qui s’y engageraient. Pourquoi? Une démocratie ne se construit pas sur le déni de la justice (et de la liberté).

Débattre sur les délais constitutionnels des élections de 2011 en marge du rapport Mapping sur les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et des actes pouvant s’apparenter au « génocide » commis chez nous de 1993 à 2003 comme l’a révélé le Haut Commissariat aux Droits de L’homme au début du mois d’octobre 2010, c’est mettre la charrue avant les boeufs. La fétichisation des délais constitutionnels en marge de la justice rendue contre les crimes commis par un bon nombre des gouvernants actuels est une entreprise de masturbation politique inutile. Nous le dirons jamais assez: certains criminels au pouvoir au Congo (RD) ne couperont pas l’arbre du crime sur lequel ils sont assis en acceptant d’organiser des élections libres, démocratiques et transparentes. Ils feront tout pour qu’avec le soutien des acteurs majeurs de la tragédie congolaise, ils roulent les Congolais(es) dans la farine. (Quels sont les moyens et les atouts dont les acteurs politiques disposent pour faire échec à ce projet diabolique?)

« Les boulangers de Kinshasa » connaissant l’avidité d’une certaine frange de politiciens congolais pour « les hauts postes » de responsabilité politique ont initié un processus politique aux antipodes de la question majeure que devrait se poser le pays aujourd’hui: rendre justice aux victimes de la guerre d’agression que notre pays connaît depuis 1996. La paix et la démocratie souhaitées par le réseau transnational de prédation de nos richesses aux dépens de la vérité (sur ce qu’il y a eu depuis 1990) et de la justice sur les crimes commis chez nous n’auront pas lieu tant que « leurs alliés locaux et étrangers » instrumentaliseront le processus dit démocratique et que plusieurs « acteurs » politiques congolais n’en auront pas une appréhension plus ou moins claire!

Tant que la Vérité ne sera pas faite sur ce qu’il y a eu chez nous après la chute du mur de Berlin en 1989 et sur la guerre de prédation de 1996, la démocratie sera un vain mot: la démocratie ne se fera pas sans que les Vérité sur les cadavres que nous traînons dans nos placards soit faite. Peut-être que des petits pas allant dans le sens d’un début d’Etat de droit pourraient être fait. Peut-être…

Comment des êtres rationnels et raisonnables – si nous en sommes encore- peuvent-ils croire dans un processus démocratique initié par des criminels de guerre et leurs complices?

A notre avis, les Congolais et les Congolaises dignes de ce nom devraient adhérer massivement au Manifeste que leur propose le réseau transnational de résistance contre le pillage du Congo dénommé Rencontre et Paix ou entrevoir d’autres solutions en dehors (ou en plus?) des élections de 2011.

Nous ne le disons pas parce que nous sommes contre la démocratie. Nous nous rendons simplement compte, avec la publication de l’ébauche du fameux calendrier électoral, qu’il n’y aura pas de démocratie au Congo (RD) sans qu’une lutte acharnée soit menée en justice contre les acteurs directs et indirects de la guerre de 1996. A ce point nommé, les acteurs politiques congolais devraient avoir l’humilité de relire notre histoire récente s’ils ne veulent pas être jugés sévèrement demain comme des « collabos » ayant participé à la descente en enfer de notre pays et à la destruction de la mémoire collective de nos populations.

Mais s’ils estiment disposés des moyens efficaces autres que le recours au respect de la constitution, ils sont libres de participer au processus électoral instrumentalisé par le pouvoir en place à Kinshasa et être prêts à en porter les conséquences. Surtout qu’ils ne se fient pas aux foules qu’ils mobilisent tant qu’ils ne les auront pas converties en « peuple ». C’est-à-dire en acteur pluriel conscient de ses responsabilités dans l’édification de la cité.

 

J.-P. Mbelu