-Vingt-quatre heures avant que le président des États-Unis, Barack Obama, ne signe, mercredi 16 janvier, 23 mesures réglementaires destinées à lutter contre la violence due aux armes, la National Rifle Association (NRA), puissant lobby américain des armes à feux, a fait feu de tout bois pour le discréditer. Dans une vidéo mise en ligne, elle a pris pour cible les filles du président, Malia et Sacha.
En guerre ouverte avec la Maison blanche et sa volonté affichée de restreindre l’accès aux armes à feu, la National Rifle Association (NRA) a porté un grand coup. Dans une vidéo publiée le 15 janvier, le puissant lobby accuse le président Barack Obama de tenir un double discours et dénonce la protection armée dont bénéficient ses filles. Barack Obama avait, un peu plus tôt dans la semaine, annoncé qu’il soutenait les propositions de son vice-président, Joe Biden, pour réduire la violence liée aux armes à feu.
La publicité de la NRA, d’une trentaine de secondes, taxe le président Obama d’hypocrisie et d’élitisme, laissant sous-entendre que ses filles, Malia et Sacha, sont plus importantes que les autres enfants américains, puisque celles-ci profitent de la protection de gardes armés dans leur école. L’occasion pour la NRA de renvoyer à sa controversée proposition de poster des hommes armés à l’entrée des écoles du pays, suggestion qu’avait faite le lobby dans la foulée de la tuerie de Newton, survenue le 14 décembre dernier. La NRA en profite aussi pour critiquer la politique fiscale du président Obama, qui demande aux américains de faire des efforts, puisque, en contrepartie, la sécurité de tous n’est pas assurée.
“Répugnante et lâche”
La réponse de Washington ne s’est pas faite attendre. Par la voix de son porte-parole, Jay Carney, la Maison blanche a qualifiée la vidéo de « répugnante et lâche ». Dans la foulée, Barack Obama a signé 23 mesures réglementaires destinées à lutter contre la violence due aux armes. Il a également appelé le Congrès à interdire les armes d’assaut et les chargeurs de plus de dix balles, ainsi qu’un durcissement des lois sur la contrebande d’armes.
Cette décision intervient tout juste un mois après l’affaire de Newton, une petite communauté du Connecticut, où 20 enfants et 6 enseignants de l’école Sandy Hook avaient péri sous les balles d’un jeune tireur fou.