
Il reste, tout de même, de vider les petites divergences persistantes autour de la première Vice-Présidence du Conseil National de Suivi de l’Accord où la Majorité et le Front pour le Respect de la Constitution sont à couteaux tirés. Il y a également, quelques divergences sur le mode de désignation du candidat Premier Ministre. Le Rassemblement veut présenter un seul nom alors que la Majorité s’en tient au Panel de cinq noms à soumettre à l’appréciation du Chef de l’Etat, Joseph Kabila, en vertu du pouvoir discrétionnaire, tel que lui reconnu dans la Constitution du 18 février 2006. Il en est de même de la question consécutive à la répartition des postes ministériels au sein du Gouvernement. Les affaires du poids politique ou des rapports des forces sur terrain, continuent à polluer le climat des discussions jusqu’au point de tordre le coup au rythme et timing fixés.
Au sujet de la décrispation, Roger Lumbala est revenu au pays, sans la moindre inquiétude, signale la CENCO. D’autres cas sont encore en cours de traitement. Une commission ad hoc instituée à la CENCO, y travaille. Quelques prisonniers politiques ont été déjà libérés. Tandis d’autres ne pourraient l’être qu’à la finalisation des procédures administratives. Les parties prenantes ont demandé, d’ailleurs, à la CENCO d’inviter le Ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, pour plus de précisions sur la cascade de libérations annoncées mais non encore exécutées, jusqu’à présent. Du côté des médias, CCTV, la télévision de Jean-Pierre Bemba Gombo, a repris du service, son signal ayant été rétabli, depuis ce week-end. Le Ministre Mende a demandé aux personnes ou institutions se trouvant dans la même situation d’introduire, à leur tour, une demande écrite.
Enfin, le chronogramme de la gestion consensuelle est, désormais, connu. Il touche aussi bien à l’adoption des Arrangements Particuliers, qu’à la composition du Conseil National de Suivi de l’Accord, à la redynamisation de la CENI, au renouvellement du CSAC et à la publication du calendrier global du processus électoral par la CENI, au plus tard, le 15 avril 2017.
Vibrant appel
Les Evêques ne sont pas prêts à conduire les bons offices indéfiniment sans résultats probants. Voilà pourquoi, dans un communiqué signé, dimanche 22 janvier 2017, par l’Abbé Donatien Nshole, ils constatent, malheureusement, qu’en dépit de tous les efforts engagés, depuis le début des discussions directes autour des Arrangements Particuliers, les résultats obtenus sont loin de satisfaire les attentes de la population dont la situation économique et sécuritaire devient de plus en plus préoccupante. Normalement, le contexte exige la mise en place rapide d’un gouvernement d’union nationale, tel que prévu au terme de l’Accord laborieusement négocié et signé, le 31 décembre 2016, au Centre Interdiocésain, à la Gombe, à Kinshasa.
Les Evêques invitent ainsi les négociateurs, quelles que soient leurs positions, affinités ou visions rivales, à se montrer sensibles aux besoins vitaux du peuple congolais et, surtout, à ne plus perdre de vue l’objectif principal de ces négociations, à savoir, l’organisation des élections avant la fin de cette année 2017.
Pris à la hauteur de leurs responsabilités, les Evêques rappellent, en outre, que chaque jour de retard constitue un manque à gagner dans la réalisation de cet objectif. D’où, la nécessité, pour les parties prenantes aux discussions directes, de se faire des concessions majeures dans le but de mettre en place, à la fois, le Gouvernement et le Conseil National de suivi de l’Accord, des structures sans lesquelles, la tenue des élections dans les délais convenus, avant fin décembre 2017, n’aura été qu’un pur leurre.
Ils demandent, enfin, à la Communauté internationale, déjà très intéressée, à accompagner davantage les acteurs politiques, dans cette phase cruciale dont l’aboutissement de tous les sacrifices endurés, permettrait de réaliser, à coup sûr, un atterrissage sur un large consensus sur l’essentiel de ce qu’il faut, pour offrir au peuple congolais, l’occasion de se choisir ses futurs dirigeants, dans les urnes, sans heurts, ni apocalypse.
LPM