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Gouvernement et CEI se contredisent


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Source: Le Potentiel

Manifestation de l’incohérence ? La semaine passée, le ministre de l’Intérieur a décrété caduque la carte d’électeur. L’Interinstitutionnelle du 30 juillet a confirmé la mesure. Le 03 août, coup de théâtre. La CEI précise que les anciennes cartes d’électeur ont cours légal jusqu’à la fin de l’opération de révision du fichier électoral. Ces contradictions augurent-elles un mauvais départ pour les scrutins à venir ? Rien n’est moins sûr.

La carte d’électeur a-t-elle perdu de sa validité ? La question vaut son pesant d’or. Et l’opinion nationale aimerait savoir qui du gouvernement ou de la Commission électorale indépendante (CEI), version Malumalu, exerce la prérogative de décider du sort de ce document qui, outre les élections de 2005-2006, a servi de carte d’identité nationale provisoire.

Alors que la population s’inquiétait de perdre l’unique document d’identification que la RDC ait mis en circulation depuis des décennies, à la suite de la sortie, la semaine dernière, du vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité, décrétant « caduque la carte d’électeur », la précision, que vient d’apporter la CEI, a l’avantage de calmer le jeu. Et de remettre les pendules à l’heure.

En effet, dans un communiqué daté du 03 août 2010, l’inamovible président de la CEI, abbé Apollinaire Malumalu Muholongu, tient à informer l’opinion congolaise qu’en attendant la fin de l’opération de révision du fichier électoral, « les cartes d’électeurs émises en 2005-2006 restent valables et servent de cartes d’identité provisoires sur toute l’étendue du territoire national ».

OUF ! IL ETAIT TEMPS

La CEI précise par ailleurs qu’à la fin de l’opération de révision du fichier électoral, « les anciennes cartes d’électeur délivrées en 2005-2006 deviennent caduques ». Ouf ! Il était temps.

La décision de rendre caduque la carte d’électeur avait refroidi de nombreux Congolais qui, pour diverses raisons, font des transactions avec soit des banques, soit des organismes extérieurs.

L’inquiétude des Congolais s’explique par le fait que, privés d’une pièce d’identité nationale – en l’espèce, la carte d’électeur – ils passeraient pour des fantômes dans les relations avec des structures organisées. Trop peu de nationaux détenant un passeport, la majorité serait systématiquement exclue de milieux où ils opèrent traditionnellement leurs transactions de diverse nature.

Maintenant que la première information venant de la CEI est de nature à fidéliser les citoyens envers leurs institutions, il reste à convaincre qu’au lendemain de la fin de l’opération du fichier électoral, le ministère de l’Intérieur émettra, enfin, la carte d’identité nationale. La promesse sera-t-elle tenue ? Le gouvernement issu de prochaines élections accordera-t-il de l’importance à la question ? Il est prudent de ne pas se livrer à une quelconque anticipation.

Tout bien considéré, l’affaire de la carte d’électeur ne doit plus soulever des vagues. Elle aura, néanmoins, laissé dans l’opinion l’impression d’une incohérence ou d’un déficit de communication au plus haut niveau de l’Etat.

LES ACQUIS DE LA CEI

Au fait, si ce n’était pas le cas, la réunion dite Interinstitutionnelle n’aurait pas, le 30 juillet, avalisé tel quel le propos démobilisateur du ministre de l’Intérieur. C’est ainsi que, sans nuance, elle a fait « obligation pour tous les électeurs, anciens et nouveaux, de se présenter à leurs centres d’inscription pour acquérir la nouvelle carte d’électeur ».

L’Interinstitutionnelle, pour mémoire, est une structure présidée par le chef de l’Etat. Elle réunit les plus hauts responsables de l’Etat : le président de l’Assemblée nationale, celui du Sénat, le Premier ministre, les ministres de l’Intérieur, de la Justice, des Finances, du Budget, le directeur du cabinet du chef de l’Etat et, à titre d’invité, le président de la CEI.

Après l’expérience de 2005-2006, la RDC ne peut plus s’offrir le luxe de tâtonner quant à l’organisation du processus électoral. Au contraire, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui doit prendre la relève de la CEI, pourrait être assurée de bénéficier des acquit de cette dernière, qu’elle devra mettre à jour, perfectionner, afin de donner satisfaction à tous les électeurs, sans discrimination partisane.

La CENI devra prendre à cœur d’épargner au peuple des soubresauts pré- et postélectoraux. C’est cela l’essentiel. Et le peuple congolais ne jure que par cela.