Écrit par Joseph ILUNGA
Y a-t-il eu ou pas tentative de coup d’Etat ce dimanche à Kinshasa ? L’Afp est
la première agence de presse à avoir annoncé l’attaque d’une résidence de Kabila
Kabange par des assaillants non identifiés. Seulement voilà : le doute est permis car la source de l’Afp est un certain Lambert Mende Omalange, ministre Kabila de l’Information.
Interrogé par la RTBF, Mende Omalanga confirme la nouvelle qu’il avait communiquée à l’AFP mais est incapable d’identifier les assaillants alors même qu’il annonce que six d’entre eux ont été tués, que quelques uns ont été arrêtés à la suite des affrontements qui auraient duré une vingtaine de minutes. A en croire Mende, Kabila était dans les environs au moment des faits.
Toujours selon le porte-parole du gouvernement congolais, d’autres assaillants se seraient enfouis dans les faubourgs de Kinshasa où ils seraient poursuivis par la garde présidentielle.
A supposer que Mende soit dans le vrai, quelles seraient les motivations des assaillants ? Silence de cimetière !
Congoone est entré en contact avec une source autorisée qui confirme que des coups de feu ont effectivement été entendus dans les environs de la résidence de Kabila vers le Grand Hôtel Kinshasa ce dimanche vers 13h. Selon le recoupement d’information fait par notre source, les coups de feu entendus à Kinshasa ce dimanche auraient été perpétrés par un groupe des militaires partis du camp Kokolo qui voulaient venger l’exécution par la garde de Kabila d’un colonel issu des ex-Faz arrêté et torturé jusqu’à ce que mort s’en suive. Il semble que d’autres ex-Faz partis de Brazzaville se seraient joints à leurs compagnons d’armes pour venger le colonel assassiné.
Il nous revient que c’est à la suite des affrontements ayant opposé sa garde aux militaires venus du camp Kokolo que Kabila Kabange a ordonné l’exécution de
certains de ses gardes du corps suspectés de complicité avant de s’engouffrer
dans un hélicoptère pour gagner l’aéroport international de Ndjili et s’envoler
pour Lubumbashi ou Harare.
Au-delà de l’émotion, on peut raisonnablement se demander si les coups de feu
entendus ce dimanche à Kinshasa ne sont pas un remake des « mutins de la Voix du
Zaïre » dont nous avait habitué le régime Mobutu. Le doute est permis sur la réalité des faits tels que révélés par Mende qui a même évoqué une tentative de coup d’Etat.
Si à la rigueur on peut trouver assez proche de la réalité la version d’une descente des soldats partis du camp Kokolo vers une résidence du citoyen Kabila, celle du coup d’Etat « vendue » par Mende parait relever d’une manipulation. On en veut pour preuve le fait que les auteurs présumés du prétendu coup d’Etat n’aient rien fait pour contrôler les points stratégiques de la ville de Kinshasa dont l’aéroport de Ndjili et le siège de la télévision et de la radio publiques.
Dès lors, de notre point de vue, la prétendue tentative de coup d’Etat ne serait qu’un montage machiavélique destinée à freiner les ardeurs d’une opposition qui s’organise pour imposer l’alternance à la tête du Congo à démocratiser à travers un leadership responsable. De la sorte, Kabila et sa bande comptent « prouver » qu’ils contrôlent la situation. C’est donc un discours destiné à la consommation intérieure et extérieure.
A présent, il faut attendre que de sa retraite forcée à Lubumbashi ou Harare, Kabila nous livre sa version des faits.
Dans tous les cas, pour donner une chance au Congo, on ne peut être plus clair :
Kabila doit dégager par tous les moyens. C’est l’unique voie de salut .
Une très bonne analyse qui rejoint la mienne que j’ai faite hier sur page facebook dont en voici la teneur :
“La population congolaise habitant Kinshasa vient d’être étourdie ce 27 février 2011 en début d’après-midi suite l’audition des tirs d’armes qui seraient perpétrés par des éléments en uniforme que l’opinion qualifient des assaillants ou mutins au régime de M.Joseph kabila.
L’événement que tous qualifions de tentative de coup d’État en RDC,me laisse perplexe quant à la confirmation de l’hypothèse de tentative de coup d’État,car ce n’est pas de cette manière qu’un militaire mieux formé peut se hasarder à prendre le pouvoir par les armes,sans entretenir l’arrière garde qui doit être formé au niveau de la capital pour ce qui concerne de la RDC,par la sécurisation des sites stratégiques comme la RTNC,l’Aéroport International de N’djili et le port de Beach Ngobila.
Il nous a été dit que les mutins auraient pour objectif,l’attaque du palais présidentiel uniquement,pendant qu’au même moment les forces loyalistes entouraient la RTNC et le camp Lieutenant Colonel Kokolo qui est une garnison ou une base militaire qui renferme un grand magasin d’armement pour la République.
C’est ainsi que je qualifierait l’acte de scénario de mauvais goût car dans un premier temps,ça donne lieu à une suite de mises en scène que le pouvoir en place ne cesse de monter depuis la levée de l’option par l’opposition de participer aux élections générales de 2011 ainsi que la disparition du général Munene de la capitale kinshasa.Il s’agirait donc d’un non événement qui vient de compléter les jeux de l’arrestation de ex-Faz à Bas-Congo à seke-banza en début du mois de janvier 2011,et celui de katanga avec la tentative de la prise de l’Aéroport de Loano en début du mois de février
2011.
Cette stratégie consiste à semer un climat de terreur et à démobiliser la population congolaise qui est préparée à une série de manifestations illimitées prévues dès ce mois de mars (marche pour le départ de kabila”kabila dégage”,marche contre la révision constitutionnelle,marche pour contester la désignation de M.Théodore Ngoy Mulunda en qualité de président de la CENI,marche pour dénoncer le mascarade qui entoure le procès Floribert Chebeya et meeting de l’UDPS le 24 avril 2011….).
C’est aussi un scénario semblable à celui des mutins de la RTNC sous M.Mobutu avec Nguz alors premier ministre en vue d’étouffer l’élan de la conférence nationale souveraine(CNS).
Si cela se confirme qu’il s’agit d’un scénario,nous devons évoquer l’hypothèse des massacres des pauvres militaires congolais qui seraient peut-être forcés à exécuter l’action du 27 février 2011 à kinshasa,sachant bien qu’ils étaient arrêtés et candidats programmés à l’exécution sommaire par le pouvoir kabilien qui choisirait cette formule d’exécution pour échapper aux critiques et dénonciations des ONG de défense des droits de l’homme”.
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