Source: Radio Canada
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) dénonce les critiques du Conseil de sécurité de l’ONU à propos des viols en série perpétrés dans l’est du pays en juillet et en août.
Un porte-parole du gouvernement congolais précise que Kinshasa n’a pas attendu les critiques des Nations unies pour faire ses devoirs. Selon lui, les unités militaires congolaises déployées au Kivu ont assiégé les groupes de violeurs.
« C’est nous les victimes. Vous croyez que les auteurs sont liés au gouvernement de la RDC ? On connaît les auteurs. Même s’ils sont en RDC, ils n’ont aucun lien avec le gouvernement », a-t-il soutenu.
Le Conseil de sécurité a vertement blâmé vendredi matin le gouvernement de la RDC et a exigé à ce que les coupables des viols perpétrés dans les provinces du Nord et Sud-Kivu soient arrêtés sans délai et qu’ils soient poursuivis pour violations des droits de la personne. Il a également demandé à Kinshasa de fournir une assistance aux victimes des sévices sexuels.
Le Conseil de sécurité a rappelé à la RDC que c’est en premier lieu aux autorités du pays qu’il incombe d’assurer la sécurité sur son territoire et de protéger les civils. Il s’est dit résolu à les aider à s’attaquer aux causes profondes des incidents.
Rappel des incidents
Selon l’ONU, plus de 500 femmes et des enfants ont été violées dans l’est du pays au cours de l’été. Les Nations unies ont attribué ces crimes sexuels aux milices des Maï-Maï et aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Les rebelles hutus des FDLR ont pour leur part démenti toute implication et ont réclamé une enquête internationale indépendante.
Le 7 septembre, un haut responsable de l’ONU avait reconnu que les casques bleus en présence au pays s’étaient montrés incapables de faire cesser les viols systématiques. Les membres du Conseil de sécurité avaient critiqué l’échec de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) qui n’avait pu empêcher les crimes de se produire.
L’ONU devrait déposer son rapport officiel sur les circonstances de ces agressions le 1er octobre.
L’est de la République démocratique du Congo est déchiré par un conflit entre des groupes rebelles qui se disputent les ressources minières de la région et terrorisent la population.
Les groupes armés utilisent le viol comme arme de guerre. Selon l’ONU, 15 000 agressions sexuelles ont été commises en RDC en 2008 et en 2009.
Radio-Canada.ca avec
Agence France Presse
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