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Par Mufoncol Tshiyoyo
-Ils sont nombreux ceux qui s’évertuent à vendre des élections aux Congolais, non seulement parce qu’ils ont peur des troubles à l’intérieur du pays mais aussi au motif que les « minorités agissantes », qui prônent le recours à la méthode forte, s’investissent moins sur le terrain où elles seraient absentes.
On note l’ignorance qui se dégage de la compréhension d’une lutte armée dans laquelle plusieurs d’entre nous sont engagés depuis belle lurette. Ce type d’argumentaire atteste que la seule expérience militaire connue se résume à l’action du genre Clinton-Kagamé-Blair et l’AFDL du défunt LDK, c’est-à-dire qu’il faut partir d’un point géographique donné du territoire national pour arriver à Kinshasa. Les complications de cette démarche se situent non seulement au niveau des dépenses énormes qu’elle engage mais transforme négativement le mouvement en une rébellion permanente et à durée indéterminée. Un coup d’Etat peut aussi prendre plusieurs formes. Il restera certes à fixer le facteur temps mais sa régularité doit tenir compte des difficultés que génère la construction du processus.
Le Pétainisme affirme Alain Badiou, auteur notamment De qui Sarkozy est-il le nom, est « la réaction des gens qui ont peur de ce qui se passe à l’intérieur du pays et, qui pour parer à cette peur, accepte des contraintes, des ségrégations, ou des persécutions nouvelles. Ce sont des gens qui préfèrent la vassalisation aux troubles intérieurs ».
Il y a une similitude avec l’élite « compradore » congolaise, qui est un regroupement « relativement modeste d’”intellectuels” [Nègres] de style occidental et formés à l’occidentale, [et] qui servent d’intermédiaires dans le négoce des produits culturels du capitalisme mondial avec la périphérie » (Appiah cité par Neil Lazarus « Introduire les études postcoloniales », in Neil Lazarus, Penser le Postcolonial/ Une Introduction critique, p.65).
Le message de la population congolaise à cette canaille, est partout le même et bien précis : « Zongisa ye na Rwanda ». Ramener ce gars au Rwanda d’où il est venu. Personne ne demande à qui que ce soit de participer ou de remporter des élections que tout le monde sait compromises et aliénantes. Ses effets immédiats ne seraient le retour du fils de l’autre au Rwanda.
« Aujourd’hui, le Congo est […] redevenu une zone conradienne » (Zizek, 2011 :231), occupée et dirigée par un Rwanda instrumentalisé. Mais pourquoi tous ces congolais candidats imposent un silence autour de la question d’agression et d’occupation par le Rwanda du Congo ? Mais qui parmi ces gens a peur de Paul Kagamé ? Qui a composé avec l’intéressé ? Qui a « bouffé » de son argent ? Le silence cache très une traitrise. Franchement, “Tout ne commence vraiment à être irrémédiable,], qu’à partir du moment où […] les meilleurs renoncent, et s’inclinent devant ce mythe [de] la fatalité des évènements” (Martin du Gard).
La réponse de cette « élite compradore » à la demande de sa population est révélatrice d’une nature conspiratrice et chiffonnante Cette canaille déclare partout que « les Congolais sont passionnés par les élections présidentielles et législatives qui [auraient] lieu le 28 novembre 2011 en République Démocratique du Congo .Ce discours est non seulement déresponsabilisant mais participe de la désinformation du peuple.
Il reste à le conduire comme des vaches vers l’abattoir électoral. Le principe serait simple : « Ce que désire la vache, [ironise Michel Houellebecq dans Extension du domaine de la lutte], ([…], il faut lui rendre justice, [il semble même que c’est] le seul désir de sa vie), « se faire remplir ». Aussi, [ces éleveurs] la remplissent, plus ou moins directement, […] quoique au prix de certaines complications émotionnelles. [Mais] dans les deux cas la vache se calme et revient à son état originel de méditation attentive » (Houellebecq, 1994 :10). Robespierre reconnaissait bien que “le sort d’ [un] peuple est à plaindre quand il est endoctriné précisément par ceux qui ont intérêt à le tromper et se constituent ses précepteurs”.
Ils ont hier dénoncé « les répercussions des politiques néolibérales sur la vie sociale ». Aujourd’hui, ils affichent une disposition à croire que rien ne peut être fait pour contrecarrer les causes qui ont engendré l’échec impertinent d’un Occident toujours arrogant et surtout donneur de leçons. Bossuet aurait dit « Dieu se rit des gens qui pleurent les effets dont ils chérissent les causes ».
Tout le monde a eu à dénoncer les accointances de Laurent Désiré Kabila avec le milieu maffieux et le genre d’accords de Lemera et autres contrats miniers, signés à l’insu et au nom du peuple, mais qui finirent par avoir raison de sa vie. Et malgré tout cela, ces « Nègres » ne renoncent toujours pas à s’exhiber en Europe et en Occident où ils défilent sur son trottoir avec l’espoir de séduire et d’être sélectionnés.
On aura du mal à distinguer de manière objective les ces différents touristes dès lors que tout le monde court la même enseigne. Cette clientèle bon marché croit se jeter impunément dans les bras de vautours qui avouent qu’“ Il y a quelque chose de bizarre en [eux] dans [leur] façon de penser de l’Afrique », dixit Howard French de New York Times, Professeur associé à l’école de journalisme de l’Université de Columbia. “There is something wrong with us in terms to the way we think about Africa», propos tenus dans le film “Le Conflit au Congo: La Vérité Dévoilée – Crisis in the Congo: Uncovering The Truth”.
L’utilité du présent combat sert à élucider « une infinité de préjugés qui dirigent les démarches des Nègres, et tyrannisent leur raison », (Gabriel Maihol, le philosophe nègre, p.32). « To si to kufa kala, [pona na nini to banga] ko pola », chantait un musicien congolais ? Le véritable adversaire ne dort pas. Il s’adapte comme il sait se réadapter. Il réussit presque toujours à plier certains fils du pays à sa volonté dominatrice. Les Congolais donnent l’impression de fuir devant des difficultés imposées par un combat long et historique, à même de former et de solidifier un peuple souverain qui en quête de ce que les Indiens nommèrent Swadeshi ( notre propre pays) et swaraj (autonomie).
La société humaine n’est pas très pacifique. Le monde actuel l’est encore moins. La violence est au présent. Elle est là et on ne peut pas faire comme si elle n’était pas là. Nous en appelons donc à un autre leadership que nous revendiquons. Ce n’est ni le courage ni la possibilité de l’incarner qui fait défaut.
Likambo ya Mabele
Mufoncol Tshiyoyo
Président du Rassemblement pour l’Alternative Politique en RDC
Mouvement politico-militaire,- R.A.P,