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Source: IPS
MBANDAKA, RD Congo – Le président Joseph Kabila a présidé jeudi un conseil de sécurité à Mbandaka, dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), où des combats entre insurgés «enyélé» et forces armées régulières ont fait cette semaine 18 morts dont neuf assaillants, selon le gouvernement congolais.
Les affrontements ayant opposé du 4 au 5 avril des troupes rebelles enyélé aux Forces armées congolaises (FARDC) appuyées par celles de la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC), ont déplacé en masse la population de Mbandaka, la principale ville de la province de l’Equateur. Les FARDC et la MONUC ont perdu respectivement six et trois hommes.
Mais selon Jules Bula, un agent de la mairie de Mbandaka, les habitants, qui s’étaient déplacés vers des zones et territoires voisins, «ont amorcé le retour à leurs domiciles abandonnés afin de reprendre leurs activités de subsistance» depuis le 6 avril, notamment les déplacés de Basoko, Sokozelo et Ikongowasa, trois quartiers de la ville. La plupart d’entre eux sont principalement dans le petit commerce, la pêche et l’exploitation des taxis-vélos.
Entre-temps, «ils sont accueillis par une situation humanitaire calamiteuse, une quasi-absence des activités économiques et une insécurité très ressentie», selon des sources onusiennes.
«Je n’ai pas le choix. C’est à Mbandaka que j’ai toutes mes activités et je devais y retourner malgré l’insécurité et la crise économique qu’on y ressent», a déclaré à IPS, John Iyokwa, un vendeur de poissons fumés, qui a fui, le 5 avril, les attaques rebelles lorsqu’elles se rapprochaient de l’aéroport, lieu privilégié de ses activités. Les insurgés avaient occupé l’aéroport pendant quelques heures dimanche avant d’en être chassés.
Iyokwa a affirmé «avoir repris ses activités depuis le 7 avril puisque les coups de feu se font de plus en plus rares», ajoutant qu’il «faudra malheureusement un peu plus de temps avant que les affaires reprennent leur cours normal parce que la population démunie par la guerre n’a plus assez de pouvoir d’achat».
«Malgré la peur, je crois que personne ne pourra rester longtemps dans sa cachette. Il faut travailler pour vivre et pour nettoyer la ville des signes macabres de la guerre. Même les agents de l’administration publique ont rouvert leurs bureaux malgré la peur puisqu’ils doivent chercher de quoi vivre», ajoute-il.
En attendant, «la situation humanitaire de la ville est chaotique. Plusieurs maisons ont été écrasées par des obus, l’électricité a été coupée dans plusieurs quartiers, les gens ont faim puisque les marchés n’ont pas encore repris leurs activités comme d’habitude et que les pêcheurs n’ont eu aucune activité depuis plus d’une semaine», indique à IPS, Papy Bolongo, un habitant de Ikongowasa, un quartier de Mbandaka.
Mais, il y a aussi le fait que «les prix de quelques denrées ont doublé ou même triplé à cause de leur rareté et puisque les trafics de réapprovisionnement des commerçants ont été interrompus par la guerre», affirme Christine Walo, membre de la société civile de l’Equateur. Elle souligne que «tout ceci redouble le nombre d’affamés et des personnes qui ne peuvent accéder, entre autres, aux produits de première nécessité».
Préoccupée, Walo déclare à IPS : «Ceux qui ont l’argent s’approvisionnent en rachetant presque tous les stocks existants. Ils donnent l’impression des personnes qui se prémunissent contre les effets d’une guerre à venir, ce qui exacerbe l’insécurité et la psychose, pendant que le gouvernement demande aux forces de la MONUC de quitter le pays et alors même que presque dans toute la province, la MONUC est seule à être très proche de la population civile».
«D’ailleurs, une nouvelle fois, des militaires congolais, appuyés par les forces militaires de la MONUC combattant les Enyélé, se sont livrés sur les biens de la population civile qu’ils ont pillés, pendant que la guerre faisait des victimes innocentes au nombre desquelles un militaire onusien (au début)», ajoute-elle.
La justice militaire congolaise a amorcé ce jeudi un procès contre un groupe de militaires accusés de pillages et d’exactions contre la population civile pendant la guerre qui a sévi à Mbandaka.
Après qu’une délégation conjointe des FARDC et de la MONUC, conduite par Didier Etumba et Babacar Gaye, respectivement chef d’état-major général congolais et commandant en chef de la force de la MONUC, s’est rendue à Mbandaka le 6 avril, le gouvernement a décidé de se déployer sur place jeudi, pour apporter un soutien à la population.
Le gouvernement compte également y tenir un Conseil des ministres, qui se penchera sur la question sécuritaire de la province à quelques mois de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du pays, le 30 juin prochain. (FIN/2010)