Source: La Libre Belgique
-Comment les habitants d’un pays vaste, irrigué et fertile comme le Congo peuvent-ils mourir de faim ? Comment ses dirigeants n’en périssent-ils pas de honte ?
L’année 2010 avait été déclarée, par les autorités congolaises, “année du social”. Mais, une fois de plus, elles ont cru que leur boulot se limitait à dire, laissant – à qui ? – le travail de faire. Car, en 2010, la part de l’agriculture dans le budget national a été de… 0,69 %, soit moins que les autres pays du continent. A cela s’ajoutent le constant racket des paysans par des corps armés et autorités locales impayés; l’absence de routes; l’inertie des pouvoirs publics à donner aux cultivateurs accès à des semences de qualité, à des engrais et à des outils plus modernes que la houe; l’incapacité des élus à concevoir une politique d’encouragement à la production vivrière.
Voilà un pays dont les élites sucent le sang des paysans puis s’étonnent, dans des discours fleuris où ils ne manquent pas de célébrer “le souverain primaire” qui a voté pour eux, que les Congolais en meurent.