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Par Faustin Kuediasala (Le Potentiel)
-Si la RDC a réussi à casser le cycle de l’hyperinflation des années 1990, le prix à payer aura été la mise sous tutelle du pays auprès des institutions de Bretton Woods (IBW), à savoir la Banque mondiale et le FMI.
Après son indépendance politique en 1960, la RDC doit reconquérir présentement son indépendance économique. Il n’en sera ainsi le jour où elle s’affranchira de la tutelle économique des IBW.
Vingt-deux ans après le discours mémorable du président Mobutu le 24 avril 1990, annonçant l’entrée de la RDC dans l’ère de la démocratie, le pays a fait un grand bond sur le plan économique. En effet, les années 1990, caractérisées particulièrement par une hyperinflation avec des taux d’inflation à quatre chiffres, sont restées un vieux souvenir.
Depuis 2001, année de la reprise de la coopération avec les institutions de Bretton Woods (IBW), la RDC a réalisé de progrès significatifs sur le plan économique. En effet, tout est parti de la mise en oeuvre en 2001 du Programme intérimaire renforcé (PIR). Ce programme a bénéficié de l’appui technique du Fonds monétaire international.
A son achèvement en 2002, le PIR a fait l’unanimité au regard des résultats, auprès de différents bailleurs de fonds. Il sera alors relayé dès avril 2002 par le Programme économique du gouvernement (PEG 1), destiné pour la période allant du 31 mars 2002 au 31 juillet 2005. Grâce aux résultats encourageants du PIR, les IBW se sont donc impliqués dans l’accompagnement du gouvernement pour réussir les réformes retenues dans le cadre du PEG 1.
C’est avec le PIR que la RDC est parvenue à casser le cycle infernal de l’hyperinflation des années 1990. Enfin, au terme du PIR, vite relayé par le PEG 1, la RDC avait retrouvé la stabilité économique. Mais, c’était sans compter avec la donne politique qui allait surgir juste après l’endossement en 2003 de l’Accord global et inclusif entre différents belligérants à la crise congolaise.
Reconquérir l’indépendance économique
Contraint par les impératifs de la paix et de la réunification, Kinshasa s’est vu dans l’obligation de composer avec différentes factions rebelles qui se partageaient le territoire national. C’était la nouvelle ère du gouvernement «1+4». Malheureusement, ce fut aussi sur le plan économique le début d’une descente aux enfers. Le PEG 1, dont la clôture était prévue pour 2005, connu une période de flottement jusqu’à son arrêt brutal en mars 2006. La RDC était dès lors recalée. Mais, le cordon n’était pas pourtant coupé avec les IBW. L’échec du PEG 1 ouvrit la voie au Programme relais de consolidation (PRC).
Le PRC était conçu comme un programme de transition, en attendant la conclusion avec le FMI d’un programme formel soutenu par ses services. Trois ans de négociations ont été nécessaires pour finalement parvenir en décembre 2009, au terme d’âpres négociations, à la conclusion d’un nouveau programme avec le FMI. Ainsi naquit le PEG 2 (second programme économique du gouvernement). C’est dire que depuis 2001, la RDC est bel et bien sous surveillance économique et financière des IBW. D’ailleurs, dans le cadre du grand projet de la reconstruction, la Banque mondiale passe pour le premier bailleur de fonds de la RDC, avec un portefeuille évalué fin 2011 à plus de trois milliards Usd.
C’est dire vingt-deux ans après l’émergence de la démocratie, la RDC ne s’est toujours pas affraîchie de la tutelle des IBW. Sur le plan économique, rien ne se fait dans le pays sans avis préalable du FMI ou de la Banque mondiale. C’est pour ainsi dire qu’après l’indépendance politique en 1960, la RDC vit depuis quelque temps sous le régime d’une nouvelle indépendance à connotation économique. La démocratie, avec tout ce qu’il a suscité comme crises et désastres, n’a fait qu’e renforcer cette tutelle.
Si, sur le plan politique, le pays a enregistré des avancées considérables en termes de démocratie, sur le plan économique, le chemin à parcourir reste encore long. Le bout du tunnel ne sera atteint que lorsque la RDC peut mettre en place son programme économique en dehors de tout diktat extérieur, notamment celui des IBW qui, depuis 2001, tiennent en main le destin de l’économie congolaise.