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Par Mufoncol Tshiyoyo,
-La spectaculaire transmutation de Paul Kagamé, une des récentes monstrueuses créatures de l’Occident, renvoie au comportement d’un autre personnage du même acabit : l’Afghan Gulbuddin Hekmatyar qui a su comment remercier l’Occident alors qu’il lui devait son ascension. Paul Kagamé se met en spectacle à New York. Il se laisse filmer en train de quitter gaiement la salle des Nations Unies pendant que Didier Reynders, à la fois ministre Belge des affaires étrangères et une des porte-voix de l’Occident, le désignait, lui Paul Kagamé et son pays le Rwanda comme des instigateurs de ce qu’ils ne s’encombrent malgré tout de nommer le M23 qui est juste le Rwanda- recyclé. On voit que le Royaume de Belgique tente mais toujours en vain de se disculper de son soutien économique et militaire accordé à Paul Kagamé et au Rwanda. Mais voilà comment l’homme voudrait que l’histoire retienne qu’il savait obéir à ses créateurs.
Qui est Gulbuddin Hekmatyar ? Peter Dale Scott répond à cette question dans son ouvrage La Route vers le Nouveau Désordre Mondiale/ 50 ans d’ambitions secrètes des États-Unis : « En 1979, l’ISI [le service de renseignement pakistanais] mit la CIA en contact avec Gulbuddin Hekmatyar, le seigneur de guerre afghan qui bénéficiait certainement du plus faible soutien dans son pays. Hekmatyar était aussi le plus important trafiquant de drogue moudjahidine, […] Comme le déclara en 1994 un dirigeant afghan à Tim Weiner du New York Times : « Nous [les afghans] n’avons pas choisi ces leaders. Les États-Unis ont créé Hekmatyar en lui fournissant des armes […] ». […] Hekmatyar […] était [le leader moudjahidine] le seul disposé à accepter la Ligue Durand dessinée par les Britanniques comme frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan. [ Les mêmes Anglo-saxons que l’on retrouve avec Kagamé dans leur projet de balkanisation du Congo]. [Mais] Hekmatyar et l’islamiste Abdul Rasul Sayyaf soutenu par les Saoudiens, devinrent de manière plus évidente qu’Oussama Bin Laden, les organisateurs des premiers complots d’Al-Qaïda visant les États-Unis », (Scott, 2010 : 115-116).
A travers son geste de sortir de la salle des Nations Unies où débitait Didier Reynders son exposé à la tribune, Paul Kagamé, le « Nègre»-«culotté», c’est du moins le cirque qu’il tente de s’auto-fabriqué, celui qui a osé toiser le maître, c’est-à-dire l’homme « Blanc » mais surtout le Belge, refuse d’endosser tout seul le poids qui désormais le poursuivra, son peuple et lui, du génocide du peuple Congolais. Dans ce conflit de Palais, Paul Kagamé se demande mais en vertu de quoi la Belgique l’accuse de massacrer tout seul des Congolais alors que son pays le Rwanda et lui-même ne produisent ni d’armes de guerre, ni du coltan dont le Rwanda passe aujourd’hui être l’un des plus grands sinon son plus grand exportateur au détriment de Kinshasa à la tête duquel Kagamé et l’Occident ont placé une girouette que Sassou Nguesso, le président du Congo voisin a le mérite de designer comme « le cheval de Troie de Paul Kagamé », (Péan : 2010 :531).
Malgré la mort dans des circonstances non encore élucidées pour les familles belges de 10 soldats belges tués le 07 avril 1994 au Camp Kigali au Ruanda, la Belgique a au nom de ses intérêts préféré former des militaires rwandais au détriment de la vérité sur des citoyens Belges abattus au Rwanda par les forces aujourd’hui au pouvoir à Kigali. Bien que la Belgique ne soit pas l’unique pays de l’Occident à soutenir militairement Kagamé, elle participe à l’encadrement et à la formation des militaires rwandais qui participent, assistent et tuent des citoyens Congolais. Paul Kagamé réagit au discours de Didier Reynders. « Dans le cadre de la Commission mixte de coopération entre l’Armée rwandaise, les Forces Rwandaises de Défenses, et l’Armée belge, une délégation de 5 hauts officiers belges était, à Kigali, du 28 au 30 septembre […] pour mener des échanges avec la partie rwandaise pour faire l’état des réalisations et pour fixer les perspectives d’avenir. A la fin des entretiens, au Ministère de le défense, avec la délégation rwandaise conduite par le Chef d’Etat Major Général de l’Armée, le Lieutenant Général Charles Kayonga, le Lieutenant Colonel Eeckeloo Ronny qui conduisait la délégation belge a exprimé que cette coopération concerne les échanges entre les militaires belges et rwandais, la formation des militaires rwandais en Belgique dans différentes disciplines notamment celles des commandos et des militaires qui s’occupent du trafic aérien», […] La Coopération militaire belgo-rwandaise existe depuis le 24 août 2004, date de la signature du Mémorandum d’entente qui régit cette coopération , (http://www.orinfor.gov.rw/printmedia/news.php?type=fr&volumeid=319&cat=9&storyid=8449). Les connaissances militaires et autres techniques apprises de Belges sont directement mises à contribution dans l’occupation du Rwanda du Congo. Et dire que le Congo-Kinshasa fut la plus grande si pas l’unique colonie sous le commandement direct de la Belgique.
L’ambigüité de la diplomatie belge entretenue au Congo-Kinshasa étale ses apories au grand jour lorsque d’un côté le Royaume de Belgique tance verbalement Paul Kagamé et le caresse de l’autre dans le sens du poil en soutenant à Kinshasa le rejeton de Paul Kagamé baptisé Joseph Kabila. Elle s’est aussi faite remarquée lorsque le Français François Hollande a récemment humilié « Joseph Kabila » à Kinshasa. Nous nous sommes amusés à entendre un autre son de cloche émis par le Belge Didier Reynders. Certes que les Congolais que nous sommes ne s’en inquiètent le moins, mais cet apparent conflit distrayant révèle non seulement les dissensions à l’intérieur du même groupe d’intérêts dit Occident mais il projette également une autre réalité qui se voudrait bien cachée entre les différents composants de l’Occident. En effet, la machine Occident se subdivise en plusieurs catégories dont on trouve en haut de l’échelle les meilleurs de la fabrique, les puissants où trônent les Anglo-saxons, les parrains de Paul Kagamé sans le soutien desquels Kagamé, qui siège comme membre exécutif dans le Conseil d’administration de la Fondation Clinton, ne se moquerait des Belges. Et en bas de l’échelle se succèdent tous les restes où on y distingue facilement les Belges et autres, des Occidentaux de seconde zone pour lesquels les Anglo-saxons ne témoignent aucun respect sinon Kagamé ne serait jamais permis ce luxe d’enquiquiner à la fois la France de Sarkozy et le Royaume de Belgique..
Nous rappelons dans le même registre les propos de Celso Amorim, ministre brésilien des affaires étrangères, tenus lors du sommet de Copenhague de décembre 2009 qui renforcent nos convictions : « […] Les États-Unis et la Chine ont étalé leur désaccord au-dessus de nos têtes comme si nous n’existons pas, comme si ce que nous avons proposé, avait aucune importance, était secondaire. Non pas en raison de ce que nous disions, mais en raison de ce que nous étions devenus : C’est-à-dire à leurs yeux : RIEN ».
Dans ce cas, je nous interroge comment composer avec ceux qui ne valent « Rien ». Bien qu’ils puissent être nuisibles. Ne vaudraient-ils pas commencer par les accepter tels qu’ils se présentent à nous, c’est-à-dire en prédateurs ? De par sa nature, le prédateur chasse et se nourrit des proies qui ne savent ni fuir ni lui résister. Des fois même, il tue par plaisir pour contenter son ego. Je ne comprends toujours pas pourquoi certains d’entre nous s’en plaignent. Et même si, mais auprès de qui et comment si le prédateur ne fait face à un autre félin de la même nature que lui. Je pense qu’il faille être politiquement idiot de s’en émouvoir parce que la nature du prédateur demeure immuable et insatiable. Et au nom de quoi, il disparaîtrait lorsque sa force et sa nature favorisent son maintien et sa position. Le prédateur l’est ou le devient .Il porte en lui la prédation dans son ADN. Mais cette socialisation qui consiste à répéter matin, midi et soir que « si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre » est une aberration dans la situation du Congo actuelle. Elle dessert l’homme congolais qui est obligé de mendier la pitié qui, selon Soljenitsyne dans Les Pavillons des Cancéreux, « était un sentiment humiliant, qui humiliait celui qui avait pitié comme celui dont on avait pitié ».
Dans son récent discours devant ce qui est considéré comme le « parlement congolais », le Belge André Flahaut répond à la France et contredit le Français François Hollande qui, pour rappel, a humilié le désormais « Joseph kabila ». Ce qui fait éclater la confusion occidentale au grand jour au Congo. La position belge discrédite l’institution Union Européenne, qui peine à exister, et l’Occident. Elle permet également aux « Noirs » que nous sommes, je veux dire pour ceux qui doutaient encore de leur faiblesse, de nous rendre compte que le roi pouvait être nu. « Vive le Roi », dans ce cas. Une opportunité qui nous interdit comme peuples de conserver le statut de spectateur dans lequel les Autres nous avaient tenus. Je nous invite à nous transformer en acteurs de notre propre histoire, l’histoire de notre jeunesse et celle de nos enfants. Aux Congolais d’affirmer à l’instar de Barack Obama, qui est loin d’être notre modèle en politique, que « l’histoire offre peu d’exemples où la liberté tant désirée par un peuple est fruit d’une intervention extérieure » (Obama, 2006 : 320). Quel que soit le prix à faire payer à notre peuple et à nous-mêmes, « Joseph Kabila » et les Rwandais doivent quitter le Congo. Lénine disait : « Ce qui est à nous est à nous. [Le Congo-Kinshasa est à nous]. Le reste est négociable ».
Likambo ya mabele, likambo ya makila
Mufoncol Tshiyoyo,
Homme politique congolais
Président du Rassemblement pour l’Alternative Politique en RDC
Voila un homme tres tres intelligent et sans complexe.
Merci bcq Presidant Mufoncol.
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