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-Entre 2006 et 2012, l’endettement du pays a presque triplé. Les nouvelles autorités tentent d’inverser la tendance.
La situation devenait urgente. Dès le lendemain de sa nomination, le 4 avril 2012, le ministre sénégalais de l’Économie et des Finances, Amadou Kane, était à Paris pour négocier un appui budgétaire. « Le gouvernement précédent nous avait prévenus que si nous arrivions au pouvoir, nous ne pourrions plus honorer les salaires au bout de quelques semaines », explique-t-il aujourd’hui.
Un constat qui tranche avec l’optimisme affiché en mai 2011 par l’équipe de l’ancien président, Abdoulaye Wade. Le pays revient alors d’une tournée triomphale de dix jours en Suisse, aux États-Unis et au Royaume-Uni avec une enveloppe de 350 millions d’euros souscrite auprès d’investisseurs étrangers, dont les fonds Pimco et Blackrock. Les intentions apportées par 51 investisseurs atteignent même 1,7 milliard d’euros, signe de l’intérêt suscité par ce pays stable et bien noté par l’agence Moody’s. Dakar annonce fièrement que sa dette publique reste en dessous des 40 % du PIB, bien loin des 70 % maximum recommandés par les institutions de Bretton Woods. Mais très vite, le déficit budgétaire se creuse, porté par le service de la dette à rembourser : il atteint 8,2 % du PIB en mars 2012, soit deux fois la limite tolérée.
« Le gouffre se mesurait surtout à la fréquence et à l’importance des emprunts à court terme du ministère pour honorer ses engagements, analyse Amadou Kane. On empruntait pour payer des dettes. Résultat : comme les prêteurs connaissaient l’urgence de la situation, les conditions proposées étaient onéreuses. La dette s’est accumulée rapidement, son service était élevé et devenait insupportable. » L’endettement est ainsi passé de 1,8 milliard d’euros en 2006 à 4,6 milliards au 31 mars 2012.
Un responsable du Fonds monétaire international (FMI) rappelle : « Toutes les analyses réalisées sur le Sénégal depuis 2006 concluent que le risque de surendettement reste faible, à condition de réduire significativement le déficit budgétaire. » Ce à quoi s’attelle le ministre, en plus de négocier les taux et de débloquer l’argent des bailleurs de fonds (Banque mondiale, Banque africaine de développement…) pour limiter le recours à de nouveaux emprunts. En décembre 2012, le Sénégal s’est cependant lancé dans une nouvelle émission obligataire, mais cette fois sur le marché régional de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). L’objectif a été atteint : le pays a empoché 134 millions d’euros.
Par Jeuneafrique.