Surnommé « le grand justicier Jin » par ses lecteurs, le plus célèbre écrivain hongkongais, Louis Cha, connu dans tout le monde chinois sous son nom de plume Jin Yong, est mort le 30 octobre à Hongkong à l’âge de 94 ans, entouré par ses proches.
Ses wuxia (romans d’arts martiaux) ont des adeptes et des fans aux quatre coins du monde chinois et ont été adaptés, au fil des décennies, en bandes dessinées, en films, en pièces de théâtre, en séries télévisées et, depuis une vingtaine d’années, en jeux vidéo qui dominent désormais le marché.
Le wuxia (littéralement « chevalier itinérant ») est un genre littéraire chinois ancien très populaire, vague équivalent du roman de cape et d’épée. Et Jin Yong a sublimé le genre. Bien documentés historiquement et extrêmement divertissants, ses romans mettent en scène des héros de la Chine ancienne, maîtrisant le kung-fu, le sabre ou l’arbalète de manière quasi surhumaine, évoluant dans des intrigues mêlant politique impériale, rébellions, trahisons, banditisme, rivalités claniques, amours interdites ou impossibles et vengeances ancestrales.
L’écrivain chinois le plus lu
Mais ses héros sont d’autant plus fascinants que ce sont des êtres complexes, imparfaits, en quête de maîtrise intérieure, parfois décevants. Potentiellement subversifs, ses romans ont longtemps été interdits en Chine. Ils se sont néanmoins vendus à plus de 100 millions d’exemplaires, ce qui fait de lui l’écrivain le plus lu et le plus connu du monde chinois. Plusieurs de ses best-sellers ont été publiés en français par les éditions You Feng.
Né le 10 mars 1924 dans la province chinoise du Zhejiang (au sud de Shanghaï) dans une famille bourgeoise et intellectuelle, Louis Cha fut notamment initié aux romans d’Alexandre Dumas père, de Victor Hugo, de Shakespeare et de Walter Scott. Il est arrivé à Hongkong dans les années 1940, avec sa famille qui fuyait la guerre et la révolution communiste.
Entre 1955 et…