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Par Marie-France Cros
Les autorités multiplient à plaisir les raisons de retarder le processus… Le cycle électoral ouvert en 2005 par un référendum constitutionnel avait été suivi, en 2006, d’élections présidentielle, législatives et provinciales. Les scrutins urbains, municipaux et locaux (concernant divers degrés de division territoriale) n’ont en revanche jamais eu lieu : la classe politique congolaise s’est endormie sur ses lauriers une fois les principaux postes conquis, la politique locale n’étant pas un enjeu pour elle.La CEI n’a cessé d’assurer qu’elle travaillait à ces scrutins locaux mais il paraît exclu, en raison des retards enregistrés, qu’ils aient lieu en 2010 comme assuré. C’est qu’avec le temps qui passe, il est devenu impossible de se servir des listes électorales de 2005-06 : il faut éliminer les morts, modifier la circonscription où votent ceux qui ont déménagé, inclure les jeunes qui auront 18 ans aux prochaines élections, remplacer les cartes perdues/confisquées par un agent de l’Etat dans l’espoir d’une rançon…
Ce n’est qu’en juin dernier que la CEI a commencé à réviser les listes. Cette opération n’a toutefois eu lieu qu’à Kinshasa. Pour entamer le travail en province, la CEI attendait du ministère de l’Intérieur la liste des entités territoriales où auront lieu les élections locales ; plusieurs modifications de limites territoriales ont en effet eu lieu sous Mobutu et dans les régions administrées, pendant la guerre, par les rébellions MLC et RCD.
Ces listes ont été fournies il y a peu pour quatre provinces (Bas-Congo, Kasaï occidental, Katanga et Maniema) L’enrôlement va-t-il donc commencer là? Non !
Car, entre-temps, un nouveau délai est imposé. La CEI – dont la direction vient de passer de l’abbé Malu Malu à Crispin Kankonde, dont plusieurs ONG congolaises de défense des droits de l’homme rappellent qu’il est l’ex-représentant du parti présidentiel PPRD au sein de la CEI, « chargé de convoyer des cadeaux » offerts par Jospeh Kabila aux membres du bureau de la CEI en janvier 2005 – a en effet décidé de changer de méthodologie et d’imposer un nouvel enrôlement de tous les citoyens congolais, y compris le million de Kinois qui venaient de se plier à cet exercice.
Le ministère de l’Intérieur (conduit par Célestin Mbuyu jusqu’au remaniement gouvernemental du 20 février, qui l’a remplacé par Adolphe Lumanu Mulenda, ancien conseiller politique de Mobutu qui était devenu directeur de cabinet du président Joseph Kabila en janvier 2009) a, en effet, décidé qu’il fallait émettre de nouvelles cartes d’électeur et d’identité – payantes, ces dernières. La nouvelle en a été annoncée fin février par la CEI.
Sur la nouvelle carte d’électeur figurera l’entité où le citoyen votera aux locales. Selon le journal « L’Avenir » (pro-gouvernemental) du 1er mars, « l’ancienne carte ne mentionnait pas la province, le district, le territoire, le secteur et le village de l’électeur ». Cela semble toutefois inexact puisque la carte d’identité/d’électeur de 2006 mentionne « le secteur ou chefferie d’origine », l’adresse actuelle, et un « numéro national » où sont indiqués, en code chiffré, le centre où l’électeur doit voter (ex: « n°1074-12-1321″, le numéro 1000 étant celui de Kinshasa, la suite indiquant la commune et le quartier, le bureau de vote et le numéro d’ordre de l’électeur).
Sans compter que la mise à jour du fichier à Kinshasa, en 2009, a montré que les kits d’enregistrement (ordinateurs) étaient en nombre bien insuffisant, une partie des 10 000 kits de 2005-06 ayant été détruits/volés. Comme c’est parti, il sera même difficile de tenir les élections locales en 2011, surtout si l’on compte avec le manque de volonté de certains, désireux de maintenir le statut quo actuel qui leur a octroyé un poste qu’ils ne sont pas certains de pouvoir gagner par élection.