Mufoncol Tshiyoyo
Participer aux élections organisées par le représentant de forces d’occupation au Congo-Kinshasa, et quelle que soit l’importance présumée de celui ou celle qui voudrait y prendre part, Dieu ou pas, mythe ou pas, toute participation sonnera à nos yeux et au nom de ceux qui sont morts pour le Congo, au Kivu et partout ailleurs, comme une trahison, une collaboration à un régime collaborationniste à la tête duquel trône le « fils de l’autre ».Comparaison n’est pas raison, dit-on mais l’histoire de la France renseigne aux Congolais que les Français, « démocrates » par « excellence », n’eurent pas à recourir aux élections pour déboulonner le régime de Vichy, lequel obéissait à Hitler à l’instar de celui de Kinshasa vis-à-vis du Rwandais Paul Kagamé.
« Aux armes citoyens », entonne la Marseillaise française. Le peuple de la France s’est battu comme savent le faire les architectes d’empire. Beaucoup ont perdu leur vie pour la patrie. « La patria O muerte », se serait écrié Che. Il y a lieu de rappeler ici pour la petite histoire que ce sont les résistants français qui dirigèrent les premiers la France Libre alors que les opposants attendirent longtemps par Mitterrand pour accéder au pouvoir.
Ce qui est déplorable au Congo et qui fâche en même temps est que ceux qui connaissent l’identité de celui qu’ils nomment « Joseph Kabila » continuent malgré tout à plaider pour leur participation, disons leur soutien à la tenue des élections organisées par un « pouvoir » qui n’a pas su, pourtant durant un mandat législatif «sollicité », mettre fin à l’occupation militaire et politique de notre territoire par les forces du nègre de service Paul Kagamé sans le soutien desquelles tout maintien au pouvoir de « Joseph Kabila » à Kinshasa était sinon impossible.
Il n’aurait pas tort celui qui comme Mao se serait plaint en affirmant haut et fort que « la nature des habitants de notre pays est l’inertie […]. Ils révèrent l’hypocrisie et se satisfont d’être esclaves et étroits d’esprits » (Chang & Halliday, 2005 : 25). C’est plus grave encore lorsque des hommes démissionnent quand une femme, de surcroit congolaise, Madame Joséphine Kouka, à qui nous rendons un hommage ici, déclare et sans ambages que : « Nous devons imposer à notre peuple une lutte armée afin de lui apprendre à lutter, à combattre la peur et à défendre ses intérêts par cette voie rien que par cette voie. Nous pouvons le faire. Il est inacceptable que les populations congolaises puissent se faire massacrer innocemment par les TUTSIS, [c’est Mme Joséphine Kouka qui le souligne] et autres malfrats internationaux sur notre territoire pendant que nous croisons les bras ».
Recourir aux armes pour chasser « Joseph Kabila » par la force poussera les voisins du Congo à réfléchir plus d’une fois avant de s’aventurer dans les marigot congolais, parce qu’ils sauront déjà que les Congolais sont un peuple à même de se défendre, qui est capable de prendre les armes et d’assurer la défense de ses propres intérêts, les frontières et autres ressources issues de son sous-sol et aussi capable de protéger sa patrie. Les frontières du Congo paraissent aujourd’hui comme un passoir qui est perméable et à travers lequel, n’importe qui, sous les effets de la drogue administrée par les faiseurs des rois, pouvait entrer et tuer n’importe qui, où et quand bon lui semblait. Qu’ont-ils fait ces gens au pouvoir alors que leur soi-disant mandat électoral touche à sa fin sans avoir été en mesure de monter ne fut-ce qu’une petite arme afin d’en finir avec, admettons-le, le conflit Tutsi et Hutu au Congo ? Rien.
Chaque peuple, dit-on, mérite les dirigeants qui trônent à sa tête. Il en est ainsi du peuple congolais qui croupit sous le règne de celui que la « communauté internationale » appelle « Joseph Kabila ». Même ses « leaders » qui s’attribuent le monopole de l’opposition ne cessent de s’aligner derrière un ordre honni. Il n’y a pas longtemps que l’Abbé Mbelu s’interrogeait « si les Congolais étaient des sadomasochistes qui s’ignorent ? [Qui] éprouvent du plaisir à se faire souffrir en empruntant et/ou en choisissant des voies ne menant nulle part dans le but de donner la grande démonstration des victimes d’un complot » ?
Certains n’ont pas hésité de parler de haine contre on ne sait toujours pas qui, mais pourquoi la ressentir là où les Congolais déplorent le nombre élevé de leurs morts. Ils ont aussi fait allusion à la naïveté voire à l’immaturité quand nous, des sujets congolais, parlons du Congo. Pendant ce temps, beaucoup se complaisent dans un confort « d’intellectualisme » qu’ils ne peuvent dépasser faute bien sûr de volonté ou parce que cela renforce un statut social (sic) en mal de fixation. «Tout le monde est dupe. Parce qu’il faut se voiler la face et se donner des airs de civilisé féru de science »
Quelques-uns ramènent et sans aucune gêne la question congolaise à la tribu. Que voulons-nous lors lorsque les séquelles de l’esclavagisme et de la colonisation tardent à libérer ses prisonniers ; Beaucoup de nos frères congolais cachent leur jeu. Mais combien sont-ils ? Ceux qui se recrutent parmi des agents des services secrets de la plupart des pays qui vandalisent le Congo et réifient l’homme « Congolais ».
Il y a plus de facilité à rencontrer un muluba au Congo, un mukongo, un mungala, un on ne sait qui alors que la situation que traverse le pays exige plus que jamais aujourd’hui la présence et le besoin d’un homme qui s’affirme d’abord Congolais et l’est avant toute autre appartenance. Malheureusement, cet homme congolais reste à inventer par les Congolais eux-mêmes au travers de la politique comme art de créativité. Une question demeure pourtant pertinente que faire pour que la « tribu » ou l’« ethnie » ne puisse entraver l’émergence de l’unique identité nationale sous le drapeau duquel les Congolais de diverses sources doivent normalement se retrouver et s’assembler?
L’heure du sacrifice a sonné pour le Congo et les Congolais ; un sacrifice qui ne se résume pas à un suicide dont l’origine serait un désespoir collectif, mais plutôt un acte volontaire et calculé de la part de l’homme et de la femme congolaise qui doivent jurer sur la tombe de leur morts que plus jamais ils revivront ce que le pays dans son ensemble et le Kivu en particulier ont connu et traversent.
Les maîtres des uns et des autres ont juste amorcé un pas à travers la publication d’un rapport que l’ONU, pour des raisons qui restent tout de même floues bien que faciles à deviner, a mis 10 ans pour dénoncer ce que ce rapport nomme le génocide du Congo. On se demande si la vie d’un nègre congolais vaut la peine pour que les puissants de ce monde puissent y gaspiller leur précieux temps ? On a laissé bouffer de la chair congolaise par la soldatesque à la merci d’un nègre de service, un genre qui fait partie d’un conglomérat corvéable à merci et qui a toujours du mal à appréhender la réalité de sa propre instrumentalisation. Après lui avoir confectionné un habit de Tarzan dans les Grands Lacs, on a lui fait croire qu’il était un homme puissant et différent des siens, voilà que l’histoire que Kagamé a refusée de saisir le rattrape car le nègre de service Paul Kagamé sera présenté et connu dans l’histoire comme le bourreau de ses propres frères africains et congolais. Tchicaya U Tam’si dans Ces fruits si doux de l’arbre à pain au sujet de la mort de Lumumba a dit : « ceux d’ici ont prêté la main-forte à ses bourreaux » (Tchicaya, 1987 : 71). .
Que les tiédeurs comprennent que «pour les intérêts de notre pays, [s’exprimait Jacques Foccart], il ne faut pas avoir peur de mettre la main dans celle du diable » (Verschave, 2000 : 557). Ezali nde Likambo ya mabele, en lingala langue de chez nous au Congo..
Mufoncol Tshiyoyo
Président du Rassemblement pour l’Alternative Politique en RDC, RAP
Mouvement politico-militaire
mufoncol.tshiyoyo@rap-rdc.com, 004745007236 begin_of_the_skype_highlighting 004745007236
Cher ami, on comprend bien votre discours fleuve! Sache que les Français ne sont pas les démocrates par excellence! C’est la France qui a inventé le mot “terrorisme” avec Robespierre à la Révolution de 1789! Les terroristes étaient des républicains français! La terreur était une vertu pour accéder à la justice de façon prompte! Le terrorisme français se définissait comme un instrument politique, un outil de l’Etat pour défendre la république! Ce sont les Français qui ont inventé la guillotine sur l’échafaud…comment peuvent-ils être des démocrates par excelence! Aucun pays au monde n’est démocratique, même pas les USA où existent encore la peine de mort et le racisme à l’état endémique: la misère des noirs aux USA en dit longtemps! Bref, les congolais ne sont pas dupes: le sang a beaucoup coulé depuis l’indépendance: ça suffit! Si on veut changer le pouvoir en place, nous allons tous aux urnes pour y parvenir: il revient donc à vous, cher monsieur Tshiyoyo, de galvaniser vos militants pour voter celui que vous désirez si son projet de vie est conforme à la volonté du peuple congolais. En résumé, nous disons que le congo est démocratique, et le monde entier nous regarde pour voir si nous sommes capables d’être appelés “congolais démocratiques”. La démocratie française que vous admirez n’existe pas, elle s’invente au quotidien! Le président sarkozi n’est pas non plus un Français d’origine, c’est un hongrois, mais il a gagné les élections parce que son projet de vie rejoignait les intérêts des Français: il y a eu un débat contradictoire avec madame Segolène et le peuple a tranché: c’est ainsi que ça doit se passer au congo: allons lentement et on n’y parviendra. Mais n’incitez plus à la guerre, de grâce!
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