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Louis Michel et Onkelinx transfèrent le conflit francophones-Flamands au Congo!

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Écrit par Ntumba Mua Ilunga
J.-Kabila-et-Onkelinx

J.-Kabila-et-Onkelinx

C’est bien une curieuse lecture que la presse kinoise pré-payée(entendez kabiliste) a faite au sujet du récent séjour au Congo à démocratiser de la socialiste Laurette Onkelinx, vice-première ministre et ministre belge de la Santé, qui avait dans son sac un certain Louis Michel, député européen, ancien commissaire européen et ancien ministre belge des Affaires étrangères.
Officiellement, le séjour congolais de l’inamovible ministre socialiste (depuis plus d’une décennie au gouvernement sans interruption, n’est-ce pas la gauche caviar?) était annoncé comme pivotant essentiellement autour du développement des mutuelles au Congo des Kabila. Elle était accompagnée à cet effet des responsables de 3 mutualités belges, socialiste, chrétienne et libérale.
La surprise de l’opinion au Congo comme en Belgique était d’apprendre que Louis Michel faisait partie de la délégation officielle belge conduite par Laurette la socialiste. Une bien curieuse proximité entre deux Wallons quand on sait que leurs partis, le MR et le PS, se détestent cordialement. Tout aussi étonnant est le fait que Louis Michel avait choisi d’aller en villégiature au Congo au lieu de prendre part au congrès du MR qui se tenait à Liège. Etait-ce parce que le coup de force mené par le courant renaissance dont il est le leader non déclaré a été proprement étouffé par la majorité des membres restés fidèles à Didier Reynders? Il ne saurait en être autrement.
Si Laurette Onkelinx semble avoir évolué à Kinshasa, comme dans le Kivu, en rapport avec l’objectif avoué de sa mission, c’est tout le contraire de Louis Michel dont une source digne de foi a confié à Congoone que son arrivée à Kinshasa a été une surprise pour les autorités congolaises.
Parce que plus zélé comme Louis Michel on meurt, l’ex-commissaire européen n’a pas tari d’éloges pour le système politique congolais. Après s’être fait inviter par le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, et celui de l’Assemblée nationale, Evariste Boshab, Louis Michel s’est répandu dans des déclarations aussi farfelues qu’idiotes:” j’apprécie la manière dont l’Assemblée nationale et le Sénat congolais qui fonctionnent vraiment sur les modèles internationaux et sur les standards démocratiques internationaux puisqu’il y a un vrai travail entre majorité et opposition”.
Comme ivre du lait, Louis Michel ne pouvait s’arrêter en si bon chemin. C’est ainsi qu’au sortir d’une audience lui accordée par Joseph Kabila, son espoir pour le Congo, Louis Michel se lâche sans une nuance et contre le simple bon sens: «Le Congo reprend les couleurs et va bientôt arriver à une vitesse de croisière qui va le faire monter en puissance ».
Comme si cela ne suffisait, l’ancien ministre belge des Affaires étrangères s’est dit persuadé qu’au regard des ressources humaines et surtout naturelles incommensurables dont dispose la RDC, ça va fonctionner”. C’est à croire que lesdites ressources viennent d’être découvertes aujourd’hui! Or, ce sont les mêmes ressources naturelles qui sont une malédiction pour le Congo qui renvoie l’image d’un riche mendiant.
Le plat consistant, Louis Michel l’avait gardé pour la fin de ses déclarations qui ne peuvent faire rire même les vaches. Aussi, a-t-il affirmé avoir évoqué avec Kabila les problèmes liés aux élections. Vous avez bien entendu? Les élections!
A une année des prochaines élections générales, Louis Michel commence à battre campagne pour son espoir du Congo quand bien même ce dernier est dans sa dernière année de la législature sans bilan. Il est évident qu’un autre hold-up électoral est en vue.
Seulement voilà! Si Louis Michel s’est rendu de manière précipitée à Kinshasa c’est en rapport avec la grève de la faim observée par un membre du bureau de la Commission électorale indépendante et les accusations de détournement des fonds formulées à l’encontre de l’abbé Malu-Malu par 3 autres membres de la CEI. Une source autorisée souligne à Kinshasa que les accusations portées contre Malu-Malu touchent directement Louis Michel car c’est en bonne intelligence avec l’ancien commissaire européen belge que Malu-Malu avait octroyé des marchés à des firmes occidentales dont des belges impliquées dans l’organisation du hold-up électoral en 2006. L’objectif premier du récent voyage de Michel à Kinshasa, signale-t-on, a été de demander à Malu-Malu de trouver un arrangement à l’amiable avec ses anciens amis de la CEI restés impayés depuis de longs mois alors que lui Malu-Malu a déjà trouvé un autre emploi en rapport avec les divers plans de pacification verbale du Kivu notamment celui dit Amani.
Revenons à Laurette Onkelinx pour noter que partie au Congo où elle a signé, avec son homologue congolais, un accord de coopération en matière de santé publique et des sciences médicales, elle n’a pas résisté à la tentation de flatter le kabilisme dans le sens du poil en saluant l’année du social décrétée par Kabila. Voilà une belle manière choisie par les francophones belges pour accompagner la nouvelle dictature au Congo, là où deux semaines avant, même le très modéré Steven Vanackere, ministre belge des Affaires étrangères, ne s’était pas montré aussi impressionné par la manière de gérer du régime kabiliste, même si le ton a radicalement changé par rapport à son prédécesseur Karel De Gucht qui n’a que faire de l’élégance diplomatique face à des dirigeants voyous.
Les faits et gestes de Laurette Onkelinx et de son compagnon de circonstance Louis Michel à Kinshasa a fait écrire avec une belle unanimité à la presse pré-payée de Kinshasa que leur visite se révèle un sursaut du front diplomatique de Bruxelles pour contrer les opérations de sape menées par Karel De Gucht.
A propos de Louis Michel particulièrement, la presse kinoise note que là où Karel De Gucht avait rangé les autorités congolaises dans le panier à crabes, son prédécesseur aux Affaires étrangères et à la Commission européenne vient exactement confirmer le contraire.
Il ne faut aucun dessin pour réaliser qu’à cause des intérêts partisans, Michel et Onkelinx se sont rendus à Kinshasa pour apporter la caution de la Wallonie, mieux de la Belgique francophone à Kabila. De là à considérer que les Francophones de Belgique veulent communautariser la question congolaise, il n’y a qu’un pas à franchir même s’il serait naïf de croire qu’ils auraient été mandatés par le gouvernement fédéral. Nul doute que les francophones voteront à l’unisson au gouvernement pour que Albert II se rende à Kinshasa le 30 juin à l’occasion du 50e anniversaire de l’indépendance politique du Congo à démocratiser. Onkelinx a déjà donné le ton à Kinshasa en affirmant qu’elle souhaitait que le roi des Belges se rende au Congo le 30 juin en signe de respect ( à Kabila?) alors que le chef de la diplomatie belge temporise en soulignant que le gouvernement a le temps pour se prononcer, surtout que jusque là l’invitation de Kabila à Albert II ne serait encore que verbale.
Si les Belges pouvaient prendre le temps de résoudre leur BHV et laisser les Congolais s’occuper de leur Kabila, ils rendraient un service immense à leur ancienne colonie d’autant plus chaque Congolais a le devoir de s’opposer par tous les moyens à tout pouvoir illégitime comme celui issu du hold-up électoral de 2006.