Warning: Trying to access array offset on value of type bool in /home/lavdcne1/public_html/wp-content/plugins/sitespeaker-widget/sitespeaker.php on line 13
-L’armée malienne patrouillait mardi les rues poussiéreuses de Tombouctou après une nuit sans incidents au moment où des donateurs réunis à Addis Abeba promettaient des millions de dollars pour financer le déploiement d’une force africaine au Mali et la restructuration de l’armée malienne.
“La situation exige une réponse internationale rapide et efficace, car elle menace le Mali, la région, le continent et même au-delà,” a estimé dans la capitale éthiopienne Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la commission de l’Union africaine (UA).
Pays africains, Union européenne (UE), Japon, Etats-Unis et ONU y participent. L’UA a estimé à 460 millions de dollars le budget du seul déploiement de la force africaine au Mali. Elle prévoit d’y contribuer à hauteur de 10%.
Sur le terrain, quelques 3.500 soldats français et 1.900 soldats africains, notamment tchadiens et nigériens, sont déployés au côté de l’armée malienne.
Au total, quelque 8.000 soldats africains sont attendus, mais ils n’arrivent qu’au compte-gouttes, leur déploiement étant ralenti par de sérieux problèmes de financement et de logistique.
Les annonces de contributions arrivent en ordre dispersé, sans qu’il soit toujours possible de démêler ce qui pourrait relever d’un financement pur, d’aides logistiques ou même humanitaires.
L’UE a promis 50 millions d’euros, auxquels s’ajouteront une aide logistique séparée de la France de quelque 47 millions d’euros. Le Japon prévoit un soutien indirect, via un don de 120 millions de dollars à des organisations internationales travaillant à la stabilisation du Mali et du Sahel.
A Tombouctou, à 900 km au nord-est de Bamako, aucune explosion ni aucun coup de feu n’a troublé la nuit, au lendemain de la reconquête par les militaires français et maliens de cette cité mythique du Nord Mali, devenue un symbole des exactions islamistes.
Mardi à l’aube, un groupe d’hommes était déjà rassemblé pour écouter les informations sur de petites radios à piles, sur la grande place, en face du complexe militaire où l’armée malienne a pris ses quartiers, tandis que les femmes, désormais sans voile intégral, vaquaient à leurs occupations quotidiennes, des bassines posées sur la tête.
L’électricité comme le réseau téléphonique, saboté par les islamistes avant leur fuite, sont toujours coupés dans la ville, qui risque également des problèmes d’approvisionnement en eau puisque les pompes ne fonctionnent plus, et où la nourriture se fait rare, selon les habitants.
Lundi, aux cris de “Mali, Mali, Mali”, une foule brandissant de petits drapeaux français et maliens a accueilli les militaires faisant leur entrée en ville, sans rencontrer de résistance.
“Prendre les montagnes”
Mais les témoignages se sont multipliés sur la destruction de précieux manuscrits datant de plusieurs siècles dans cette cité qui fut la capitale intellectuelle et spirituelle de l’islam en Afrique subsaharienne aux XVe et XVIe siècles et une prospère cité caravanière.
“Le centre Ahmed Baba où se trouvent des manuscrits de valeur a été brûlé par les islamistes. C’est un véritable crime culturel”, s’est lamenté le maire de Tombouctou, Halley Ousmane.
L’Institut Ahmed Baba abrite entre 60.000 et 100.000 manuscrits, selon le ministère malien de la Culture.
Selon les habitants, les islamistes ont pris la fuite après les frappes aériennes françaises ces derniers jours.
L’opération sur Tombouctou survient deux jours après la prise de Gao, plus importante ville du nord et un des bastions des combattants islamistes, à 1.200 km au nord-est de Bamako.
Après Gao et Tombouctou, les regards se tournent vers Kidal (extrême nord-est), troisième grande ville du nord, à 1.500 km de Bamako.
Kidal même serait désormais sous le contrôle des rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et des dissidents du groupe islamiste Ansar Dine (Défenseurs de l’islam), qui ont formé le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA).
Algabass Ag Intalla, responsable du MIA, fils du chef traditionnel de la région de Kidal a réaffirmé à l’AFP sa volonté de “dialogue” et assuré que son mouvement ne visait pas “l’indépendance” du Nord du Mali.
“A Kidal, si tu as les montagnes, c’est toi le chef. Donc il faut prendre les montagnes”, a-t-il expliqué.
Selon une source de sécurité malienne, les principaux responsables des groupes islamistes armés se sont réfugiés dans les montagnes non loin de la frontière algérienne.
Des centaines de personnes ont fui Kidal vers des villages plus au nord, vers la frontière algérienne, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, (HCR) qui affirme que l’accès à la nourriture et aux biens de première nécessité a été sérieusement affectée par le conflit et la fermeture de la frontière.
Par AFP