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– Le général déchu, Bosco Ntaganda a abattu à bout portant, 26 militaires à Kibumba, le lundi 04 mars 2013. Des sources militaires proches du M23/Aile Runiga ont confié à DrcNews que ce groupe de soldats se préparerait à déserter le camp de Runiga pour se joindre au groupe de Makenga dont le commandement est basé à Bunagana. Le « Terminator » qui ne s’est pas préoccupé d’interroger les soldats incriminés, a tout simplement décidé de leur distribuer une mort brutale aux petites heures du soir. Les mêmes sources qui « regrettent de continuer à faire partie d’un groupe qualifié de terroriste », préviennent que « d’autres crimes sont à redouter dans les jours qui viennent car, Ntaganda est déterminé à déstabiliser la région des grands lacs » et à s’attaquer à tout le monde qui ne lui accorderait plus une chance de protection politique. « Il veut une amnistie à tout prix et qu’on oublie les crimes qui lui sont imputables », a confié un militaire qui se réclame membre du commandement de Baudouin Ngaruye à Kibumba.
Lundi soir, dans l’un des campements des rebelles Ntagandistes à Kibumba, un petit groupe de militaires se concerte en catimini pour décider de prendre le large et d’abandonner la guerre sous commandement de Bosco Ntaganda, un officier recherché par la Cour Pénale Internationale. « C’est à ce moment qu’une fuite a été rapportée à Bosco qui, sans tarder, est descendu lui-même, kalachnikov à la main, pour massacrer mes collègues », a déclaré un soldat anonyme qui craignait lui-même pour sa sécurité. Les corps des victimes tombés sur le champ seraient restés plusieurs heures au même endroit pour servir d’exemple aux autres soldats, précise la même source. Dans la soirée, Ntaganda qui ne se cache plus dans la zone, aurait ordonné qu’on enterre les cadavres des 26 militaires dans une ‘fosse commune’ sur place même à Kibumba, décrit notre source.
Des sources administratives de Munigi, territoire périphérique de Goma, à 8 kilomètres de Kibumba rapportent qu’un « vent de terreur s’est bel et bien installé dans la cité de Kibumba et ses environs ». Deux commerçants qui fréquentent encore la route Goma-Butembo en passant par Kibumba, notent que « la population agricole de Kibumba reconnue pour sa chaleur lors de la vente de ses produits vivriers aux passants, ne réserve plus la même ambiance d’accueil aux visiteurs et aux passants, ce qui laisse sous-entendre une peur bleue qui aurait gagné les habitants du coin depuis que Ntaganda est dans la zone ».
Des officiers rwandais aperçus à Kibumba
Des soldats encore fidèles à Ntaganda attestent fièrement que « des officiers rwandais causent régulièrement avec Ntaganda au téléphone ». Un sous-officier originaire de Rutshuru a confirmé : « presque chaque jour, des officiers rwandais viennent discuter avec nos chefs, mais nous ne savons pas de quoi ils parlent», explique-t-il. Un autre soldat anonyme ajoute qu’il arrive que des officiers RDF (Rwandan Defense Forces) partagent à manger et à boire avec Ntaganda, « sans gêne ».
Bosco Ntaganda bénéficierait toujours du soutien du général Jems Kabarebe, ministre rwandais de la défense tandis que Paul Kagame, président du Rwanda aurait déjà souscrit à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba qui interdit aux états de la région, toute tentative de déstabilisation des voisins. C’est au nom de ce principe, a-t-on appris des autorités gouvernementales de la Rdc, que l’armée congolaise qui venait d’investir certaines localités abandonnées par le M23 (Rutshuru, Kiwanja, Rubare etc), les a, par la suite abandonnées, après y avoir chassé les ‘forces négatives’(Fdlr et miliciens autochtones Mai Mai).
Ce massacre du 04 mars 2013 intervient au moment où, l’aile de Makenga qui a destitué Runiga, principal chef politique du M23 occasionnant des affrontements violents à Tchanzu entre les deux factions dissidentes, s’active à honnorer les engagements des pays membres de la Cirgl à Addis-Abeba où un accord-cadre a été signé le 24 février 2013. Dans un communiqué officiel, Mkenga a déclaré son intention de vouloir traquer Ntaganda, l’arrêter et le déférer devant la Cour Pénale Internationale (CPI) qui le recherche pour des crimes commis notamment en Ituri et au Nord-Kivu.
Le 04 septembre 2012, la CPI avait demandé à la République Démocratique du Congo d’arrêter Ntaganda et de le remettre à la cour. La Cpi demandait à cet effet à la Rdc d’assurer la sécurité de l’incriminé jusqu’à sa livraison au greffe de la Cour Pénale Internationale.
Le fugitif Bosco Ntaganda aurait pris l’option de se battre jusqu’à la dernière goutte de son sang, pour échapper à la justice internationale.
Jems Kabarebe prêterait toujours main forte à Ntaganda
Surnommé “Terminator”, le général Ntaganda est visé depuis 2006 par un mandat d’arrêt de la CPI pour enrôlement d’enfants quand il était dans une milice au début des années 2000. Les membres de l’ancienne rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), dont l’ex-général Ntaganda était le chef d’état-major, avaient été intégrés dans l’armée en 2009 après un accord de paix avec Kinshasa.
Mais ce haut-gradé, commanditaire du M23 “continue d’être impliqué dans des violations graves des droits humains, notamment des meurtres, des violences sexuelles, des actes de torture et toujours le recrutement d’enfants soldats”, estiment les organisations internationales, dont la FIDH, Human Rights Watch et Amnesty International. En 2012, plus de 140 organisations congolaises et internationales ont appelé les Etats-Unis à soutenir la République démocratique du Congo pour arrêter le général Bosco Ntaganda accusé de soutenir une mutinerie dans l’est congolais.
Le groupe d’experts de l’ONU sur la RDC a à son tour affirmé disposer de preuves du soutien de trois des plus hauts responsables rwandais de la Défense à la mutinerie congolaise du M23, qui opère dans le Nord-Kivu, province frontalière du Rwanda. Les noms du ministre de la Défense, James Kabarebe, de son directeur de cabinet, Charles Kayonga et du conseiller militaire du président Paul Kagamé, Jacques Nziza, ont été délibérément cités. James Kabarebe est « en contact permanent avec le M23 », avaient affirmé les experts, qui accusent l’armée rwandaise d’avoir pénétré en territoire congolais pour renforcer les positions des rebelles, d’avoir apporté un soutien logistique à ces derniers et d’avoir assuré à leur leader présumé, Bosco Ntaganda, un passage sûr au Rwanda.
Le Rwanda a déjà été accusé par la Monusco et l’ONG Human Rights Watch de soutenir la mutinerie du M23, mais a démenti à plusieurs reprises. La mutinerie avait débuté avec les velléités d’arrestation par Kinshasa de Bosco Ntanganda, jusque-là général de l’armée congolaise, ancien membre de l’armée rwandaise, ancien leader de l’ex-rébellion du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple), et faisant l’objet d’un mandat de la Cour pénale internationale (CPI).
Principaux dirigeants du M23 mentionnés dans le rapport final du Groupe d’experts de l’ONU sur la RDC (S/2009/603) avec un triste record de violations des droits de l’homme d’après la Commission des Droits Humains de l’ONU :
1. Le colonel Sultani Makenga. En outre le recrutement et l’utilisation des enfants, des violations attribuées à Makenga comprennent son implication dans le massacre de Kiwanja du 4 au 5 Novembre 2008, lorsque les troupes du CNDP avaient exécuté au moins 67 civils – principalement des jeunes garçons de Kiwanja, au Nord-Kivu, et le massacre de Muramba /Nord-Kivu de Mars 2007 où les troupes des FARDC (ex-Brigade Bravo) avaient exécuté au moins 14 civils Hutu et Nande.
2. Le colonel Baudouin Ngaruye. En outre le recrutement et l’utilisation des enfants, il est accusé de violation des droits humains dont le massacre de Shalio/Nord-Kivu du 27 au 30 Avril 2009, lorsque les FARDC (surtout ex-CNDP) avaient massacré au moins 139 réfugiés hutus, FDLR et leurs dépendants. Parmi les victimes, il y avait au moins 40 femmes, dont la plupart avaient été violées et mutilées.
3. Le colonel Innocent Zimurinda. Zimurinda est accusé de commanditer les massacres de Kiwanja et de Shalio. Il est également accusé d’avoir recruté et utilisé des enfants. Pour ces raisons, le 1er Décembre 2010, son nom a été inclus dans la «Liste des personnes interdites de voyager et dont les avoirs sont gelés par le Comité des sanctions du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la République Démocratique du Congo.
4. Le colonel Innocent Kaina. Kaina est accusé d’avoir été impliqué dans une série de violations des droits de l’homme y compris les crimes commis en Ituri, province Orientale, en 2004 quand il était – avec Bosco Ntaganda – un membre de Thomas Lubanga Dyilo de l’Union des patriotes congolais (UPC) / Forces patriotique pour la libération du Congo (FPLC). Arrêté par les autorités de la RDC en Juin 2006, il a été libéré en Janvier 2009, sans procès.
5. Le général Bosco Ntaganda. Ntaganda a été inculpé par la Cour pénale internationale le 22 Août 2006 pour crimes de guerre, à savoir le recrutement et l’utilisation d’enfants de moins de 15 ans – commis en Ituri, Province Orientale, en 2002-2003, quand il était le chef d’ état-major général adjoint de l’UPC / FPLC. Le FPLC a été le bras armé de l’UPC créée en Septembre 2001 par Thomas Lubanga Dyilo, qui est récemment devenu la première personne à être condamnée par la CPI (30 ans de prison). Bosco Ntaganda est cité dans le rapport final du Groupe d’experts sur la RDC (S/2009/603) en tant que chef d’état-major du CNDP, dans le massacre de Kiwanja du 4 au 5 Novembre 2008, ainsi que dans le recrutement et l’utilisation des enfants soldats. Il figure également sur la liste des personnes interdites de voyager et dont les avoirs sont frappés de gel par le Comité des sanctions du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la République démocratique du Congo.
DRSNEWS/GOMA