Léon Kengo wa Dondo, président du Sénat de la RDC, a été reçu en audience ce 10 mai 2014, par le président Denis Sassou-Nguesso, dans sa résidence d’Oyo. Il a été porteur d’un message du président Joseph Kabila, qui demande à son homologue de la République du Congo, une suspension des expulsions des ressortissants congolais, en vue d’apaiser le climat social qui prévaut entre Kinshasa et Brazzaville.
Kengo wa Dongo porteur d’un message de Kabila à Sassou
L’opération de refoulement du territoire congolais des ressortissants étrangers en situation irrégulière, dénommée « Mbata ya Bakolo » (en français : la gifle des ainés) lancée à Brazzaville au début du mois d’avril 2014, et étendue par la suite aux autres localités, fait aujourd’hui l’objet de tensions sociales insoutenables entre Kinshasa et Brazzaville, les deux capitales les plus proches au monde.
La situation humanitaire générée par cette opération, préoccupe les autorités de la RDC, qui demandent à Brazzaville « de suspendre les évacuations, de faire une évaluation et mettre en place une commission mixte entre les deux pays, afin que la suite éventuelle de l’opération se déroule de manière concertée » a déclaré Kengo wa Dondo , qui a déploré, au passage, les conditions “un peu intolérables” dans lesquelles les ressortissants de son pays ont été renvoyés de Brazzaville. « Nous sommes en réalité des frères et des sœurs de part et d’autre, et nous ne pouvons pas prendre des décisions pour faire partir les uns et les autres » a t-il précisé.
Le président du Sénat de la RDC a expliqué que les débordements et les règlements de compte au sein des populations ne sont pas le fait de la volonté des autorités des deux pays, mais « une situation qui peut arriver à partir du moment où l’on se sent menacé, ce qui entraîne facilement des aggravations “.
Réagissant à propos du comportement de la presse kinoise qui a considérablement contribué ces derniers temps à dramatiser les faits relatifs à l’opération « Mbata ya bakolo », le président du Sénat a relativisé la situation et a justifié cela par le fait que « chacun, lorsqu’il y a un danger qui porte atteinte à la sécurité des personnes et des biens, peut faire de ce qui est arrivé une sorte d’hyperbole, en vue d’exagérer les choses ».
Enfin, il a tenu à attirer l’attention des autorités des deux rives du fleuve Congo, afin qu’elles ne se laissent pas « dépasser » par cette situation qui implique en particulier des populations jeunes et sans emploi.
A ce jour, selon les chiffres officiels, plus de 60 mille sujets de la RDC en situation irrégulière en République du Congo ont regagné Kinshasa. La situation fait couler beaucoup de salive pourtant les expulsions des étrangers en situation irrégulière sont organisées dans tous les pays du monde.