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Morts de Noirs aux Etats-Unis: les manifestants ne décolèrent pas


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ny-Des manifestations ont encore eu lieu aux Etats-Unis ce jeudi, pour demander que cessent les violences policières. Ces actions à New York, Washington ou Cleveland, interviennent alors que deux policiers blancs, responsables de la mort de citoyens noirs, n’ont pas été inculpés. Et on apprend qu’un homme noir désarmé a été tué par un policier blanc en Arizona. Une information rendue publique par la police de Phoenix ce jeudi.

Le ministre américain de la Justice a tenu une conférence de presse, sur le cas de Cleveland. Dans cette ville de l’Ohio, Tamir Rice, 12 ans, a été tué voilà 10 jours. Il avait dans la main un pistolet en plastique. Les pratiques de la police de cette ville sont remises en cause. Le ministre de la Justice parle d’usage systématique et excessif de la force, de méthodes d’entrainement inadéquates, d’impunité chronique pour les officiers qui commettent des fautes. L’audit est donc extrêmement sévère pour la police de Cleveland. Il ne s’agit pas de l’affaire Rice, il s’agit d’une enquête interne qui a duré 18 mois, qui a revu 600 cas entre 2010 et 2013.

Si cette investigation a été conduite, c’est à la suite de très nombreuses plaintes, rapporte notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio. La mort de l’enfant de 12 ans, tué par un policier dans une aire de jeu, à Cleveland, est donc intervenue alors que l’enquête était en cours. Le rapport confirme ce que les manifestants, à travers les Etats-Unis dénoncent, les policiers font un usage abusif de la force, et surtout de la force létale. Plus simplement, cela signifie qu’ils tirent pour tuer, même si les circonstances ne le commandent pas.

Un Africain américain a 21 fois plus de chances d’être tué par un policier blanc

« Les citoyens noirs sont victimes d’un délit de faciès érigé en système », expliquent les organisations de droits civiques. Les chiffres sont là pour le prouver : un Africain américain a 21 fois plus de chances d’être tué par un policier blanc qu’un membre d’une autre communauté.

Le ministre américain de la Justice, Eric Holder, lors de la conférence de presse le 3 décembre 2014, à Washington, aux Etats-Unis.REUTERS/Yuri Gripas

A Cleveland, l’officier a ouvert le feu sur Tamir Rice, 2 secondes après l’avoir hélé sans sortir de sa voiture. L’enfant était dans une aire de jeu. La scène a été filmée. Les résultats de l’audit sur la police de la ville, en cours depuis 18 mois, ont été dévoilés dans l’urgence jeudi, par le ministre de la Justice Eric Holder : « Le département de la police de Cleveland est enfermé dans un système d‘utilisation excessive de la force. Cela est le résultat de déficiences récurrentes, d’une impunité généralisée, de méthodes d’entrainement obsolètes, et d’une absence d’implication dans la communauté. »

La police de Cleveland est désormais sous surveillance, la ville et le département de la justice vont travailler ensemble pour tenter de réformer les pratiques en cours. Cette annonce est manifestement destinée à calmer les esprits, mais les syndicats de police l’acceptent mal. Un groupe d’officiers blancs dénonçait jeudi des punitions trop sévères pour ses membres, et un laxisme coupable envers les policiers noirs qui commettent des fautes.

Un problème de formation des forces de l’ordre

Nous avons parlé de Cleveland, mais nous avons le cas de Ferguson avec la mort de Mike Brown, ou celui de Staten Island et le décès d’Eric Garner, et donc celle de Rumain Brisbon, tué par un policier blanc en Arizona, dont la police de Phoenix a annoncé la mort jeudi 4 décembre. A chaque fois, nous assistons à la mort d’un citoyen qui ne porte pas d’arme. Il s’agit bien d’un problème de formation des forces de l’ordre, c’est en tout cas ce que constate le ministre de la Justice.

Il y a donc un défaut de formation sur la maîtrise de la force employée. A New York, le maire Bill de Blasio a annoncé son intention de réformer les forces de police de la ville, rapporte notre correspondant, Karim Lebhour. Dès ce vendredi, une soixantaine de policiers new-yorkais patrouilleront avec des petites caméras sur la poitrine. C’est la première mesure annoncée par le maire Bill de Blasio pour apaiser les tensions. Il promet que l’usage de ces caméras embarquées sera bientôt généralisé. Bill de Blasio veut aussi changer les méthodes des policiers new-yorkais lors d’une interpellation. Quelque 22 000 officiers vont retourner en formation pour apprendre des techniques d’approche moins musclée que celles qui ont conduit à la mort par étouffement d’Eric Garner : parler davantage, calmer les tensions, attendre les renforts en cas de problème. Le maire de New York veut former dit-il «une nouvelle génération » de policiers.

Car l’autre faille du dispositif de sécurité est la défiance entre communautés et officiers autrement dit la défiance entre policiers blancs et citoyens noirs. Les statistiques expliquent cette défiance par le racisme, par la peur, ou encore le manque de formation, mais le résultat est là.

Toutes ces frustrations qui restaient sous le tapis depuis des années ressortent chez les jeunes, qui débordent l’administration et les organisations traditionnelles. Ces dernières essaient de récupérer, au sens noble, cette colère, afin qu’elle ne soit pas vaine. Une grande manifestation sera organisée à Washington le 13 décembre, et un sommet sur les droits civiques est annoncé pour début 2015.

 

RFI

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