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-Des tirs d’armes lourdes ont de nouveau retenti jeudi matin pendant une demi-heure à la frontière entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC), au lendemain d’affrontements entre leurs deux armées dans cette région instable des Grands Lacs.
Après une nuit calme, les détonations ont repris vers 08H00 (06H00 GMT) pour cesser environ une demi-heure après, ont indiqué un habitant et un responsable administratif de la zone de Kanyesheza, à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu (est de la RDC).
Comme la veille, les deux parties se sont renvoyé la responsabilité des violences, premiers incidents de cette ampleur à la frontière entre le Rwanda et la RDC depuis la fin du mois d’octobre 2013, quand l’artillerie rwandaise avait procédé à quelques tirs ciblés pour empêcher la progression de l’armée congolaise dans son offensive finale contre les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23).
Le Kivu est une zone particulièrement instable, d’où sont partis plusieurs conflits régionaux et où s’entrecroisent conflits fonciers et ethniques.
Selon une source gouvernementale à Kigali, il y a eu “des tirs venant du côté de la RDC”, auxquels l’armée rwandaise n’a pas répondu. Cette version contredit celle donnée par une source militaire rwandaise, qui a parlé de nouveaux “affrontements”, mais pas “graves”.
Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a affirmé, après le retour au calme, que “les Rwandais (avaient) tiré sur (les) positions” congolaises. Selon lui, les Forces armées de la RDC (FARDC) n’ont “pas répliqué”.
“Nous sommes seulement en train de renforcer nos positions”, a-t-il ajouté. Un habitant de Kanyaruchinya, localité située entre Goma et Kanyesheza, a indiqué jeudi matin avoir vu passer trois chars congolais et des auto-mitrailleuses se dirigeant vers la zone des combats.
Signe d’un possible apaisement, le Mécanisme conjoint de vérification (JVM) a été autorisé par l’armée rwandaise et les FARDC à envoyer une équipe sur les lieux, selon une source au sein de cet organisme chargé de contrôler la frontière. La RDC, le Rwanda, l’ONU et d’autres pays de la région participent au JVM, dont une équipe avait dû rebrousser chemin mercredi.
Mercredi, un soldat congolais avait été tué dans un brusque embrasement à la frontière, au niveau de Kanyesheza. Après des affrontements à l’aube à l’arme automatique entre FARDC et troupes rwandaises, la situation avait viré aux combats à l’arme lourde dans l’après-midi.
– Rebelles rwandais –
Les raisons de l’accès de violence des dernières 36 heures restaient obscures jeudi.
L’ONU a appelé la RDC et le Rwanda à faire preuve de retenue et à ramener la sécurité à leur frontière. Un habitant en territoire congolais a indiqué que “30 familles”, soit plusieurs centaines de personnes, fuyaient la frontière jeudi.
Les relations entre le Rwanda et la RDC sont tendues depuis des années. Le régime tutsi de Kigali a combattu le gouvernement central de Kinshasa lors des deux guerres du Congo (1996-1997 et 1998-2003).
La RDC reproche au Rwanda de chercher à la déstabiliser depuis la fin de ces conflits, en soutenant les diverses milices à dominante tutsi qui se sont soulevées contre le gouvernement central de Kinshasa.
Kigali et la RDC s’accusent aussi régulièrement d’instrumentaliser la question des rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) pour faire avancer leurs revendications réciproques.
Cette milice compte parmi ses fondateurs et ses plus anciens membres des personnes ayant participé activement au génocide des Tutsi de 1994 au Rwanda.
Pour les autorités congolaises, Kigali cherche à casser le processus de reddition des FDLR en créant de l’insécurité pour que, comme cela s’était produit en 2008, les membres de cette milice qui ont accepté de déposer les armes et d’être cantonnés fuient et repartent en brousse.
AFP