Source: RTBF
-Le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, a prévu de se rendre en fin de semaine prochaine à Kinshasa, mettant ainsi fin à une interdiction de voyage décrétée en début d’année par les autorités de la République démocratique du Congo (RDC).
Karel De Gucht doit participer samedi prochain à la vingtième session de l’Assemblée parlementaire des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) et de l’Union européenne qui se tient à Kinshasa du 2 au 4 décembre. Il participera notamment samedi à un débat sur les Accords de partenariat économiques (APE) qui se déroulera à l’Assemblée nationale congolaise.
Le commissaire européen a obtenu un visa de la part du gouvernement congolais, qui l’avait pourtant déclaré personna non grata en janvier dernier, le qualifiant à l’époque de “personnage incapable d’entretenir des relations dignes avec” la RDC, selon l’expression du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Lambert Mendé Omalanga.
La réaction de Kinshasa faisait suite à une énième déclaration critique de Karel De Gucht envers les dirigeants congolais, une habitude qu’il avait déjà lorsqu’il était ministre belge des Affaires étrangères et qui avait provoqué en avril 2008 une crise diplomatique entre Bruxelles et Kinshasa.
Le commissaire européen a indiqué à l’agence BELGA que l’octroi d’un visa pour la RDC n’avait “visiblement” pas posé de problème. Une version confirmée par une source diplomatique congolaise, qui a assuré que Karel De Gucht “avait déjà son visa” pour se rendre à Kinshasa.
Rétroactes
Le commissaire européen avait prévu de se rendre la semaine prochaine en Namibie, en Afrique du sud et en RDC dans le cadre d’une tournée en Afrique australe. Mais il a renoncé aux deux premières destinations pour n’aller qu’à Kinshasa, a-t-il indiqué samedi. En décembre dernier, lors d’un débat au Parlement européen, Karel De Gucht avait relevé que la Commission européenne dépensait beaucoup en matière d’aide humanitaire et de programmes visant à rétablir l’état de droit en RDC. “Le problème est quelle est l’efficacité de tout cela au bout du compte si vous n’avez pas d’interlocuteur approprié dans l’arène politique”, avait-il déclaré. Dans la foulée, le ministre congolais des Affaires étrangères, Alexis Thambwe Mwamba, avait, dans une note verbale remise au représentant de la Commission à Kinshasa, signifié “que toute visite en RDC (de Karel de Gucht) n’était pas souhaitée”. “Ce monsieur (…), que ce soit au niveau du gouvernement belge, que ce soit maintenant au niveau de l’Europe, partout où il passe, nous avons des problèmes avec ces institutions là. C’est probablement lui qui pose problème. Donc, sans remettre en cause nos bons rapports avec l’UE, nous ne voulons pas avoir affaire avec ce personnage”, avait expliqué Alexis Thambwe Mende. Kinshasa avait également affirmé que toute demande de visa serait “considérée comme une provocation”. Selon une source diplomatique congolaise, ces déclarations ont été faites par des personnes “pas au fait des usages diplomatiques”. Il est vrai que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, avait apporté son “soutien total” au commissaire belge, selon un de ses porte-parole. La Commission avait souligné “très fermement” que Karel De Gucht s’était “exprimé au nom du collège des commissaires” devant le Parlement européen et “pas en sa capacité personnelle”.
Belga
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