Le gouvernement de Charles Michel est de plus en plus embarrassé par les révélations sur le possible financement par la Belgique de milices libyennes, impliquées notamment dans le trafic d’êtres humains. L’affaire, sur laquelle enquête le juge d’instruction bruxellois Michel Claisse depuis plusieurs mois, est liée au dégel de 14,1 milliards d’euros placés sur des comptes en Belgique et bloqués depuis une résolution de mars 2011 du Comité de sanctions des Nations unies.
Ces montants appartenaient au fonds souverain Libyan Investment Authority (LIA), créé en 2006, lié au colonel Mouammar Kadhafi, tué en octobre 2011, et qui gérait quelque 60 milliards d’actifs. Problème : les autorités belges n’auraient pas bloqué les intérêts et dividendes produits par les montants de ces comptes, soit de 3 à 5 milliards depuis 2012.
« Au vu de l’instabilité… »
L’affaire avait démarré à la suite d’un conflit entre le prince Laurent de Belgique et Tripoli. Le frère cadet du roi Philippe voulait récupérer 48 millions d’euros investis dans un projet visant à lutter contre la désertification en Libye. Tripoli avait rompu unilatéralement le contrat signé en 2008. Ce sont les avocats du prince qui ont, au départ, enquêté sur les avoirs gelés en Belgique et mis au jour la disparition de montants importants, ce qui a entraîné l’ouverture de la procédure judiciaire.
A qui a bénéficié l’argent reparti en Libye avec l’aval de la Belgique ? Plus que probablement au fonds d’investissement LIA. On ignore toutefois à qui les fonds ont été finalement alloués. Les responsables gouvernementaux belges sont muets mais un rapport final des Nations unies, publié en septembre et consacré aux sanctions évoquait, pour sa part, le rôle possible de Bruxelles dans des trafics d’armes destinées à diverses factions actives, notamment, dans la traite de migrants et de prostituées.
Le rapport estime que « le fa it de mettre les intérêts et autres…