Skip to content

Makolo Digital Tele- LAVDCONGO

Port International de Matadi: L’ONATRA à genoux ?

Listen to this article

Par La Prospérité

-Le caractère crucial, vital et stratégique du Port International de Matadi pour l’essor de la province du Bas-Congo et de l’ensemble de la République démocratique du Congo, n’est plus à démontrer. Et pour le bon déroulement des activités portuaires, l’importance du rôle que joue l’Office National des Transports (ONATRA) est fort considérable. En vertu des décrets No 09/11 et 09/12 du 24 avril 2009 et de la loi No 08/007 du 7 juillet 2008, cette entreprise publique vient de se transformer en Société Commerciale des Transports et des Ports (STCP). Une certaine opinion considère (à juste titre ?) cette mutation comme une tentative ou manœuvre visant à mettre à genoux l’ONATRA qui tourne au ralenti principalement dans la ville de Matadi. Qui cherche à accélérer la descente aux enfers de cette entreprise stratégique ? Et dans quel but ? • L’Etat congolais doit à l’ONATRA En effet, l’Etat congolais a coutume de s’acquitter difficilement, voire jamais, de sa dette intérieure. Après avoir procédé à la réconciliation des comptes entre l’Etat congolais et l’ONATRA, il a été certifié que le premier doit au second plus de 7OO millions (Sept cents millions) de dollars américains. A quand la restitution de cette colossale dette ? s’interrogent les près de 13000 salariés de l’ONATRA ou STCP. Cette belle enveloppe permettra entre autres de relancer les activités, d’acquérir des locomotives, bateaux et nombre d’engins lourds, de réaliser d’importants projets tel la construction de l’hyperstratégique port en eau profonde de Banana… Et par conséquent, la rémunération des travailleurs va accroître significativement. L’Etat est donc entrain de torpiller ses propres entreprises. • Les quais du Port International de Matadi Sur la dizaine des quais que compte le Port International de Matadi, quatre sont fermés, voici près de huit ans, en raison de la vétusté. Aussi, l’ONATRA tourne-t-il au ralenti et le nombre des bateaux au mouillage (phénomène extrêmement coûteux pour les armateurs et qui fait perdre énormément de temps) est de plus en plus croissant. « Time is money » disent les Anglais. L’exécution des travaux aurait tiré en longueur puisque un terrible conflit d’intérêts opposait farouchement quelques membres du gouvernement, gestionnaires et contractants. L’interventionnisme positif de l’Etat fait cruellement défaut !!! Sur fonds propres, l’ONATRA que tente d’asphyxier certains gouvernants pour des raisons inavouées, réhabilite déjà impeccablement le quai numéro 4, en recourant à sa propre expertise et mains d’œuvre. Au terme des travaux, le Port International de Matadi pourra tourner à plein régime. Curieusement, certains pouvoirs publics véreux courent derrière des juteuses commissions pendant cette réhabilitation et font pression sur les personnages qui pilotent ce bel ouvrage. Peut-on parler d’éthique dans cette affaire de gros sous ? • Le lourd fardeau de l’ONATRA Au sein du Port International de Matadi, l’ONATRA a sur ses épaules quasiment toutes les charges !!! Qu’il s’agisse du paiement des factures d’eau, d’électricité, du gardiennage (police), etc. Quel lourd fardeau ! Pourtant, d’autres entreprises publiques plus allégées telles la DGDA (ex OFIDA), l’OCC, l’OGEFREM, la DGI… exercent tranquillement leurs activités sur ce grand site et occupent gracieusement des bâtiments appartenant à l’ONATRA. Sous d’autres cieux, par contre, les services partenaires aux ports internationaux sont placés à l’extérieur des enceintes portuaires. • La DGDA (ex OFIDA) veut arracher la facturation à l’ONATRA !!! Paradoxalement, certaines autorités politiques du pays et quelques cadres véreux de même que leurs complices internes mettent toutes les batteries en marche pour arracher la facturation à l’ONATRA au profit de la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA). N’est-ce pas une manière de donner un coup fatal à l’ONATRA et ses milliers d’agents ? De quoi s’agit-il ? La DGDA facture en effet sur la valeur intrinsèque de la marchandise et l’ONATRA, en revanche, facture sur le tonnage du produit. Puis, cette facturation comporte plusieurs rubriques et inclut divers services auxquels des sommes spécifiques doivent être affectées. Mais l’on cherche à tout prix à confier la direction ou gestion du fameux guichet unique à la seule DGDA en mettant à l’écart les autres partenaires dont l’ONATRA. Ce qui n’est pas correct ! Autrement dit, le guichet unique est mal conçu au Port International de Matadi. Il est évident que la DGDA va tirer les draps de son côté et ne va certainement pas se préoccuper d’envoyer les signaux dont l’ONATRA aura besoin pour sa comptabilité dans la gestion de stock et d’autres activités inhérentes à la facturation. Et pourquoi l’ONATRA doit être à la remorque de la DGDA ? Maints observateurs sont convaincus qu’une main noire cherche par tous les moyens à étrangler financièrement le « pauvre » ONATRA. • Clientélisme et favoritisme Au moment où nous couchons ces quelques lignes, quatre grumiers neufs sont inopérants au port International de Matadi. Les acheteurs de ces engins lourds avaient prétendu que ceux-ci allaient supporter la charge d’environ 15 tonnes alors qu’en réalité c’est moins de 7 tonnes. Certains dirigeants de l’ONATRA préfèrent louer du matériel ou outils de production à des prix faramineux, donc saigner à blanc les caisses, et n’envisagent nullement d’acheter des engins dont la manutention de l’entreprise va bénéficier des années durant. L’on déplore du clientélisme dans la passation des marchés ! Les exemples sont légions. Nombre de locomotives devant transporter des marchandises sont à l’arrêt faute de petites pièces de rechange. Cette situation désastreuse pour l’ONATRA serait sciemment favorisée par des cadres dirigeant au profit des transporteurs routiers. Pots-de-vin obligent !!! La police économique placée à Mpozo devrait accentuer de vigilance afin que lesdits transporteurs n’aillent pas au-delà du seuil de tonnage à transporter par route. Autrement, c’est de la marchandise qui doit passer par rail pour ne pas détériorer la National No 1 (Kinshasa – Moanda) dont la réhabilitation a coûté cher au Trésor public. Par ailleurs, la gestion du patrimoine immobilier de l’ONATRA, principalement des maisons d’habitation, fait grincer bien de dents ici dans la ville portuaire de Matadi. Beaucoup d’agents et cadres accusent la fameuse « commission de logement » qui donne ces différentes résidences de favoritisme. Signalons qu’elle subit d’autre part la pression extérieure, le trafic d’influence. C’est fort complexe ! Lors du dispatching, la priorité serait donnée aux proches, protégés, concubines (très souvent employés subalternes) de même qu’au personnel qui corrompt. Pire, des maisons de l’ONATRA sont occupées par des individus qui n’ont rien avoir avec l’entreprise !!! Peut-on parler de bonne gestion ? Et qu’en est-il des soins médicaux et du fonctionnement de l’hôpital de l’ONATRA ? • Le silence coupable des délégués syndicaux Au regard des multiples problèmes auxquels sont confrontés l’ONATRA et ses nombreux travailleurs au Port International de Matadi, les syndicalistes gardent un silence coupable et ne mènent aucune action contre la mauvaise gestion et mauvaise foi. Ce mutisme est à la fois bizarre et curieux ! Certaines langues déclarent : « L’attentisme dans la défense des intérêts des travailleurs et de l’entreprise s’explique par la corruption au vu et au su de tout le monde lors de l’élection syndicale ». La préoccupation majeure des délégués syndicaux oeuvrant au Port International de Matadi serait de se balader tout le temps, avec des bons à payer en mains, dans les couloirs menant aux différents bureaux, surtout en direction de la caisse, dans le but de percevoir ou toucher de l’argent des missions de façade dont l’ONATRA ne tire aucun bénéfice ou profit ainsi que des commissions auprès des fournisseurs. La plupart d’entre eux roulent carrosse et font bâtir des édifices (hôtels, lieux commerciaux…) loin d’être proportionnels à leur rémunération et avantages légaux. Les intérêts des employés et de l’ONATRA seraient donc le cadet des soucis des délégations syndicales ayant obtenues des sièges de manière obscure et frauduleuse. L’enveloppe salariale doit, en principe, représenter 30 % du chiffre d’affaire mensuel que réalise l’ONATRA. Les syndicalistes « démocratiquement » élus le rappellent-ils constamment à l’employeur ? Il est temps que les gouvernements central et provincial ainsi que le comité de gestion mettent un terme à la descente aux enfers de l’ONATRA !!! Nous y reviendrons avec force détails. James M. Yende

La Pros.

© Copyright La Prospérité