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-Après les Etats-Unis, c’est au tour de l’Union européenne d’envisager de plus en plus sérieusement la possibilité de prendre des sanctions ciblées contre des personnalités congolaises qui auraient été impliquées dans la répression de manifestations ou les arrestations arbitraires qui se sont multipliées ces derniers mois dans le pays. Les députés européens sont sur le point d’adopter cette semaine une résolution qui va en ce sens. Pour la première fois, les députés européens établissent une liste de personnes qui devraient être visées par ces sanctions, selon eux. Un texte que RFI s’est procuré en exclusivité. Cette résolution vise à faire pression sur le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne qui se réunira le 12 décembre prochain.
Cinq officiels Congolais ont été listés par les députés européens comme devant être sanctionnés. Parmi eux trois sont déjà sous le coup de sanctions américaines. Il s’agit du chef de la police de Kinshasa, Celestin Kanyama, du commandant de la première zone de défense de l’armée congolaise, Gabriel Amisi Kumba, et de l’ex-chef de la police congolaise John Numbi.
Les trois ont vu leurs avoirs éventuels aux Etats-Unis gelés par le Trésor américain. Ils n’ont plus le droit non plus d’effectuer la moindre transaction avec un citoyen américain.
S’ajoutent à ces trois officiels tous proches du président Joseph Kabila deux autres personnes. Le directeur de l’Agence nationale des renseignements, Kalev Mutond, mais aussi le commandant de la garde républicaine, le général Gaston Hughes Ilunga Kampete.
Cinq officiels responsables
Pour les députés européens ces cinq officiels sont responsables « de la répression violente des manifestations » mais aussi de l’impasse politique en cours dans le pays où l’alternance à la tête de l’Etat n’aura pas lieu en décembre comme le veut la Constitution.
Le gel de leurs avoirs en Europe tout comme l’interdiction d’obtenir un visa pour le vieux continent doit servir de levier de pression supplémentaire pour éviter de nouvelles violences, estime la député socialiste belge Marie Arena, co-rédactrice de cette résolution.
Reste à convaincre le reste des institutions européennes à effectivement sanctionner ces officiels. C’est l’objectif de cette résolution qui sera soumise au conseil des ministres des Affaires étrangères européens le 12 décembre où sera examiné, entre autres, le cas de la RDC, pour qu’ils prennent des décisions.
« Augmenter graduellement les sanctions »
« Nous serions très heureux si nous n’avions pas à imposer de nouvelles sanctions à la RDC. La porte est grande ouverte pour une solution négociée à cette crise afin que nous ne soyons pas obligés d’avoir recours à cet outil, explique Tom Malinowski, secrétaire d’Etat adjoint américain pour la Démocratie et les Droits de l’homme. Mais nous restons prêts à augmenter graduellement les sanctions et à monter plus haut dans la hiérarchie si les violations des droits de l’homme continuent.»
« Depuis un mois, nous insistons aussi pour que ces sanctions ciblées viennent de plusieurs pays et pas seulement des Etats-Unis. Nous avons travaillé assidument avec l’Union européenne pour l’encourager à suivre notre exemple et de fait l’Europe a décidé d’initier son propre programme de sanction », ajoute-t-il avant de préciser : « C’est un message important de montrer que la communauté internationale est unie. »
« Le président ne peut pas partir sans qu’il y ait eu des élections »
« Nous avons une Constitution qui est claire là-dessus. Je pense que les Etats-Unis, le Congrès américain, doivent pouvoir regarder ce que dit notre Constitution », rétorque Tryphon Kin-Kiey Mulumba, ministre sortant des Relations avec le Parlement et président du parti « Kabila Désir ».
« Nous avons en plus un arrêt de la Cour constitutionnelle. Et en même temps, il y a un accord politique qui a été conclu à l’issue du dialogue », ajoute-t-il.
Le ministre ajoute : « Le président ne peut pas partir sans qu’il y ait eu des élections dans ce pays. Il faut organiser ces élections. Maintenant la Céni [Commission électorale nationale indépendante], les experts, tous sont venus, non seulement congolais, mais internationaux, témoigner devant le dialogue qu’il nous faut un délai, un délai impératif pour organiser ces élections. A partir du moment où la classe politique se met d’accord, à partir du moment où la sous-région se met d’accord, il est impérieux que les amis du Congo puissent suivre cela. »