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-C’est un télégramme diplomatique américain passé inaperçu parmi les milliers de pages révélées par WikiLeaks, mais les accusations qu’il contient sont explosives !
Nous sommes à Kinshasa, en 2004. Un ambassadeur belge sur le départ, Renier Nijskens, briefe ses homologues américains. Nijskens évoque le cas du cardinal Monsengwo, qu’il décrit comme l’acteur de l’ère Mobutu qui a conservé le plus d’influence. Mais, continue-t-il, « le Vatican a clairement indiqué à Monsengwo qu’il devrait limiter ses ambitions […] parce que l’Église serait très embarrassée si la « deuxième famille » de Monsengwo, installée en Belgique, était portée à la connaissance du public ».
Une famille cachée ?
Un ecclésiastique ayant une famille cachée ? Contactée par J.A., la diplomatie belge cache difficilement son embarras. « Le câble ne reflète pas fidèlement la conversation, et les faits allégués ne sont pas établis », fait-elle savoir aujourd’hui. Quant à Monsengwo, il dément avec véhémence. « C’est une pure invention ! Je n’ai pas de deuxième famille cachée ni d’enfant en Belgique. »
La rumeur, ajoute-t-il, est ancienne et pourrait avoir été lancée en 1991 par un Mobutu soucieux de l’empêcher de prendre la présidence de la Conférence nationale. « Il avait répandu des tracts dans la ville pour me diffamer en espérant que j’allais me retirer, se souvient l’intéressé. Cela a eu l’effet inverse : je ne me suis pas retiré pour que la prétendue famille soit dévoilée. Cela ne s’est jamais produit. » L’enquête minutieuse menée par les services du Vatican, quand il s’est agi d’élever l’intéressé à la dignité de cardinal, en 2010, a tordu le cou à la rumeur.
(Jeune afrique)