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Quel avenir politique pour Bemba ?


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Source: Le Pays

L’ancien vice-président de la RD-Congo, Jean-Pierre Bemba, sera bel et bien jugé à La Haye. Ainsi en a décidé la chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI), rejetant de facto en appel, l’exception d’irrecevabilité soulevée par la défense. Pour rappel, les troupes de l’ancien vice-président congolais ont combattu aux côtés des forces gouvernementales du régime centrafricain, alors dirigé par Ange-Félix Patassé.

Arrêté en juillet 2008 et transféré à La Haye, il est poursuivi pour meurtres, viols et pillages. Autant d’atrocités qui auraient été commises entre 2002 et 2003, en République centrafricaine, par la milice qu’il commandait. La justice centrafricaine, en première instance, avait prononcé un non-lieu en faveur de Jean-Pierre Bemba, chef du Mouvement de libération du Congo (MLC). Si l’on fait preuve d’un juridisme excessif, cela implique que Bemba ne pouvait plus être poursuivi pour les mêmes faits à lui reprochés. Alors, pourquoi la première juridiction pénale internationale permanente ayant “compétence à l’égard des crimes les plus graves qui touchent l’ensemble de la communauté internationale”, en a décidé autrement ? Dispose-t-elle de nouveaux éléments à charge ? En tout cas, tout porte à le croire.

La CPI, en réalité, est devenue un épouvantail si redoutable qu’aucun présumé coupable de crimes ne voudrait en entendre parler, a fortiori être dans son collimateur. On comprend aisément pourquoi la défense de Bemba s’emploie à retirer le dossier de la CPI pour le soumettre à un tribunal centrafricain. La justice centrafricaine, malheureusement, se serait déclarée incompétente. Une position qui convient au non-lieu, antérieurement prononcé.

Mais, par- dessus le marché, on sait bien que le président centrafricain n’a pas intérêt à tendre la perche à Bemba d’autant que ce dernier soutenait le régime de Patassé qu’il a combattu et mis en déroute. Il en est de même pour le président congolais, Joseph Kabila, pour qui Jean-Pierre Bemba est un adversaire politique de taille. Le suffrage obtenu par ce dernier, lors de l’élection présidentielle de 2006, traduit à quel point il constitue une menace sérieuse pour le président Kabila. N’est-ce pas d’ailleurs ce qui lui a valu toutes ces persécutions qui avaient fini par le contraindre à l’exil, en 2007. Par ailleurs, le procès de Bemba en terre centrafricaine pourrait, de toute vraisemblance, non seulement révéler des faits sordides embarrassants pour tous mais aussi engendrer un véritable chahut au sein de la sous-région.

On se demande d’ailleurs pourquoi l’ex-président Patassé se la coule douce pendant que Bemba, son allié d’hier, est dans un sale pétrin. On ne saurait imputer l’entière responsabilité des atrocités commises en Centrafrique à Bemba, sans pour autant engager ou situer celle de Patassé et de Bozizé. Dans le cas contraire, la CPI aurait fait de Bemba, tel le pauvre “baudet” d’une des fables de la Fontaine, le bouc émissaire d’une situation pour laquelle tant de gens sont comptables.

D’ores et déjà, on se demande si la carrière politique de Bemba ne finira pas par en prendre un coup. Il revient au Mouvement de libération du Congo (MLC), au regard de toutes ces tribulations, de prévoir un plan B, dans la perspective des échéances électorales de 2011. Il doit songer à se choisir un candidat charismatique, au cas où Bemba, le président du parti, ne serait pas libéré.

Boundi OUOBA