Par Diosso Olivier
La situation qui prévaut à Dongo (RDC) où les Enyelé Tanda et les Munzaya se regardent en chiens de faïence, prêts à s’entre-tuer et celle des déplacés ayant traversé le fleuve pour le Congo/Brazzaville (Likouala) préoccupent les députés nationaux de ces deux pays. Ils effectuent dans ces localités des visites notamment de réconfort moral pour ces populations, alors qu’elles ont besoin de l’aide humanitaire.
Une mission conjointe des députés nationaux de la RDC et du Congo/Brazzaville est arrivée, en principe, hier mardi 22 décembre à Dongo, localité de la province de l’Equateur (Congo/Kinshasa), théâtre, d’affrontements tribaux meurtriers entre les Enyelé Tanda et les Munzaya. Lesquels ont provoqué le déplacement, à ce jour, de près de 84.000 mille personnes au département de la Likouala de l’autre côté du fleuve Congo. Où ces représentants des peuples de deux pays se rendront également, fait savoir le Journal en ligne de Radio Okapi.
La source indique que l’objectif est de réconforter la population de Dongo, convaincre les réfugiés à retourner au pays et procéder à la réconciliation de toutes les tribus pour une paix durable. Et l’élu de l’Equateur et président de cette mission, José Engbanda, la démarche de deux assemblées nationales l’a confirmé : «Ce sont des compatriotes congolais que nous voulons visiter suivant l’autorisation du président de l’Assemblée nationale, pour un réconfort moral». A noter que cette démarche est l’initiative des députés du Congo/Brazzaville qui avaient effectué une mission auprès de l’assemblée nationale de la RDC afin de solliciter son concours pour la restauration de la paix à Dongo. Ils avaient également émis le voeu de voir une mission conjointe effectuer le déplacement de la Likouala pour réconforter les déplacés congolais.
La même source fait remarquer que me député José Engbanda s’inscrit en faux contre le gouvernement de la RDC qui, jusque-là, n’a apporté aucune assistance humanitaire à ces déplacés. Alors que le président de l’assemblée nationale a écrit au Premier ministre pour que l’aide soit accordée à ces compatriotes. Heureusement que les structures catholiques Caritas de deux pays ne ménagent aucun effort pour ce faire. D’ailleurs, Caritasdev.cd rapporte qu’une mission conjointe de ces Caritas s’est rendue, du 15 au 17 décembre 2009, à Impfondo et Dongou (département de la Likouala), notamment pour évaluer la situation humanitaire actuelle et étudier la possibilité de contribuer, aux côtés d’autres organisations déjà opérationnelles sur le terrain, à la réponse humanitaire au profit de ces déplacés. La source signale que «la situation humanitaire de ces déplacés reste précaire, malgré la bonne volonté et la solidarité des populations locales, l’assistance des gouvernements des deux Congo, de la préfecture apostolique, du département de la Likouala et des acteurs humanitaires sur le terrain, regroupés autour du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés».
Et de poursuivre : «En effet, les besoins humanitaires sont loin d’être couverts. Car l’afflux des déplacés est tel que leur effectif est allé croissant, passant de 500 au mois de mars 2009, à 12.898 au 03 novembre, pour atteindre 83.912 au 14 décembre dernier. Toutes ces personnes n’ont pas encore le statut des réfugiés. Elles sont sur des sites et des familles d’accueil disséminés dans cinq des sept districts du département de la Likouala touchés par ce déplacement massif».