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-Accusé de viol, enlevé puis emprisonné, Eugène Diomi Ndongala a été, le 15 juin, déchu de son mandat de député. Dur, dur d’être opposant en République démocratique du Congo (RDC)…
Depuis un an, Eugène Diomi Ndongala, 51 ans, vit un cauchemar. Accusé de viol sur mineures, l’opposant a ensuite « disparu » dans des circonstances non élucidées, puis son immunité parlementaire a été levée. Enfin, le 15 juin, alors qu’il était détenu depuis plus de deux mois à la prison centrale de Kinshasa, l’Assemblée nationale a invalidé son mandat de député, ainsi que celui de quatre autres élus, pour « absence prolongée non justifiée ». « Au début, nous avions des doutes sur le caractère politique de toutes ces formes de harcèlement à l’égard de Diomi. Aujourd’hui, cette invalidation trahit la dimension purement politique des pressions qu’il ne cesse de subir », note Gaëlle Laroque, de l’Union interparlementaire, de retour d’une mission dans la capitale congolaise.
Tout commence fin 2011, quand Diomi, leader de Démocratie chrétienne, conteste la régularité de la réélection de Joseph Kabila et refuse de siéger à l’Assemblée. Le 27 juin suivant, il projette de présider une matinée politique pour lancer la Majorité présidentielle populaire (MPP), une coalition de partis réclamant la « vérité des urnes ». « Il n’arrivera jamais à ce rendez-vous », raconte Fiston Yala, son avocat. Son parti crie à l’enlèvement. Le gouvernement, lui, parle d’une tentative de se soustraire à la justice, qui le soupçonne d’« avoir violé deux mineures ».
Dissident
Diomi réapparaît près de quatre mois plus tard, à la veille du sommet de la Francophonie à Kinshasa… Mais son calvaire n’est pas fini. Début janvier 2013, l’Assemblée lui retire son immunité parlementaire pour « permettre à la justice de faire son travail ». Mais, « entre janvier et fin mars », son avocat assure avoir été approché « à quatre reprises par Kalev Mutond », le numéro un de l’Agence nationale de renseignements. « Il me proposait de convaincre mon client de siéger à l’Assemblée, en échange de l’abandon de toutes les poursuites », confie Yala. Une « solution politique » rejetée par le député dissident, placé en détention dix jours plus tard. Aujourd’hui, il risque également d’être poursuivi pour « participation à un mouvement d’insurrection », à l’instar de plusieurs de ses collaborateurs, accusés d’avoir voulu assassiner le chef de l’État et le Premier ministre.
(Jeune Afrique)